Trouver l'équilibre

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J'ai pas été très gâté par la nature. Je sais bien que certain ont bien pire que moi, mais quand même, je pense qu'on peut dire ça. Eczéma, puissantes allergies à trois quart des arbres qui auraient pu me faire perdre un oeil et qui se répétent tous les ans, traumatisme cranien... Pas joyeux joyeux tout ça. Alors c'est vrai que la vie c'est une souffrance. On va pas se mentir. On se blesse, on pleure, on se prend des coups en plein coeur.

Mais il me semble que réduire toute l'existence à cela est une erreur. Même quand tout semble aller mal, il y a des instants de bonheur. Peut-être miniscules, infimes. Mais qu'importe, ils suffisent à eux seuls à faire que la vie vaut d'être vécue. Le simple fait de vivre est une force. Parfois c'est fatiguant. On aimerait mourir de temps en temps pour renaître un peu plus tard, quand la vie sera plus facile. Être au calme un moment. Mais la vie c'est un tourbillon, pas le temps de s'arrêter.

Pas le temps ? Vraiment ? Voyons cela. Arrêtons-nous un instant. Laissez-moi vous raconter un peu deux-trois trucs sur moi.

J'ai déjà mentionné mon traumatisme cranien. Bousculé en primaire par des grands alors que je regardait par terre dans la cour. Et paf la tête. Pas de chance. Au moins ça m'a donné l'occasion de voir des pompiers et de monter dans le camion ! Même si c'était pour aller aux urgences. A cause de ce traumatisme (ou pas ?) je suis dispraxique. Autrement dit ça me fatigue beaucoup d'écrire à main nue. J'avais le choix entre écrire très lentement et écrire très mal. Je ne sais pas si c'était vraiment un choix, fallait bien prendre les cours en note, mais j'ai choisis d'écrire mal. Difficile alors de faire quelque choses de mes dix doigts. L'écriture ? Non. Le dessin ? Non plus. La musique ? Toujours pas. Bon. Il me reste toujours mon imagination.

Surmonter ça, ce ne fut pas évident. J'ai vu pas mal de spécialiste. Des ortophonistes, aussi. Et pourtant j'ai persévéré. Mes nombreuses difficultés à l'école, je les ai dépassé. Alors je ne suis pas devenu un génie en dictée, mais j'ai compensé en affinant ma réflexion. Et maintenant je suis entré en prépa. En fait c'est un peu comme apprendre à lire. Petit, je disais à ma mère que c'était trop dur, que je n'y arriverais jamais. Maintenant je lis la saga Harry Potter en une ou deux semaines, et encore. C'est en me rappelant ça que je sais que "impossible", c'est seulement la limite qu'on se donne.

Après j'ai cherché un sens à la vie. Et, spoil, il n'y en a pas. Je ne crois pas qu'on ai une mission sacrée. Mais si on y réfléchi, c'est ça qui est beau. La vie n'a pas de sens. Alors libre à nous d'en créer un. C'est ça qui nous fait évoluer.

Moi, je vis pour voir des sourires. Partager un moment avec quelqu'un, rigoler avec cette personne, c'est peut-être un but en soit. Ça ne veut pas dire qu'il faut faire le clown en permanence, il faut être parfois un peu sérieux pour être meilleur. Je veux être bon pour apporter la joie, même si parfois ça doit me faire soufrir. Je vis aussi pour rêver. Imaginer des trucs, rire et pleurer avec un livre ou un jeu-vidéo. Tant pis si ce n'est que de la fiction, pour moi c'est un peu réel.

J'ai raté beaucoup de chose. J'aurais aimé mieux épauler mes amis dépressifs par exemple, mais on n'est pas formé pour ça. Il n'y a pas option "bien aider un ami" au collège. Ça manque un peu d'ailleurs. Moi aussi j'ai eu cette boule au ventre, cette envie de disparaitre. C'est grâce à mes proches que je me sens mieux aujourd'hui. Dans un sens, c'est peut-être un peu pour eux que je vis aussi. Je ne veux pas les blesser, et je crois que mourir les affectera. Je ne pense pas que ce soit prétentieux de ma part. Bon, peut-être un peu.

Ce que je veux dire, c'est que la vie, c'est tout et rien. Y'a pas de bonheur d'un côté et le malheur de l'autre. C'est toujours un peu des deux. C'est un équilibre. Le tout est de voir le verre à moitié vide ou a moitié plein. De voir quand même quand tout semble aller mal, il y a une lumière. Que même s'il existe la haine, il existe aussi de belles amitiés et l'amour sous toutes ses formes. De voir que "c'est une folie de haïr toutes les roses parce qu'une épine vous a piqué, d'abandonner tous les rêves parce que l'un d'eux ne s'est pas réalisé, de renoncer à toutes les tentatives parce qu'on a échoué" (merci au Petit Prince). Et que vivre, ce n'est pas juste accumuler le temps et l'expérience, mais profiter de chaque instants, de chaque sourire, de chaque rire, et même de chaque larmes.

Il y aura toujours quelqu'un pour vous critiquer. Mais il y aura toujours quelqu'un pour vous aimer.

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