Lucas rangea son bout de papier dans son cahier et le glissa dans son sac à dos. Il le montrerait à Colombine aussitôt qu'il l'aurait retrouvé près du puits aux échos. La foule s'amassait proche du préau, le spectacle commencerait bientôt, au son du pipeau. C'était le grand soir, celui où le noir devenait magique, ou chaque histoire était fantastique et l'espoir pas seulement utopique. Les enfants attendaient avec impatience les premières lueurs. Les grands avec bienveillance veillaient à leur bonheur.

La belle bleue entama le festival, la belle rouge enflamma l'horizon, un régal. Quand la belle jaune scintilla de tout son long, elle fut accompagnée de cris de joie à l'unisson. Cet arc-en-ciel émerveillait les petits et enthousiasmait leurs aînés. L'essentiel, admirer ce joli ballet orchestré de main de maître par les artificiers. Chaque détonation réveillait les émotions. Des filaments déroulaient leurs serpentins multicolores, un somptueux moment pour tous les villageois présents dans le décor.

Quand le feu d'artifice fut clôturé, les lampions s'allumérent en volutes colorées. Petites lucioles avançaient sur le sentier, cortège animé par des milliers de petits faisceaux voyageant au travers des mots.