Chapitre 1

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Autour de moi, la forêt chuchote des mots que je ne parviens pas à comprendre. Le vent se glisse entre les feuilles des grands chênes laissant ainsi passer des rayons de lumière qui disparaissent aussi vite qu’ils sont apparus. Je sens la vie bourdonner autour de moi, mais à part la végétation et mon souffle je ne parviens à distinguer aucune autre forme de vie. J'avance droit devant moi, déviant légèrement de ma trajectoire lorsque s'élève un mur de feuilles que je ne peux franchir. Je m’arrête, cherchant du regard un arbre suffisamment haut et qui puisse me permettre d’y grimper sans trop de difficulté. Depuis toute petite on m’a enseigné la manière de les escalader. Il faut commencer par la partie la plus compliquée, dénudée de branches puis, il faut prendre suffisamment d’élan pour ensuite la monter le plus rapidement possible en entourant le tronc de ses bras et de ses jambes. Une fois cette partie atteinte on peut aisément se hisser en haut de l’arbre à l’aide des branches. C’est à la cime, quand je glisse ma tête entre les feuilles, que je peux découvrir le ciel qui s’étire au-dessus de moi. Là-haut le vent est cinglant, contrastant avec le doux filet qui me caressait dans le sous-bois. Je peux alors observer ce qui m’entoure sur près d’une lieue et ainsi apercevoir les Terres Hautes. En les observant au loin, je ne peux qu’exprimer de l’excitation en découvrant cette plaine qui nourrit tant de mythes et d'histoires chez les miens. C’est sur ces immenses terres verdoyantes que s'est déroulée la plus grande bataille de notre histoire. Mon grand-père, dont la langue se déliait sous l’alcool, me racontait ces grandes offensives et la violence mais aussi la gloire des combats. Il n’avait seulement qu’une vingtaine de printemps lorsque la guerre avait éclaté et depuis les conflits n'étaient que des histoires racontées, déformées par le temps et dont on n’avait oublié la saveur. Mais ces récits narrent aussi des légendes plus sombres. Des êtres monstrueux qui auraient pris possession des endroits obscurs et cachés de Terres Hautes depuis la fin de la guerre, accompagnés des âmes des victimes des sanglantes batailles. Les légendes racontent que de nombreux vaillants guerriers ont tenté de s’y rendre pour démentir ces histoires mais que ceux qui y partaient soit ne revenaient jamais, soit en revenaient, mais changés toute leur vie. Ces derniers vivent reculés dans ces bois ou dans les hautes montagnes, coupés du reste du peuple. Je n’ai vu qu’un seul de ces guerriers, Drustand. Il fait partie d’un des rares à être revenu de son périple. C’était un soir d’automne, une veillée avait lieu au cœur du village, sous les étoiles. De grands braseros avaient été allumés, le feu crépitait et le bruit des discussions et des rires résonnaient autour des longues tables. Comme un avertissement, une bourrasque éteignit une des bougies qui éclairaient le repas. C’est à ce moment que Dustan apparu à la lisière de la forêt, appuyé à une bâton plus grand que lui. Sa chainse usée, flottait légèrement sous la brise et malgré la chaleur des flammes un frisson me remonta le long du cou. Je me rappelle d’ailleurs avoir remarqué que je n'avais pas été le seul à avoir ressenti cette fraîcheur soudaine. En effet, ceux qui se trouvaient dos à Drustand, s’étaient pourtant tournés dans sa direction, les yeux grands ouverts, une expression de surprise avant de passer à l’effroi.

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