Lunatisme

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La suite, tu la connais je crois. Comme tout ce que j’ai déjà abordé en fait … Le mardi suivant, après une journée assez rude pour toi comme pour moi, on s’est décidé à aller manger ensemble au restaurant. Enfin, surtout à mon initiative pour le coup, mais j’avais surtout envie de voir cet humain qui me comprend si bien, dans un moment où j’avais surtout envie de tout mettre par terre. Et toi, c’est le jour que tu as choisi pour te rename Otis et me faire avoir le plus grand ascenseur émotionnel de ma vie. Je te le jure, j’aurais aimé être une petite souris pour voir ce qu’y t’a amené à ça, pour comprendre ton cheminement de pensées entre le week-end et ce soir-là. Comprendre qu’est-ce qui t’avais donné suffisamment de courage pour faire volte-face au risque de te prendre une réaction assez violente d’ailleurs. Peut-être que tu me faisais confiance et que tu savais que dans tous les cas, je ne t’aurais pas rejeté ? Je ne t’ai jamais trouvé aussi étrange que ce soir-là. Vraiment. Tu m’as mis extrêmement mal à l’aise par moment, tu m’as beaucoup perturbé. Je pense que tu t’en es rendu compte avec mes réactions au restaurant. J’étais heureuse, mais sur mes gardes. Et finalement, je pense que ce n’était pas une mauvaise chose. Aussi cours que ça ait été, j’ai reçu plus de considérations, de respect et de tendresse en une nuit qu’en huit ans de relations de couples quasi continue. Ça me remue encore très fort aujourd’hui. T’es une superbe personne avec de belles valeurs et un cœur hors du commun. Gardes ça bien en toi, c’est beau d’avoir tout ça. Plop. Encore une bombe atomique que tu m’auras envoyé en plein dans la figure. Cette douce parenthèse était déjà terminée, mais sans regrets. On avait essayé au moins. On s’était dispensé de remords très douloureux. Emotionnellement, je me suis effondrée en rentrant chez moi. A. m’a appelé. Le lendemain, je partais. C’était devenu vitale. Ne le prends pas mal, mais il fallait que je m’éloigne de toi, de la ville, de tout le monde. Du bruit. Ma tête allait littéralement exploser. Et malgré ça, j’étais incapable d’arrêter de te parler. T’es pire qu’un grain de sable toi, c’est dingue ça. Lors de ce séjour, j’ai reçu des conseils que je souhaite te partager également : Prend le temps de te retrouver. Fais ce qui te semble le mieux. Mais ne t'oublies pas dans la douleur juste pour atteindre le but. C'est toi le plus important. J'te soutiens dans tous les cas, c'est une phase difficile. Pense à ton bonheur. Et surtout ne t'oublies jamais. T'es fort·e champion·ne. Tu vas retrouver le sourire et retrouver ton chemin. Mais repose-toi pour l'instant. Tu mérites d'être heureux·se. Il est temps de vivre la vie que tu t’es imaginé. Depuis, les choses n’ont que très peu évolué. Notre histoire sentimentale m’a marqué au fer rouge. J’en ressens encore les conséquences par moment. Mais je digère doucement et surement ce qui nous est arrivé. Je fais la part des choses : aujourd’hui, tu es mon ami, même si tu commences à savoir à quel point ces étiquettes m’emmerdent tant elles ne collent jamais parfaitement à ma réalité. De mon côté, je continue de désinfecter, changer mes pansements tous les jours, jusqu’à temps d’avoir cicatriser entièrement. Bientôt, si tout se passe bien pour toi, tu vas partir. Un aller sans retour pour le moment. Te dire que ça ne me fait rien, ce serait mentir, et te décrire ce que je ressens vis-à-vis de ça, ce serait égoïste. Mais il fallait que je te parle avant que tu prennes ton envol vers le pays des leprechauns. C’était vraiment important pour moi, et j’espère que tu le comprendras, comme tu as su me comprendre depuis le début. J’voulais t’offrir tout ce que tu n’as pas, t’expliquer que même les bannis ont droit d’amour. Mais tu auras été cet amant d'un jour, aussi discret qu'une brise nocturne. Tu m'auras donné ce même frisson, ce courant qui aura parcouru mon corps entier jusqu'à en faire court-circuiter mon cerveau. Tu auras été mon branchement mal fait, un fusible disjoncté. Je n’ai rien vu venir, tel une attaque éclair : j'aurais été ton Sacha, tu auras été mon Pikachu. Puisqu'on ne vivra jamais tous les deux, puisqu'on est fou, puisqu'on est seul, puisqu'ils sont si nombreux, même la morale parle pour eux. J'aimerais quand même te dire : tout ce que j'ai pu écrire, je l'ai puisé à l'encre de tes yeux. C'est pas fini nous deux. C'est que le début nous deux. Même si c'est fou nous deux. On doit juste continuer à évoluer, à s’adapter, à communiquer et à être ce qu’on a envie d’être à l’instant présent. De tout ça, j’aimerais tu en retiennes la sincérité, la transparence de nos actes. Que tu te remémores les bons moments qu’on a vécu et qu’ils te servent de refuge comme tant d’autres lorsque dans ta vie, tu traverseras un orage. Que tu inscrives dans ta cervelle que tu es légitime, que tes émotions sont légitimes, que tu mérites d’être heureux, aimé, respecté. Tu es un homme exceptionnel. Gardes ça en toi.

« Si tu gardes les yeux fermés, tu verras jamais rien. » - Olivier Dion, Perfect Love

Références : 1. Perfect Love, court métrage d’Emy Ltr

       2. Nous deux – Slimane

       3. Cabrel – L’encre de tes yeux – Je l’aime à mourir

       4. Pokemon

       5. Même les bannis ont droit d’amour – Le bossu de Notre-Dame

       6. Kamoulox

       7. Amis divers

      

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