Un jour ma mère m'a dit
Un jour ma mère m’a dit / donner du temps au temps / C’est lourd mais je m’incline, faut souffrir très sagement /
En clinique sur mon lit, je trouve la France clémente. Tous ces fous schizophrènes / ils patientent jusqu’au jour / où la mutuelle se freine / ils s’confinent en chambre double / La galère on la traite / toutes ces aides parallèles / des salaires je savoure.
Un jour ma mère m’a dit / donner du temps au temps / C’est lourd mais je m’incline, faut souffrir très sagement /
Un bipolaire est honnête, il carbure / Les dents qui serrent, pas d’échec, en pleine cure / Pas la peine d’comparaitre, on l’censure / J’écoute les conseils de mes frères / je jette le verre sale dans l’anus / de tous ces vieux lâches fils de pute / qui vendent le poison de la rue / Oh psychologue, regarde, je suis sobre / j’dois faire quoi pour sortir du désordre ? / Elle me sort / va dehors / faire du sport. / Je n’ai pas de clé, où je dors ? / Et bien là / tu as tort / sans ta drogue / tu t’échappes / d’une prison / sans décor / Va taffer, / ton AAH / de côté / prie la société de trésors abandonnés /
Un jour ma mère m’a dit / donner du temps au temps / C’est lourd mais je m’incline, faut souffrir très sagement /
Très facile / chère Mathilde / ça fait huit piges / que je rumine / dans votre système hospitalier. La fatigue / les soucis / m’ont fait complètement fait perdre pied. A l’asile ma tête contaminée / par des comprimés contre l’anxiété / Oui je supporte le protocole / mais l’homme isolé trop longtemps / sous le bec pâle des forces de l’ordre / aura du mal à prendre son vol / d’un boulot halal sans effort / Ma mère aura le dernier mot / fils, je vois l’déclic tu es chaud / Tu évites les rageux / tu respires le nouveau / Tu mérites ton destin / aide ou pas, tu prends l’eau / allez vite, ya le train.
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