Chapitre 24

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En fin d’après-midi, alors que l’après-midi, alors que les enfants allaient bientôt rentrer de l’école, je cuisinais avec Corine et Emma.


— Prête à avoir les enfants à la maison en permanence ? me taquina Corine.

— C’est leurs derniers jours d’école, qu’ils profitent. Et s’ils sont trop turbulents, Océane les prendra avec elle au château.

— Tu pourrais essayer de rentrer avec eux.

— Non. Je ne suis pas encore prête.

— Et si tu allais les chercher ? Ils seraient contents.

— Ça, je peux le faire, rigolais-je. Emma ?

— Allons nous préparer.


Contente, Emma entoura mes épaules de son bras et on monta se préparer dans la chambre. Elle m’aida à revêtir une robe, plus au moins identique aux précédentes, et me coiffa. Il faisait très chaud dehors, nous devions nous préparer en conséquence. Une fois prête, on se rendit à l’école à pied. Devant la grille encore fermée, de nombreux parents me regardaient et m’adressaient un discret signe de tête.


— Je ne suis pas très à l’aise, chuchotais-je à Emma.

— Les regards des gens ? Je comprends. Les jumeaux ne vont pas tarder à arriver. Tu peux le faire.


Pour éviter de paniquer, je respire lentement jusqu’à l’arrivée des enfants. Quand ceux-ci m’aperçurent, ils coururent vers nous, en laissant leur sac tomber à mes pieds. J’eus droit à un câlin des deux et le sourire de Ben me réchauffa le cœur.


— Votre Majesté m’interpella l’institutrice des enfants.

— Bonjour Madame. Comme c’est passé ses deux derniers mois pour Ben et Elise ?

— Les débuts ont été compliqués. Ils n’ont cessé de s’inquiéter pour vous. Souhaitez-vous qu’on en discute dans la cour ? Benjamin et Elise pourront profiter de jeux.

— Pourquoi pas. Emma ?

— Je reste avec les enfants.


Elle récupéra leur sac et s’occupa d’eux tandis qu’on commençait à marcher, dans la cour, l’institutrice et moi.


— Benjamin et Elise sont des enfants remarquables. Je pense qu’ils s’adapteront vite au collège.

— Je n’en doute pas.

— Vos enfants sont très consciencieux. Ils ont réussi à rester attentifs en cours tout en pensant à vous et ce n’était pas gagné.

— Ce qui est arrivé… nous aurions dû passer le reste de l’après-midi ensemble, si…

— Vous n’êtes pas obligé d’en parler. Pas à moi en tout cas.

— Vous pensez que je devrais avoir une discussion avec mes enfants, à ce propos ?

— Je pense oui. Vous devriez leur dire ce que vous pensez et ressentez vraiment. Ce que je vais dire concerne surtout Ben, mais il est beaucoup affecté par votre relation.

— Elle est encore fragile, je sais. Et l’attaque n’a pas aidé à la consolider.

— Je ne veux pas vous dire quoi faire, mais essayer de passer un peu plus de temps avec lui. Autant que vous le pouvez bien sûr.

— Vous avez raison. Je sais à quel point la vie est fragile, je n’ai pu que le constater.


On continuait de discuter pendant une dizaine de minutes avant de rentrer chez Corine. Une fois à la maison, les enfants, qui avaient récupéré leurs sacs, le jetèrent sur le canapé et se dépêchèrent de s’installer à table, pour le gouter.


— Enfin en vacances !

— Prêt pour le collège ? les questionnais-je.

— Heu… d’abord les vacances ho ! s’exclama Elise.


Je rigolais en même temps qu’Emma. Elle nous sortit de quoi gouter et nous servit à un verre de jus de fruits. Tandis que mes enfants chahutaient, heureux d’être en vacances, je les observais en souriant.


— Ben, Elise, je dois vous parler, les interrompais-je.

— Qu’est-ce qu’il se passe ?

— Maintenant que vous êtes en vacances, vous allez passer beaucoup de temps ici. Comme vous le savez, cette maison est petite. Si vous le souhaitez, vous pouvez retourner au château avec votre mère. Vous y retrouverez votre chambre et plus de liberté.

— Mais… et toi ? m’interrogea Elise.

— Je vais rester ici encore quelques semaines. Mais on se verra toujours. Quand je viendrai me voir, on en profitera pour sortir, aller au parc, manger une glace.

— Est-ce qu’on peut y réfléchir et en discuter avec maman ? enchaîna Ben.

— Bien sûr mon grand. Mais sachez que si vous décidez de rentrer au château, je ne vous en voudrais pas, au contraire. Je vous rejoindrai bientôt là-bas, je vous le promets.

— Je t’aime maman.


Mon fils se leva et me serra dans ses bras. Démonstratif, il me serra un peu trop fort et une douleur dans l’épaule m’obligea à l’éloigner.


— Aie, doucement chéri.

— Je t’ai fait mal ? Pardon, maman.

— Ce n’est rien mon grand.


Je déposais un baisé sur son front au moment où Océane entra dans ma maison. Ben retourna s’asseoir, ma femme m’embrassa et s’assis en face de moi, en soufflant, un gros dossier sous le bras.


— Emma, est-ce qu’il y a du café de près ? Je vais en avoir besoin, commença-t-elle.

— Depuis quand tu bois du café ?

— Depuis que je bosse seule à vrai dire. Ça m’aide à garder l’esprit clair.

— Qu’est-ce qu’il se passe ?

— Tu m’excuseras chérie, mais je ne comprends rien à ta comptabilité, soupira-t-elle. Mélanie est douée, elle a réussi à me trouver les documents qu’il me fallait dans tout ton bazar, mais je suis incapable de le déchiffrer.

— Mon amour, rigolais-je. Donne-moi tout ça.

— Tu te souviens que tu avais commencé à faire des devis pour les rénovations de notre chambre et du quartier des domestiques ?

— Oui, on avait commencé avec Elise.

— Les différentes entreprises m’ont contacté pour savoir où en était le projet. Donc j’ai demandé à Mélanie de me trouver les devis pour les étudier, mais…. je suis totalement perdu sans toi, Elena, avoua-t-elle. Tous ses chiffres… tiens prends tout. Je ne veux même plus les voir.

— Je vais m’en occuper avec Elise. Si tu veux toujours faire ça avec moi, ma chérie.

— Oui maman.

— Merci ma belle. Ils auraient besoin d’une réponse dans deux semaines, c’est faisable ?

— Oui, ne t’inquiète pas.


Le sourire qui apparut sur son visage et ses yeux qui se mirent à briller me firent comprendre qu’elle allait me partager une bonne nouvelle.


— Chérie, je peux te parler de quelqu’un chose dans la chambre ? ajouta-t-elle.

— Bien sûr, je te suis.


Océane glissa attrapa ma main valide et on monta dans la chambre. Je m’assis sur le lit et elle en fit de même, tout en gardant ma main dans la sienne.


— Tout est parfait mon amour. On peut commencer la procédure quand on veut. On peut avoir cette enfant, déclara-t-elle subitement.

— Vraiment ? Mais tu as vu le médecin quand ?

— Ce matin. La gynécologue m’a donné le feu vert pour débuter.

— C’est génial !


J’embrassais ma femme, plus heureuse que jamais. Sourire aux lèvres, elle me rendit mon baisé.


— Tu es d’accord, mon amour ? C’est toujours ce que tu veux ?

— Evidemment, Océ. Je suis tellement contente. Je t’aime, mon amour.

— Je t’aime aussi, ma belle. Demain je reviendrais avec les dossiers des donneurs. Qu’on choisisse ensemble. Si ça te convient.

— Faisons comme ça.


Je l’embrassais à nouveau et finis par me retrouver allongé sur le dos, dans les bras de ma femme. Cette merveilleuse nouvelle était celle qui me fallait pour remonter définitivement la pente. Nous allions commencer la procédure pour avoir un troisième enfant. Je devais aller mieux, je ne pouvais plus faire marche arrière.

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