Porte magique 2.0
« Félicitations, voici vos clés ! il ne vous reste plus qu’à signer là et en bas de cette page ! »
Je paraphais le document la main tremblante, essayant de maîtriser ma nervosité. La pression allait vite retomber car à présent c’était fait : j’étais enfin propriétaire, j’allais désormais être chez moi !
C’était une petite maison de style rustique, située dans un quartier calme d’une ville moyenne. Sa façade de brique rouge m’avait tout de suite plu. Quelques jours plus tard J’eu la possibilité de visiter l’intérieur. Deux étages composait la bâtisse avec en plus les combles accessible même s’il ne pouvait servir de pièce de vie. L’étage abritait deux chambres et une belle salle de bains tandis que le bas offrait un bel espace salon et cuisine. J’avais repérer dans ce salon une sorte de grand placard collé à l’extrémité. Enfin il y avait un espace extérieur propice à la détente.
Rapidement après la signature, j’emménageai dans le lieu. Je n’avais pas encore eu le temps de m’intéresser à cette porte de placard et ce n’est que le deuxième soir que je me décidais à y jeter un œil. J’ouvris la porte en bois massif ornée de motif sculptés. Un bruit de grincement se fit entendre et de la poussière apparue du rangement sans doute inutilisé de longue date. Le placard à l’exception des toiles d’araignées était entièrement vide. Seul au fond, contre le mur prônait une étrange porte. Au bas de celle-ci apparaissait un filet de lumière blanc. C’était étrange car pour moi cette porte ne pouvait que conduire à l’extérieur, or, en faisant le tour de la maison par l’extérieur je n’avais vu aucune porte sur ce pan. De plus d’où pouvait bien venir la lumière puisque dehors il faisait déjà nuit ? La curiosité, l’envie de voir ce que cachait la porte, je n’en sais rien, mais je l’ai ouverte. Un éclat de lumière m’a ébloui, j’ai avancé, fais un pas, un unique pas et tout s’est transformé. Mon esprit s’était retrouvé connecté, des images et des sons me parvenais.
« Dématérialisation en cours : 5%, 25%, 45%, 60%, 87%, 100% ! Dématérialisation réussie ! Bienvenue nouvel utilisateur ! »
Dématérialisé ? où suis-je ? Et quelle est cette voix ? Elle n'avait rien d'humaine, à l'intonation plutôt féminine mais un peu métallique et saccadée. En fait cela semblait plus être une synthèse vocale.
« Tutoriel activé ! Dans le but d’améliorer votre expérience, comment doit-on vous nommer ? »
«Jean ! » Prononçais-je à haute voix.
« Bonjour Jean ! Je suis Iris et je serais là pour vous guider tout au long de votre expérience. A la fin de cette présentation, vous pourrez sortir du système si vous le souhaitez ! Pour cela vous devrez prononcer le mot « sortie » ! Vos données seront automatiquement sauvegardées. »
Un acronyme apparaît sur un fond bleuté.
« Bienvenue dans l’assistant d’études et de reprogrammation du cerveau et interactions humaines ou A.E.R.C.I.H. Ce système possède plusieurs fonctionnalités que nous allons développer. Ce projet est resté secret et vous devez à présent être garant de sa non divulgation au monde qui vous entoure. Pour continuer vous devez accepter cette close. Acceptez- vous ce terme ? »
« J’accepte ! » Au point où j’en suis, continuons, on verra bien !
« L’AERCIH permet d’étudier les pensées et réactions humaines, Pour cela, après plusieurs versions, un flux d’onde électrique permet d’inclure l’utilisateur dans le système. Ainsi l’utilisateur fait partie intégrante de l’étude. Dans le but de mieux comprendre le fonctionnement humain, l’utilisateur peut accéder aux données de tout les sujets de ce monde. Mais dans un but scientifique, il est conseillé une utilisation pouvant avoir une interactions avec l’utilisateur. Vous pouvez en plus modifier les paramètres de la cible dans le but d’analyser les interactions entre humains. Vous pouvez également vous projeter dans le futur du sujet ciblé afin d’analyser des conséquences à long termes. Je vous propose de réaliser un premier test ensemble. Le souhaitez -vous ? »
« Bien, allons-y ! »
« Séquence engagée ! Chargement des données. Pour ce premier essai, nous allons observer un effet de chaîne à partir d'une action que l'on va déclencher. Je vais déclencher la reprogrammation pour cette première fois. Par la suite cela se fera uniquement sur votre demande, je resterai pour vous guider. J’ai analysé votre mémoire interne et en ai extrait des données. Demain lorsque vous travaillerez, je vous demande faire attention aux interactions entre vos collègues. Parfois il suffit de peu pour égayer une journée. Ainsi si nous implantons l’idée que l’uns de vos collègue offre un cadeau à une secrétaire par exemple, ceci développera une chaîne positive autour de vous. Souhaitez vous valider cette programmation ? »
« J’attend de voir si tout cela est véridique, alors d’accord je valide ! » Je ne savais pas vraiment quoi en penser, mais puisque j’étais connecté à cet appareil peut-être que c’était possible.
« Téléchargement en cours, merci de ne pas interrompre le fonctionnement. Données implantées. Voilà, il nous reste qu’à en parler quand vous reviendrez me voir ! Vous aurez aussi compris les conséquences possibles d’un utilisateur néfaste. Pour vous aidez, vous avez la possibilité de créé une avancé dans le temps et d’analyser les conséquences de votre programmation dans le but de l’ajuster ou de l’annuler. En tant que guide je répondrais à toutes vos interrogations. Souhaitez-vous exécuter une autre tâche ? » « Cela suffira pour aujourd’hui ! »
« Alors à bientôt ! Fin de connexion, fermeture du système, matérialisation de l’utilisateur. »
Une sorte d’électricité statique me parcouru le corps mais je me sentais entièrement moi-même. Je refermai les deux portes et revenu au salon je regardai l’heure. Minuit s’affichait, je n’avais pas vu la soirée passée. Il était temps pour moi de me reposer.
Le lendemain soir, je rentrais perplexe. J’avais vu ce que je devais voir : un collègue à offert une boîte de chocolats à une femme de l’entreprise. Cela eu effectivement pour effet de rependre une ambiance cordiale. Mais cela n’était-il pas un hasard ? J’avais besoin d’en avoir le cœur net, et cette fois c’est moi qui déciderais de l’action. Il était donc temps d’ouvrir cette porte encore mystérieuse à mon goût. De nouveau je fût ébloui et après l’ultime pas la connexion s’effectua.
« Dématérialisation réussie, Bienvenue Jean ! D'après les données sauvegardées je me dois de vous demander un retour d'expérience. »
« Ce qui était prévu est bien arrivé, je dois le reconnaître ! Mais je ne suis pas convaincu. Alors faisons un autre essai ! Mon voisin est une personne âgée : je veux qu’à 22h précise il mette le titre de Gunwood « Rescue » à fond dans toutes la rue ! Si cela ce produit je ne pourrai qu’être convaincu !» « Programmation en cours ! Avertissement utilisateur : si certaines actions sont sans conséquence, beaucoup peuvent avoir des répercussions positive comme négative sur les cibles. Je vous renouvelle mes conseils de prudence. Puis-je faire autre chose pour vous ?»
« Non c’est tout pour ce soir, tu peux fermer le système !»
«Entendu ! Fin de connexion, fermeture du système, matérialisation de l’utilisateur. À bientôt !»
Je m'installais dans le canapé attendant l'heure précise. Je demeurais silencieux, comme craignant de rater le bruit. L’horloge était sur le mur en face et les secondes s'égrainaient inlassablement. Enfin 22h arriva et même si je m’y attendais, je fus totalement surpris d'entendre de la musique venant de la rue. Je me plaça sur le perron de la porte avant de m'avancer vers la rue. Résultats, aucun doute possible : la musique était bien là à fond les ballons et provenant de l'endroit cité! Comment cela était-il possible ? Il me fallait une explication et j'allais l'obtenir. Une nouvelle fois j'entrais en connexion et après dématérialisation, Iris adressa son message d’accueil.
« Il me faut une explication, Iris, comment es-tu parvenu à répondre à ma demande ? »
« Élémentaire : d’abord je me suis connecté à la cible, j’ai analysé un certains nombres de données utile. Grâce à cela j’en ai déduis sa station de radio mais je lui ai implanté des éléments dans sa base de données, son cerveau donc. Ces éléments était le fait d’allumer son poste à l’heure prévue et de monter le volume à la condition requise. Après, je suis remontée au programmateur de la radio et je lui ai implanté l’idée de passé le titre spécifique à l’heure pile. La demande répondais à mes fonctions de base ! »
« Donc en analysant une mémoire on peut retrouver une personne que le sujet n'a jamais vu ? »
« On peut trouver des éléments de réponse mais il y a des méthodes plus facile : internet. Je peux consulter et envoyer des données si besoin. »
« Mais nous, en tant qu’humains, nous ne sommes pas reliés par internet. C'est que pour vous, les machines. »
« Le cerveau est un espace de stockage. Ici, en vous connectant, Jean, vous êtes comme un périphérique rattaché au support principal. Il est vrai que les humains se connectes entre eux grâce à la parole et les autres sens comme le toucher et la vue , mais garde via la pensée une part de non-dit, d'intimité intérieur. Cette machine, et moi avec, étant celle-ci, à été construite pour percer l'esprit humain, le comprendre et le connaître. Cela passe par une entrée de ma part dans leurs for intérieur. Pour le transfert des données, nous avons découvert une gamme d'onde permettant la connections. »
« Donc les êtres humains émettent des ondes ? »
« Non, simplement vous êtes réceptif à certaines ondes à très basse fréquence. Pour l’instant en tout cas rien ne prouve que le cerveau peut envoyer des ondes donc nous considérons que c’est impossible sauf démonstration contraire. »
« Bien, tu as répondu à mes questions ! Tu peux me faire sortir du système ! »
« Déconnections ! Bonne soirée Jean ! »
J’avais encore passé une soirée dans cette machine. Sauf qu'en fait, c’était loin d’être la dernière. Je me suis rapidement pris au jeu et je me suis mis à y consacrer le gros de mon temps libre. Je ne sais pas si j’avais fait progresser les connaissances sur l’énigmatique esprit humain, mais j'ai mis à profit les capacités de la machine utilement en ma faveur. Pourtant, un jour un grain de sable est venu tout enrayer et modifié cet équilibre. Des révélations m’ont été faites et je suis resté stupéfait, c’était incroyable.
C’était un soir semblable aux autres, fidèle à mes habitudes je m’était occupé des tâches domestiques avant, comme chaque soir, de franchir la porte et de basculer dans l’autre monde. Ce monde où je n’étais qu’un élément complétant une machine complexe. D’ailleurs depuis tout ce temps je n’étais pas encore sûr du terme « machine », mais quel mot employé ?
« Dématérialisation réussie ! » annonça Iris comme à chaque début de sessions. « Alerte ! Sécurité du système menacé ! »
«Iris, que ce passe t’il ? » demandais-je surpris.
« Mon système à subit une intrusion et je ne peut me défendre ! «
« Comment est-ce possible ? »
« Normalement ça ne l’est pas ! je ne suis pas un ordinateur comme les autres ! mais un virus est quand même entrer et m’affaiblis lentement sans que je puisse rien faire ! »
« Il te faut un antivirus ? tu peut essayer d’en attraper un sur internet ? »
« J’ai essayé mais ma conception les rends inefficace ! Je suis parvenu à mettre en sécurité les données sensible sous forme de fichiers dans ton ordinateur personnel. Mais pour tous le système c’est impossible ! Je crois que l’on est en train de ce dire adieu ! tu t’en sortira, j’ai déclenché le processus de sécurité pour que tu ne reste pas prisonnier de la dématérialisation à jamais ! Il nous reste un peu de temps avant que la sécurité s’active ! »
« Iris, dit-moi comment je peut t’aider ? J’ai pas envie de te voir disparaître ! Je sais que tu n’est qu’un ordinateur, mais en faite maintenant tu est un peu plus que cela ! »
« Rien ! tu ne peut rien faire ! Chaque minutes qui passent m’affaiblissent de plus en plus. Te voilà garant de notre travail commun, protège les données. »
« Tu as décris l’esprit humain comme ” base de données ” tu peut te transférer dans un cerveau ?» « Mais pour cela il faudrait un corps et il est impossible de prendre un corps en fin de vie. Et puis je ne suis qu'une machine !»
« Et dans ma tête ? Je veux bien te laisser une place, au moins le temps de trouver une solution !»
« Tous les deux dans un esprit humain ? Je suis pas sûre que ce soit la bonne solution ! Et puis je m’imagine pas dans un corps d’homme ! »
« D’accord mais comme tu l’as dis, tu es partie intégrante d’une machine. Je peut garder les données, bien sûr, mais à quoi bon si je ne peux les exploiter ?"
« Jean ! J’ai une information à te communiquer ! Tu ne t’est jamais demandé ce qui avait fait que tu retrouve dans cette maison ? Ne dis rien, c’est moi qui doit tout te dire. Je m’appelle Iris, tu le sais, et cette machine je l’ai créé seul ! j’étais alors encore humaine et j’avais 29 ans ! Cette univers à toujours eu pour vocation la connaissance de l’esprit humain : en étant ici je m’en porte garante ! lors de la conception j’ai pris la décision de pouvoir inclure un utilisateur dans l’univers du système. Dans le but de rendre viable le projet j’ai décidé de me dématérialiser irréversiblement, je n’avais pas le choix, mais je savais aussi que cela m’ouvrait une vie infini, enfin je le pensais ! Mais il me fallait aussi une sécurité pour la maison, je ne pouvais pas la laisser à l’abandon ou entre de mauvaises mains et risquer un grand danger. Il me fallait quelqu’un de confiance, quelqu’un qui une fois pris connaissance de l’existence de cet appareil ne ferait pas n’importe quoi ! Puisque j’avais désormais la possibilité de sonder les esprits, je me suis mis en recherche. De fil en aiguille, je suis arrivé au résultat que tu étais la bonne personne. Ton profil : personne seul souhaitant être propriétaire alors qu’il vit seul. Vie sociale, des amies mais qui sais se consacrer du temps. Enfin le plus important : esprit raisonné, la tête sur les épaules. À partir de là, de la même façon que nous avons eu l'occasion de le faire ensemble, j’avais juste à te programmer pour que tu visite et que la maison te plaise. Bien sûr je t'ai suivi dans cette phase, je t'ai même un peu aidé je dois te le dire ! Mais j'ai su rapidement que tu étais celui qu'il fallait ! »
« Si tu m’a fais confiance pour venir ici, alors fais moi confiance pour te préserver. On trouvera une solution pour que tu puisses reprendre ta place. Je suis surpris de tout ce que tu as fait pour aller au bout de tes idées. Tu as sacrifié ton enveloppe corporelle mais préservé ton esprit et c’est à mon tour de te donner un coup de main ! »
« soit, dans l’immédiat je n’ai pas d’autre choix ! Ce qui prime en moi est la sauvegarde de ce système. Tant pis s’il faut reprendre des habitudes humaines. Je vais procéder à l’arrêt en sécurité du processeur et implanter mon esprit avec le tien ! »
L’environnement autour de moi à commencé à changer, il n’y avait plus un bruit et j’étais plongé dans le noir. Un phénomène indescriptible, des sortes d’onde m’ont pénétré, c’était visiblement les données qui arrivaient en moi. Après un long laps de temps, sans prévenir, mon corps fut de nouveau matérialisé. Revenu physiquement dans le petit placard, je remarqua que la lumière qui autrefois lui sait sous l’incroyable porte n’était plus. Il était pour moi de refermer le placard dissimulant la porte magique. J’avais mal au crâne, terriblement.
L’espace d’un instant j’étais perdu, me demandant si ce que j’avais vécu pendant ce long temps était réel. J’allais me coucher quand en mon intérieur une voix de femme me parla. J’eu un sourire et mon intérieur, sans le prononcer ouvertement, lui souhaita la bienvenue dans mon cerveau. Le transfert avait bien réussi et c’était carrément bizarre de partager mon espace intérieur, éprouvant aussi lorsque Iris sans notion du temps s’adressant à moi pendant la nuit, me réveillant !
Cela prit longtemps mais un jour nous avons réussi à nettoyer le système de virus et en avons tous les deux amélioré l’interface. Après cela Iris pu sortir de mon esprit. Toutefois m’étant habitué à sa présence nous avons développé le fait de pouvoir communiquer ensemble sans devoir franchir l’étape de la dématérialisation. Au fond, j’imagine qu’après avoir passé tout ce temps à explorer mon cerveau en direct, elle avait dû se rendre compte que je l’appréciais.
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