Chapitre 32

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Depuis maintenant trente minutes, toute la famille se prépare à rencontrer la famille royale d’Eldusia. J’attachais les dernières méché rebelle de ma fille juste avant de partir. Nous avions tous mis notre plus belle tenue. Pourtant, plus on approchait du palais royal, plus mon stresse augmenter. J’avais réussi, pendant une semaine, à me sortir de la tête tout lien avec mon titre d’Impératrice et voilà que je devais, de nouveau, enfiler ce costume.


— Chérie, si vraiment tu ne le sens pas, tu me dis et on rentrera. Ne te force pas, d’accord ?

— Promis.


On ne change pas une formule qui gagne aussi facilement. Ma femme avait toujours été prévenante et protectrice. Ce qui me plaisait. Arriver devant les grilles du palais d’Eldusia, je me redressais sur mon siège tandis que mes mains devenaient moites. Océane s’arrêta et se présenta aux soldats qui lui indiqua où aller se garer. Quand on sortit de la voiture, je remarquais la famille royale qui nous attendait près des portes du palais.


— Respire, mon amour, me chuchota Océane en glissant ses doigts entre les miens.

— Je ne vais pas y arriver.


Katerina nous faisait de grands signes. Élise les remarqua et courut jusqu’à elle. Ben, intimidée se cacha dernière nous, tandis qu’on avançait, main dans la main. Ma fille et la Princesse semblaient bien s’entendre, pour mon plus grand plaisir.


— Bienvenue, Vos Majestés. Vos Altesses, commença le Roi d’Eldusia.

— Merci pour votre invitation, ajouta ma femme. Mais…

— C’est normal. Et puis, ma fille a insisté. Elle semble beaucoup apprécier la vôtre.

— Entrez donc, intervint la Reine. Nous n’allons pas discuter dans les escaliers. Katy, tu peux t’occuper de nos jeunes invités ?

— Mais bien sûr, Mam’s.

— Katy, soupira-t-elle.


Avant de se faire réprimander par sa mère sur son langage, elle l’embrassa et attrapa la main de mon fils et emmenant mes enfants avec elle. En cette femme, je reconnaissais certaines manies de ma femme, au début de notre relation. La Princesse Katerina était sans filtre, s’accordant sa propre liberté.


— Excusez-moi, Votre Majesté, intervint Océane. Mais ma femme ne se sent pas très bien.

— Vous n’êtes pas à l’aise ? me questionna la Reine, en douceur.

— Pas vraiment, répondis-je honnête. Je… ce n’est pas contre vous, j’apprécie votre invitation, mais…

— Si vous préférez rentrer, je ne vous retiens pas. Je vous inviterais une autre fois, quand vous irez mieux.

— Merci d’être compréhensive, enchaîna Océane.

— Je suppose que vous êtes en Eldusia après ce qui s’est passé chez vous ?

— C’est exact. Elena avait besoin de prendre des vacances.

— Rentrez à l’hôtel, Elena. Vos enfants peuvent rester ici aussi longtemps qu’il le souhaite. Profitez-en pour avoir une soirée entre vous. Je sais ce que ça fait d’avoir des enfants envahissants.


La Reine réussit à me faire retrouver le sourire. Elle me comprenait mieux que je le croyais. Nous étions toutes les deux des femmes, des mères et des épouses. Après m’être rassurée, je rentrais à l’hôtel avec Océane. Elle m’aida à retirer ma veste et la posa sur la chaise.


— Excuse-moi Océ. Si tu voulais rester…

— Je reste avec toi, mon amour. Nous aurons d’autres occasions de les revoir. On aura qu’a les invités au palais quand tu iras mieux. Pour la naissance de notre troisième enfant, par exemple.

— Merci de me soutenir en toute circonstance.

— C’est mon rôle en tant qu’épouse. Tu veux manger quelque chose ? Je vais appeler le rom service.

— Je te laisse choisir.


Je récupérais mon châle, mon livre et patrie m’installer sur le balcon. Finalement, je me surprise à observer le coucher de soleil pendant de longues minutes. Dans mon dos, j’entendis Océane approcher. Elle remit mon châle correctement sur mes épaules puis s’assis sur la chaise voisine.


— A quoi tu penses, mon amour ?

— A la vie qu’on aurait pu avoir sans trône ni couronne.

— A la vie que tu aimerais avoir ?

— Oui. Je n’arrête pas de me dire qu’il y a surement une solution pour qu’on puisse abandonner le pouvoir, mais je n’en vois aucun. J’ai fait le tour de ce « travail ». Maintenant, tout ce que je veux, c’est une vie de famille normale.

— Si tu le souhaites, tu peux abdiquer. Ou alors, on peut s’organiser de façon à que tu n’as pas beaucoup de travail. Que tu aies un emploi du temps plus libre.

— Et comment ? Je ne veux pas que tu récupères tout ce que je fais.

— Déléguons aux conseillers ou engageons un autre assistant. Personne n’est obligé de savoir que tu ne t’occupes de plus grand-chose au château.

— Tu ferais vraiment ça ?

— Bien sûr. Comme ça, tu pourras l’avoir ta vie de famille. Tout en gardant les privilèges d’être Impératrice.

— Ça me semble être une bonne solution. Merci.


——


Océane parti récupérer les enfants après que je me sois endormi. À mon réveil, Ben faisait l’étoile de mer à côté de moi. Sans le réveiller, je le ramenais contre moi et posais sa tête contre ma poitrine. Il allait rouspéter en ouvrant les yeux, mais ça m’était égal. Dans mon dos, je sentis ma femme remuer. Elle passa un bras autour de ma taille, sa main se posant sur l’épaule de notre fils. Elle déposa ensuite un baisé dans mon cou avant de se rallonger contre moi.


— Pourquoi il y a un intrus dans notre lit ?

— Je ne sais pas, mais j’aime bien.

— Et dire qu’il y a quelques mois, vous refuser de vous voir. Je suis contente.

— Ce n’est plus un bébé. Je dois le considérer comme un adolescent maintenant.

— Oui alors, doucement hein. Il n’a que dix ans.


Sans faire de mouvement brusque, je m’allongeais sur le dos et tournais la tête en direction d’Océane pour l’embrasser. Elle joua ensuite avec mes cheveux, m’observant attentivement.


— Comment s’est passée la soirée des jumeaux ?

— Ils avaient l’air satisfaits. Surtout Élise. Attends-toi à ce qu’elle demande d’inviter Katerina au château.

— Ce sera l’occasion de lui rendre la pareille.


Contre ma poitrine, Ben marmonna avant de se réveiller en sursaut. Je n’eus pas le temps de le retenir qu’il se retrouva par terre.


— Non, non, non, non !


Océane explosa de rire, obligeant Ben à relever la tête. Il rougit et se releva en quatrième vitesse pour s’enfermer dans la salle de bain.


— Oh non ! La honte ! entendis-je crier malgré la porte fermée.

— Qu’est-ce qu’il lui arrive ? rigolais-je à mon tour.

— Je crois que tu avais raison. Ce n’est plus un bébé.

— Je ne comprends rien, soufflais-je, amplifiant les rires d’Océane.

— Non, mais tu ne te rends pas compte ! joua-t-elle. Dormir avec sa maman à dix ans, trop la honte.

— Il est obligé de grandir ? boudais-je.

— Moi aussi je préférais qu’il reste notre bébé. Mais au moins, on en aura bientôt un vrai.


Sa main s’était posée sur son ventre. Je me retournais, face à Océane et posais à mon tour sa main contre la sienne.


— Je sais que c’est encore trop tôt, mais… j’aimerais vraiment croire que ça fonctionnera du premier coup.

— Il suffit d’être positif, mon amour.

— Maman ! hurla Elise dans la chambre voisine. Vite !

— Décidément. Je vais voir ce qu’elle veut, occupe-toi de ton fils.


Océane m’embrassa, sortie du lit et attrapa sa robe de chambre. J’en fis de même et frappais à la porte de la salle de bain. Après quelques minutes d’hésitation, Ben m’ouvrit la porte.


— Je peux entrer, mon poussin ?

— Si tu veux.


Je refermais la porte de la salle de bain et m’assis sur le rebord de la baignoire. J’attendis qu’il commence à me parler.


— C’est… gênant.

— Je ne te jugerais pas. Et puis je sens que ta mère en bave aussi avec ta sœur, lançais pour le rassurer.

— Comment on devient un homme ?


J’avalais ma salive de travers et m’étranglais. Moi qui pensais avoir encore quelques années avant de devoir aborder les sujets complexes, je m’étais fourvoyé. Ben le remarqua et rougit avant de me tourner le dos.


— Excuse-moi chéri, ta question ma surprise. Mais pour te répondre, ça viendra avec le temps.

— Je n’ai rien à faire ?

— Non. Ton corps est assez grand pour faire tout le travail tout seul.

— Comment ?

— Je ne sais pas exactement comment ça se passe chez les garçons. Mais je peux me renseigner pour toi, si tu veux. Sinon, maman ou tonton pourront mieux te répondre que moi.

— Est-ce que ça fait mal ?

— Si ça se passe comme chez les filles, non.

— Et quand ? Quand est-ce que je deviendrais un homme ?

— Dans quelques années. Quand je serai prête à ce que tu ne sois plus mon bébé.


Ben me regarda bizarrement, avant d’éclater à son tour. Il avait compris que j’étais moins prête que lui à le voir grandir. Il se rapprocha et me prit dans ses bras. Cette discussion, nous n’aurions jamais pu l’avoir quelques mois plus tôt. Si aujourd’hui, il avait accepté de me questionner, c’est parce qu’il avait enfin confiance en moi.


— Et sinon, pourquoi tu te questionnes, mon chéri ?

— Oh comme ça.

— Ben ?

— Bon d’accord, j’ai fait un rêve chelou, voilà.

— Celui pour lequel tu es tombé du lit ?

— Maman !

— Je te taquine mon grand. Mais rassure-toi, c’est tout à fait normal.

— Merci maman. Je t’aime.

— Allez, prends une douche, ça te fera du bien.


Je l’embrassais sur le front puis rejoignis ma femme dans notre chambre. Elle avait le même visage dépité que moi. Elise avait dû lui poser les mêmes questions.


— On est dans la merde ? rigolais-je.

— Hum… oui, soupira-t-elle. Bon sang, ils n’ont que dix ans, on aurait dû avoir encore deux ans de repos.

— Ça devait bien arriver un jour. On n’était juste pas prête.

— Ah bah ça c’est clair qu’on n’est pas prête.


Le regard rayonnant, Océane me prit dans ses bras, ses mains glissant dans le bas de mon dos.


— On va devoir faire attention maintenant, murmura-t-elle proche de mes lèvres, ce serait idiot qu’ils nous surprennent, on devrait tout leur expliquer.

— Tu es terrible. Tu sais que je ne peux pas te résister.


Sa main glissa sur ma fesse. Elle m’embrassa et s’éloigna, contente d’elle. Je levais les yeux aux ciels, en soupirant puis commençais à me préparer.


——


Après un bon repas local au restaurant pour le midi, on se promena dans le centre-ville pour visiter. Derrière nous, Ben et Elise continuaient de se questionner. Cette fois-ci ils en parlaient entre eux. Ils n’étaient pas jumeaux pour rien. Quand un nombre important de soldats armés arrivèrent, je compris qu’il se passait quelque chose.


— Veillez libérer le passage !


Les soldats se placèrent devant les habitants, formant un accès dégagé. Elise étant intriguée, on s’approcha à notre tour.


— C’est aujourd’hui ? questionna un voisin.

— On dirait oui. Le Conseil Suprème est de retour après plus de trente ans.

— Quel est le sujet cette fois-ci ?

— À ton avis ? L’Empire. Tu sais bien que le Conseil Suprème se réunit toujours à cause de l’Empire.

— Encore ? Je suppose que les Impératrices n’ont pas été invitées.

— Non. Mais j’ai entendu dire que c’était Carandis qui allait les représenter.

— Une guerre se prépare, c’est ça ?

— Je ne sais pas. Mais si c’est le cas, cette fois l’Empire sera de notre côté. Et heureusement.

— Ce n’est plus la dictatrice au pouvoir. L’Empire n’attaquera jamais Eldusia.

— Comment tu peux le savoir ? Tu crois vraiment qu’on savait que la dictatrice allait essayer de nous envahir il y a trente ans ? Non. Nous ne sommes rien comparés aux dirigeants. Nous ne savons pas ce qu’il se passe dans leur tête.

— Tait-toi, ils arrivent.


Sur notre droite, plusieurs têtes couronnées apparurent dans mon champ de vision. Les premiers étaient le Roi et la Reine d’Eldusia, suivis par le Roi et la Reine, quoique visiblement fatiguée, de Thérénia. Je reconnus ensuite Stephania et son mari. Tous les territoires du continent étaient représentés, sauf l’Empire d’Eryenne. Nous n’avions ni été prévenus de cette réunion, ni été invité. Cela semblait déranger Océane, contrairement à moi.


— Je vais me renseigner, me chuchota Océane en sortant son téléphone.


Les différents dirigeants avançaient en regardant autour d’eux. Quand Stephania croisa mon regard, elle me sourit discrètement et sortit son téléphone à son tour. Je reçus son message peu de temps après.


"Le Conseil suprême a lieu dans le grand bâtiment sur votre gauche. Si vous souhaitez y assister, vous êtes les bienvenues. Nous allons parler de la menace du royaume de Thiera suite à l’attaque du votre château. C’est de ma faute si vous n’avez pas été prévenu de cette réunion. Je ne voulais pas vous importuner avec ça."


Je fis lire le message à ma femme tout en regardant les dirigeants s’éloigner. J’appréciais le geste de Stephania. Pourtant, je n’aimais pas être mise à l’écart. Cette situation me rappelait ma mère. Mais en même temps, avais-je vraiment envie de reparler de ce qu’il s’était passé avec Marc ? J’avais encore mon bras coincé dans l’écharpe, preuve que tout n’avait été qu’un cauchemar éveillé.


— Qu’est-ce que tu veux faire ? Me questionna-t-elle.

— Je ne sais pas. Nous sommes en vacances, je te rappelle.

— Je vais te donner mon avis, et tu en fais ce que tu veux. Ils vont parler de Marc, de la menace que représente son royaume pour le continent et de ce qu’il va se passer maintenant. Tu es celle qui le connait le mieux. Tu es la plus apte à expliquer ce qu’il s’est passé au château.


Je réfléchis un instant, tandis que les habitants se dispersaient. Ma femme avait raison. Participer à cette réunion ne nous empêchait pas de rester anonymes. Seuls les dirigeants sauraient que nous étions présents. De toute façon, Stephania, comme les dirigeants d’Eldusia, savaient que nous étions sur place.


— On y va. Préviens le lieutenant qu’il s’occupe des enfants.


Dix minutes plus tard, Stephania nous faisait entrer. Dans la salle, elle retourna s’asseoir tandis que je restais près de porte, debout.


— J’aimerais avant tout savoir pourquoi le Roi de Thiera à attaquer l’Empire, commença la Reine d’Eldusia. Qui est assez fou pour attaquer l’Empire.

— C’est la question que tout le monde se pose ! Tout ce que nous savons, c’est qu’il a été marié avec l’Impératrice.

— Une annulation de mariage n’explique pas ça !

— N’oubliez pas qu’il a réussi. L’Empire est affaibli. Il serait peut-être tant de… commença le Roi de Thérénia.

— Je me dois d’intervenir, Majesté, le coupa Stephania.

— C’est vrai que c’est vous qui représentiez l’Empire aujourd’hui. Allez-y.

— Certes l’Empire est affaibli. Il y a eu des centaines de morts ce jour-là au château. Des soldats, des domestiques, deux adolescentes que l’Impératrice Elena connaissait personnellement. Des innocents sont morts, des enfants. Vous ne savez pas l’horreur qu’elle a vécue. Vous ne savez pas tout ce qu’elle a dû traverser, seule dans ce château. Personne ne le sait d’ailleurs. Elles ont besoin de notre aide, pas d’une attaque improvisée. Elena n’est pas sa mère et je la connais suffisamment bien pour prendre toute la responsabilité de ses actes, si c’était nécessaire.

— Vous dites ça uniquement parce que vous entretenez de bonnes relations commerciales. Nous savons tous que si l’Empire devait tomber, c’est vous qui en subiriez le plus de conséquences.

— C’est vrai. Carandis est totalement dépendant des importations maritimes de l’Empire. Mais je suis avant tout leurs amies. Et si l’Empire devait tomber, comme vous dites, je serais la première à offrir un refuge aux Stinley. Je serais la première à prendre les armes pour les aider, même si ça doit être contre Thérénia ou contre Eldusia.

— Et vous allez nous dire que l’une de vos filles va épouser le prince, peut-être ?

— Je ne forcerais jamais mes filles à un mariage d’alliance. Et les Impératrices ne le feront jamais non plus.

— Qu’est-ce qu’on doit faire alors ? Vous savez aussi bien que moi que le royaume d’Eldusia est le plus faible du continent. L’Empire nous écraserait en un rien de temps si elle le décidait.

— Mais de quoi avez-vous peur ? Elles ne le feront jamais.

— Je n’ai pas confiance en la fille d’un monstre !


C’était le Roi qui avait parlé. Sa femme, quant à elle, elle semblait contre l’avis de son mari sans parvenir à prendre la parole. Hier, elle avait compris mon mal-être. Elle avait accepté de m’aider en s’occupant des enfants pour la soirée. Mais je n’avais pas fait plus attention que ça au Roi. Contrairement à sa femme, il était méfiant.

Sans que je m’en rende compte, Océane avait passé son bras autour de ma taille. Pourtant, même si Stephania nous défendait, même sir la Reine d’Eldusia m’avait compris, le Roi d’Eldusia avait raison d’avoir peur. Ma femme m’avait déjà envoyé en hôpital psychiatrique. Qu’étais-je capable de faire si je ne me contrôlais plus ? Tous ces gens, les soldats comme les civils étaient morts à cause de moi.


— Tu veux que j’intervienne ? chuchota-t-elle.

— Je comprends mieux pourquoi on n’a pas été invité. La Reine d’Eldusia savait comment ça allait se passer. C’est pour ça qu’elle ne nous a rien dit hier. Entre Stephania qui nous défend et le Roi d’Eldusia qui semble envisager une conquête…

— Je m’en occupe, il ne se passera rien, je te le promets. Va prendre l’air si tu veux.


Écoutant le bon conseil de ma femme, je quittais la salle. Je m’installais à la terrasse d’un bar en attendant le retour des jumeaux.


— Maman n’est pas là ? me questionna Elise.

— Elle est encore en réunion.

— Et toi ? enchaîna Ben.

— Je ne voulais pas rester. Je suis bien avec vous, répondis-je à moitié.


Océane nous rejoignit près de deux heures plus tard. Elle s’assit avec nous, accompagnée de Stephania.


— Bonjour Elena. Océane vous a admirablement défendu. Le Roi d’Eldusia a été surpris de la voir.

— Surtout après avoir parlé d’invasion, rigola ma femme.

— Je n’en attendais pas moins de toi, mon amour.

— La Reine d’Eldusia m’a demandé de te transmettre son numéro de téléphone. Au cas où tu as besoin. Elle va essayer de raisonner son idiot de mari. Je ne fais que citer ses propres paroles.

— Comment allez-vous ? enchaîna Stephania. Vous semblez avoir repris des couleurs.

— Disons qu’avec Océane, nous avons un projet qui me pousse à me remettre en question, à garder la tête hors de l’eau.

— Puis-je demander quel est ce projet ?

— Ce ne serait plus une surprise si on en parlait, souris-je, heureuse.

— Très bien. Avec Océane, nous avons convenu d’une aide militaire. Je vais vous envoyer des hommes protéger l’Empire et le château, le temps que vous vous redressiez. Et puis, le Roi d’Eldusia est assez sanguin, malgré les interventions de sa femme. Il pourrait décider, du jour au lendemain, de vouloir profiter de cette faiblesse pour étendre son territoire.

— Merci.

— Tout le plaisir est pour moi.


Elle nous salua avant de s’éloigner, de retourner à ses occupations. Désireux de retrouver toute notre attention, Ben grimpa sur mes genoux et Elise en fit de même sur ceux de sa mère. Maintenant que cette histoire était terminée et réglée, nous allions pouvoir terminer nos vacances tranquillement.

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