Chapitre 29

2 minutes de lecture

Versailles


Son équipe au travail, Ange s’enferma dans son bureau pour informer son patron et le Procureur de l’avancée de l’affaire. Il avait à peine raccroché lorsque le brigadier vint l’avertir qu’un conseiller du ministère des Affaires étrangères cherchait à le joindre.

— Très bien, passez-le moi, et fermez la porte s’il vous plait.

Le jeune policier s’éclipsa rapidement avant de transmettre la communication.

— Ange Ségafredi, DRPJ de Versailles. Merci de m’avoir appelé.

— Hubert de Courtille, conseiller au Quai d’Orsay. J’assure la liaison avec l’ambassade du Maroc. Pourriez-vous me faire un topo rapide sur la situation ?

Ange fit un résumé de l’affaire, en expliquant que l’une des quatre victimes était probablement une employée non déclarée d’un diplomate marocain.

— En fait, nous avons plusieurs points à éclaircir. Premièrement, nous aurions besoin de l’identification formelle de la victime et confier à l’ambassade la prise en charge du corps à l’issue de l’enquête judiciaire, je pense que c’est le plus simple. Ensuite, j’aimerais en savoir un peu plus sur cette Farida et comprendre pourquoi sa disparition n’a pas été signalée.

— Si ce que dit votre collègue du Vésinet est avéré, et que cette femme est employée illégalement, nous n’aurons pas de moyen de pression sur un membre d’une représentation diplomatique accrédité. L’ambassade peut tout bonnement nier l’existence de cette femme, et vous n’aurez que quelques témoignages de voisinage à opposer, ou bien présenter la malheureuse comme un membre de la famille, hébergée temporairement, dont on ne s’est pas inquiété de l’absence. Ça n’ira pas plus loin.

— Ils ne peuvent pas ignorer aussi facilement la mort d’un de leurs ressortissants, tout de même !

— Croyez-moi, ils le peuvent et ils le feront. Ces cas de néo-esclavagisme sont bien plus fréquents qu’on ne le pense, la plupart du temps en toute impunité. Pour eux, cette femme n’existe pas. Avez-vous des éléments pouvant laisser penser que le diplomate est impliqué dans la mort de son employée ?

— Non, nous pensons qu’il s’agit d’un crime aveugle, la victime avait juste le tort d’être étrangère au mauvais moment, au mauvais endroit. On peut quand même essayer de les contacter ?

— Oui, bien sûr, je voulais juste vous avertir de ce qui risquait d’arriver. Je vais prendre rendez-vous avec mon homologue et lui proposer de vous recevoir. Ensuite, ce sera à vous d’être convainquant. Je vous rappelle dès que j’ai pu lui parler.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Eros Walker ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0