Foutue vie, vie foutue ?

2 minutes de lecture

La première fois, c'est mal. La seconde fois, c'est heureux. La troisième fois, t'es chiffonné, déçu.

Moi, je suis bien conventionnel, je vais toujours à ce gala de soirée qui ne m'interresse point. Gary m'y oblige mais quand je ne veux pas, je ne veux pas ! Ce serait comme m'aventurer en terrain interdit ! C'a, on s'y oppose formellement. En fait, ma raison de venir, c'était un peu précipité, mais c'est le grand amour. L'espèce de raison de vivre, notre CONSCIENCE. On était mi-mars, que j'étais encore à ce gala du congret. Une espèce de rouquine me fixe, je la regarde dans la pupille : merde, mais quelle beauté cette nana ! Puis, ne parlons pas de son accotume, mon dieu, splendide. Une russe, qu'elle me dit en anglais. Je peine à la croire, mais je lui fais la bise, me présente : Victor Barney, reporter pour la gazette la moins lue au monde, petit vieux dans son appart de vingt mètres carrés, et une petite Seat rangée dans le garage. Mec, t'es un fauve, m'a-t-elle racontée sur le ton d'ironie. Oui, je le sais, on me le dit souvent, je lui ai dit. Elle sourit, elle me serre la main, se présente comme un petit lion qui cherche une lionne. Facile, c'est moi sa quête. Elle boit un verre de vin blanc, puis deux, puis trois, puis quatre...Et hop, on s'enfile sous les draps, elle me baise les lèvres, et je lui refais même chose. Depuis cinq ans, pas de nouvelle. Et me voilà, en quête de la retrouver. Mais ce que je ne sais pas, c'est que le cancer me ronge, que mon testament n'est plus rien et que ma Seat gît sur le parking depuis une heure sans que personne ne la verbalise. Merde, la contractuelle a dû encore frapper. Un saut par la fenêtre et je sais que j'ai un P;V : un lourd, cette foi-ci "13 00 francs". Mon portable vibre mais je l'éteins, c'est le discours de Miss Charme. Elle, c'est bien la membre formelle du congrès, elle s'enfile tous les hommes, mais elle conduit une horrible bagnole jaune pisse, qui m'inquiète vraiment. Gary me file un de ces jetons, et il se tend parfois parce qu'il voit que je me crispe sur mon coeur. Ah ! Voilà le discours :

- Mesdames-messieurs, très chers employés chez le Congrès International. Comme vous le savez, chaque année en est une meilleure avec vous grâce à vos aides caricatives, vos fonds déversés aux bourses étudiantes, et vos crimes résolus. Seulement, le Congrès se fait très malade en ce moment et...J'ai bien peur très chers que la mort nous guette de peu, que ce soit de mal ou pas, je vous le promets, il va falloir nous en tenir au plan...

C'est la que mon coeur rate un bond et se bloque dans ma poitrine. Je me planque sous une table mais crachote comme un moteur en surchauffe latérale. Je crachote, j'ai des ratés, puis Gary se dirige vers moi. Le buffet à volonté est la meilleure plaisanterie du Congrès : la preuve, je me crispe pour survivre depuis leurs amuses-gueules :

- Vic ! Victor, c'a va ?

- Appelle les urgences, j'vais bientôt frôler l'apoplexie avec ce buffet !

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire LeMiaouDuNet ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0