Chapitre 1

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 C'était il y a plusieurs centaines d'années...Khéri, le père de Lundril, était en guerre contre les humains de ce monde. Il les méprisait comme la peste. Ce que personne ne savait, y comprit lui, c'est qu'il était atteint d'une maladie que les gens de l'autre monde appellent le cancer du poumon. Il n'était pas à un stade très avancé encore, mais il s'affaiblissait considérablement, car il aimait les bons vins, et en abusait parfois...souvent, même. Et il fumait une herbe qui s'appelle l'armoise.

Chaque jour les batailles étaient plus denses. La folie meurtrière était à son apogée. Elfes et Humains tuaient, pillaient et brûlaient tout ce qui leur tombait sous la main et était ennemi. Des villages entiers étaient rayés de la carte chaque jour. Les femmes étaient violées et égorgées, les enfants démembrés et les anciens pendus...tant de sang innocent coula qu'au bout d'un certain temps, un écuyer, un simple paysan venu tenter sa chance à l'armée, se dit que tout cela devait cesser.

Il s'arma de bravoure et alla voir son supérieur. Là, il lui fit part de son point de vue sur cette querelle, il lui décrivit ce que savait son chef sur les conséquences que cela entrainerait. Agacé, le général le chassa de l'armée;il ne voulait pas que ses soldats se rendent compte de leurs agissements.

L'ex-écuyer, du nom de Catos, rentra chez lui. Il fut saisi d'horreur en voyant les ruines rouges sang de son village natal. Désespéré, il se mit à errer de village en village, ceux encore debout ne voulaient pas de lui, car ils le prennaient pour un espion ennemi.

Il voyagea plusieurs années durant, la guerre perdurant encore et toujours...

 Arrivé à la frontière du royaume sylvestre, il prit peur, car il pouvait se faire tuer à tout moment. Mais cet humain là était plein de courage et n'avait pas l'habitude de reculer. Il décida donc de franchir la frontière. Il avait à peine fait une centaine de mètres qu'il entendit une voix. Gardant son sang frois, il se cacha tout en continuant d'avancer. C'est là qu'il le vit. C'était un enfant Elfe. Il était assit sur un tapis de mousse, à l'orée d'une clairière, et jouait inocemment avec un écureuil gris. Tout à coup, l'enfant s'arrêta de jouer et se tourna vers l'endroit où Catos était caché. L'humain se fit le plus petit possible. L'enfant se leva, alla vers lui et s'arrêta juste derrière la cachette de fortune de l'homme. Plus rien ne se passa pendant plusieurs minutes lorsque la petite voix de l'Elfe se fit entendre.

  • Tu sais, moi je suis un gentil. Mon père dit que les gens de ta race ne pensent qu'à tuer ceux de la mienne.
  • Je ne suis pas comme eux, répondit Catos
  • Ah bon ? interrogea le petit Elfe. Et en quoi leur es-tu différent ?
  • Vois-tu, je n'aime pas tuer, je n'ai même jamais tué, le sang m'écoeure, je ne peux en supporter ni la vue, ni l'odeur. Je te considère comme un ami, pas un ennemi.
  • Alors, on peut être amis ? demanda le garçon
  • SI tu le souhaite !

Catos sorti de derrière son arbre, et se figea face à l'enfant. Il lui tendit la main, que son jeune nouvel ami s'empressa de serrer.

  • Ami ! déclara Catos
  • Ami ! répondit l'Elfe
  • Au fait, quel est ton nom ? Moi, c'est Catos.
  • Je suis Lundril, fils de Khéri, et héritier du royaume sylvestre !

Interloqué, Catos ne sut quoi répondre. Avant qu'il n'ait eu le temps de réagir, l'enfant lui prit la main et l'entraîna dans la forêt. Tout en marchant, il lui parlait de la vie du royaume avant la guerre, il lui décrivait les réceptions somptueuses que son père organisait au palais. Il lui parla aussi de sa mère, qu'il aimait plus que tout, des histoires qu'elle lui racontait avant de dormir, de l'éducation qu'il recevait. En contrepartie, l'humain racontait sa vie antérieure, de sa femme qu'il aimait tenderment depuis son enfance, de ses enfants qu'il chérissait; il lui parla plus particulièrement de son fils, Mirav, qui devait avoir le même âge que lui.

  • J'ai 84 ans, dit Lundril, ton fils, Mirav, il a quel âge ?
  • Il n'en a que 7 et demi, mais il te ressemble beaucoup !
  • Je veux le rencontrer !
  • Ton père ne voudra pas, petit Prince !
  • Alors allons lui demander !
  • Je suis humain, il me tuera.
  • Non, tu es mon ami.

Emu de l'innocence de l'enfant, Catos accepta son sort et le suivit.

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