Bachelorette
Il y a des jours où je ne ressens rien. Pas de manque brûlant, pas de jalousie en regardant les autres s’aimer. Juste un calme plat. Et puis il y a d’autres jours où l’absence d’amour me saute à la gorge. Comme si quelque chose en moi n’avait jamais été réveillé. Comme si je marchais dans ma vie avec une pièce en moins, sans jamais avoir su ce que cette pièce contenait...
Je ne parle pas de rupture. Je n’ai pas de cicatrice en forme de prénom. Je ressens plutôt le vide d’une histoire jamais écrite. Aucun souvenir d’un regard échangé qui change tout. Aucun corps contre lequel m’endormir.
Pourtant, je ne suis pas malheureuse et ce paradoxe me trouble parfois. Je ris, j’aime mes amis, je rêve, je bâtis ma vie avec énergie.
Et puis, soudainement, entre deux éclats de rire ou au détour d’un silence, une petite crispation me prend. Une pensée discrète, presque honteuse : et si ça ne m’arrivait jamais ?
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