Juste nous

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Imagine une jolie maison dans le sud, toute en pierre, entourée d’un vaste jardin. Assise dans la véranda, à même le sol, tu observes les gouttes d’eau qui glissent sur les vitres en sirotant ton café du matin — que tu n’aimes pas vraiment, mais que tu bois pour tenir jusqu’à midi.

Je m’arrête sur le pas de la porte, l’épaule droite appuyée contre la chambranle en bois clair.

  • Bonjour, ma chérie.
  • Bonjour, toi.

Tu poses ta tasse sur la petite table basse en métal gris clair.

  • Tu t’es levée avant moi, ça n’arrive pas souvent, mon cœur. Éliane t’a réveillée ?
  • Elle a fait ses petits bruits de bébé affamé à six heures…

Tu as un sourire tendre et fatigué.

  • Je n’ai pas eu le cœur de te réveiller. Tu avais l’air si paisible. Et puis… j’aime bien ces moments tranquilles, avec mon café et le jardin qui s’éveille.

Tu te lèves pour me rejoindre.

  • Tu sais que tu peux me réveiller, hein ?

Je t’attrape doucement par la taille pour t’attirer contre moi.

  • Je sais, je sais… mais tu avais cette tête d’ange endormi. Je n’ai pas osé.

Tu te blottis alors contre moi, et ta voix devient un murmure :

  • Et puis, j’aime bien te regarder dormir parfois… comme si le monde s’arrêtait pour te laisser respirer un peu plus lentement.

Je dépose un tendre baiser sur le sommet de ta tête.

  • Je vais devoir m’envoler pour aller travailler, ma douce.
  • Déjà ?

Tu te recules légèrement, une note de déception dans la voix.

  • C’est vrai que tu pars tout de suite ?

Mon front se plisse d’inquiétude.

  • Oui. J’ai des parents qui veulent récupérer leur enfant. Si je ne parviens pas à les convaincre avec le rendez-vous de ce matin, je vais devoir faire appel à un avocat… Tu sais à quel point je déteste interdire à certains parents de revoir leur enfant.

— Je sais, je sais…

Tu soupires, un peu déçue, mais partageant mon inquiétude.

— Tu… tu rentrerais tard ce soir, si ça ne marche pas ?

J’attrape tes deux mains.

— Je t’ai promis un rendez-vous, je m’y tiendrai, ma chérie.

Tu acquiesces doucement, baisses les yeux sur nos doigts entrelacés, un petit sourire aux lèvres. Puis tu relèves légèrement le menton.

— Je déteste quand tes journées sont aussi pleines et mouvementées… tu rentres toujours épuisée.

Je soupire doucement.

— J’ai du mal à penser à moi quand des vies sont en jeu…

— Je sais.

Tu portes ma main à ta joue et plonges ton regard dans le mien.

— Et c’est une des choses que j’admire le plus chez toi. Tu fais toujours passer les autres avant toi.

Je rougis légèrement.

— Merci, mon ange. Je prends Éliane, ça te laissera le temps de te préparer tranquillement avant de partir travailler.

— Oui, merci…

Tu hésites un instant, mords ta lèvre inférieure, puis souffles doucement :

— …et… Blue ?
— Oui ?

Je suis sur le pas de la porte, prête à rentrer dans la pièce principale.

— Ne rentre pas trop tard, d’accord ? J’ai envie de passer la soirée avec toi… juste nous deux…

Tu baisses les yeux, les joues légèrement rosies.

— Oui, ma douce. Promis.

J’hésite une seconde, puis reviens vers toi pour te faire tourner dans mes bras et t’embrasser.

— Que je ne te manque pas trop, d’accord ?

Tu me rends mon baiser, les mains posées sur mon visage.

— Impossible. Je suis déjà en manque… Tu vas me manquer toute la journée.

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