Je marche dans la manche qui marche

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Je détiens cette faculté de brillamment rebondir après un naufrage. Mais là, c'est compliqué. Je m'installe dans un appart' résidence universitaire à Maison Alfort (94) où je commence à regretter et envier mon passé. Je constate l'absence de MDMA lors de la baston avec Ninho. Encore une fois, j'idolâtre cette drogue et j'oublie de raisonner rationnellement : n'est-ce pas la MD qui a amené Ninho sur un plateau ? Comme si mon égo me suppliait de me ridiculiser afin de botter en touche ma souffrance, je recontacterai mon agresseur que j'inviterai même dans le nouveau studio moderne de 19 m2. Ninho se montre courtois. Il me porte sur ses épaules tel un grand samaritain alors que je viens de me faire une entorse de la cheville en tombant ivre sur le quai ; puis veille quelques heures à Maison-Alfort avant de rentrer chez lui sourire aux lèvres. Que visait-il au fond ? Une chose est certaine : je ne le reverrai plus jamais.


L'orage continue de retentir en proche banlieue est parisienne. Ma vie ne s'améliore pas, bien au contraire. Je découvre une activité que je n’aurais jamais oser imaginer faire : la manche. Impossible de l'enclencher à jeun ou assis. Je deviens redoutable après quelques litres de bière forte ingérés dans mon sang. Et je fais encore plus pitié avec ma canne et ma cheville protégée par une attelle. Les pièces d'un et deux euros pleuvent devant le Monoprix ! Parfois mêmes les billets de dix et vingt ! Je ne m'arrête que quand j'ai assez pour picoler jusqu'au lendemain matin. Mes techniques de mendieur s'avèrent redoutables : je demande un nombre précis comme 27 centimes ou je fais croire que j'ai besoin d'argent pour m'acheter des médicaments ou un timbre fiscal afin de refaire ma carte d'identité. En toute franchise, je ne cherche des sous que pour me racheter une 8.6 étant donné que mes parents financent le loyer et la nourriture.


À Maisons-Alfort, l'alcoolique grandit (je bois plus, environ sept/huit cannettes pour moins cher) et se fera une nouvelle fois chassé de chez lui. Le gardien de l'établissement ne me pardonnera pas de l'alarme incendie qui a résonné en plein milieu de la nuit alors que je cuisinais imprudemment et gravement alcoolisé. Je n'avais plus ma place dans un environnement universitaire sérieux. Direction ma première cure de désintoxication.

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