Chapitre 1 : Le raid de Starole
Au sud de Sarveil, 2e point période 49
Le vent soufflait sur les cailloux et rochers qui composaient ce terrain sec. De rares arbres et herbes étaient dispersé au travers de ce paysage. Sous ce soleil ardent, Zynera, la plus grande des deux lunes, se camoufla partiellement sous quelques nuages. Daelya, plus petite que sa sœur Zynera, quant à elle se montra sous sa forme de premier quartier.
Un bruit rapide de sabots montait progressivement en intensité. Une masse noire apparut au loin et s’intensifia au fur et à mesure que ce galop augmentait en volume. Cette masse noire finit par se révéler sous la forme de cavalerie. Chaque homme à cheval portait sur leur armure argentée et leur étendard, un blason représentant un arbre qui n’était autre que celui de Dalorde.
À la tête de cette armée, se tenait un homme doté d’une armure dorée et d’une couronne. Après avoir reçu l’appel de détresse de l’un des villages voisins, Silas San Zerlag, le roi de Dalorde s’est vu obligé de ne se faire accompagner que par sa cavalerie dans le but d’arriver à temps. Ses longs cheveux noirs flottaient dans le vent. « Majesté ! Nous sommes arrivés, lui informa son ministre. »
Au-devant se présente Byuqia, un village situé au sud de Sarveil. Les habitants de ce village étaient tous en train de se faire attaquer par des hommes dotés d’armures noires. Certains d’entre eux se faisaient embrocher, décapiter ou démembrer par ces derniers. « Allez sauver ces habitants ! » leur ordonna Sillas.
Toute la cavalerie intervint rapidement sur le village et chargea sur ces malfaiteurs et parvinrent à sauver les survivants. Le roi accompagné de son ministre aux cheveux et à sa légère barbe blonde arriva sur les lieux. « Merci d’être intervenu Majesté ! leur lancèrent les habitants en s’inclinant.
— Majesté ! regardez ! Il semblerait que nous ne soyons pas encore sortis d’affaire, lui fit remarquer son second.
D’autres fantassins dotés d’armures noires chargèrent l’attaque en direction du village.
— Mettez-vous en position ! hurla Sillas ! Empêchez-les de s’approcher des civils !
L’armée ennemie chargea sur celle de Dalorde. Les diverses épées et lances s’entrechoquaient propageant des bruits métalliques et hurlements des victimes de cette bataille. Le fait que l’armée de Dalorde était à cheval faisait qu’elle parvenait à mieux se battre que cette armée de fantassins noirs, mais les troupes adverses étaient largement plus nombreuses.
— Sillas ! l’ennemi a le dessus sur nous. Vous devriez battre en retraite, lui conseilla son second.
— Non Andreas ! Hors de question de laisser nos hommes engagés mourir, ainsi que ses civils, décida le roi d’un ton ferme en dégainant son épée. Si ces gens doivent mourir, alors moi aussi.
— Non ! Majesté ! Attendez ! répondit-il en tentant de le rattraper. »
Andreas ne parvenait pas à rattraper le roi qui s’était à son tour jeté dans la mêlée. Sillas parvenait à lui seul à causer de gros dégâts au sein de l’armée ennemie. Le temps que chacun de ses hommes parvinrent à vaincre un seul des soldats ennemis, le roi réussissait à en pourfendre au moins. À certains moments, il finit même par en décapiter un, puis juste après à en éventrer un autre qui chargeait sur lui, pendant qu’au même moment, il planta sa dague dans la gorge d’un autre soldat ennemi.
Cela ne suffisait pas malgré tout. L’armée de Dalorde était entièrement encerclée par ces attaquants. Progressivement, les soldats noirs diminuaient leur assaut. Ils semblaient avoir porté leur attention sur autre chose. En regardant au loin, Sillas aperçut une autre armée venir en renfort. Ces fantassins dotés d’armures brillantes chargeaient sur l’ennemi qui se trouvait dans l’obligation de battre en retraite. « Ne les laissez pas partir, sinon ils réattaqueront ! ordonna le roi de Dalorde. »
Ils parvinrent à tuer certains d’en eux, mais la plupart réussirent à regagner leurs chevaux et à s’enfuir.
— Il semblerait que nous ayons reçu des renforts, lui fit remarquer Andreas qui venait de rattraper son roi.
— Qui sont ces hommes ? demanda Sillas.
Les soldats venaient d’arriver en renfort avec, à leur tête, un homme aux cheveux courts et châtains.
— Qui est cet homme ? Ces vêtements ne sont connus nulle part.
— Cet homme se nomme Theodric, lui informa son conseiller. Il passe par moment avec ses hommes afin de s’assurer qu’aucun conflit n’éclate. Personne ne sait d’où il vient, ni pour quel camp il se bat. Certains d’entre eux disent qu’il se serait battu pour l’alliance astrale, d’autres disent qu’il vient d’un autre monde parallèle.
Le chef de cette mystérieuse armée s’approcha de celle de Dalorde. Sillas s’approcha de lui pour venir à sa rencontre.
— Mon peuple a une éternelle dette envers vous, déclara-t-il en s’inclinant devant Theodric. Nous vous en serons à jamais reconnaissant.
— Notre but est de faire régner la paix, lui lanca Theodric. Soyez sur vos gardes ! Nous connaîtrons bientôt une nouvelle ère, déclara-t-il avant de partir avec ses hommes.
— Une nouvelle ère… Qu’a-t-il voulu dire par là ? se demanda le roi de Dalorde.
— Aucune idée, répondit Andreas qui venait de le rejoindre. Il s’est toujours montré énigmatique.
— Enfin ! Les habitants sont en sécurité pour l’instant. Nous ferions mieux de rentrer. »
⁂
Saeran, 2e point période 49
Sous ce temps partiellement couvert, l’ambiance de Saeran se manifestait sous un tumulte d’habitants qui parlaient et de commerçant qui vendait leurs produits sur la place du marché. En face de l’église se tenaient diverses personnes sans abri qui demandaient de quoi manger. L’une des petites portes de l’église s’ouvrit. De là sortit une jeune femme qui ne faisait pas plus de vingt ans. Elle transportait un sac de marchandises. Ses longs cheveux blonds virevoltaient sous le vent. Elle s’arrêta devant chaque personne sans abri et leur donnait de la nourriture qu’elle sortait de son sac. « Merci, lui dit une vieille femme qu’elle était en train d’aider. Mais comment se fait-il qu’une noble comme vous viennent directement à nous ?
La jeune femme blonde se mit à rougir.
— Je… Auriez-vous préféré que je ne vous prête pas attention ? répondit-elle d’un air timide.
— Pardon ! je ne voulais pas vous mettre mal à l’aise. Merci pour tout ! »
La jeune noble lui adressa un sourire avant de partir. Des personnes qui travaillaient pour l’église, elle était la seule à porter des vêtements de noble. Eliana était en effet la sœur cadette de Reynald Marlzeyg, le duc de Chatrance. Elle passait néanmoins la majeure partie de son temps à Saeran.
Des sons de trompette se firent entendre. « Le roi et son armée sont de retour. » Eliana s’empressa de se rendre à l’endroit où Sillas arrivait. Le tumulte de pas se fit de plus en plus proche. À la tête de ces hommes, se tenait Sillas San Zerlag. Ils continuaient d’avancer au travers des rues et habitants. Lorsque Sillas aperçut Eliana, il s’arrêta.
« Repos soldat ! »
À la suite de ces paroles, les hommes du roi se dispersèrent pendant que Sillas s’approchait d’Eliana qui lui sourit. « Tu es revenu sain et sauf, lui dit-elle en posant ses lèvres sur les siennes.
De par sa petite taille, Sillas faisait facilement deux têtes de plus que sa compagne.
— Ils avaient l’avantage sur nous, mais une tierce armée nous a porté secours, celle de Theodric.
— Je sais. Il passe régulièrement porter secours aux habitants. Dis-moi ! Tu t’es encore jeté dans la gueule de l'ennemi alors que vous étiez censé perdre.
— Comment le sais-tu ?
— Ne refais plus ça ! S’il te plait. Si Theodric n’était pas intervenu, tu te serais fait tuer.
— Je reconnais. J’ai été imprudent.
— Je suis sérieuse. Ne refais plus ça ! Je ne supporterais pas l’idée de te perdre.
Sillas pris Eliana dans ses bras
— Tout va bien se passer, Cela dit, ça fait trop longtemps que les hommes d’Aspon s’en prennent à des innocents.
Un violent bruit métallique se fit entendre au loin dans le ciel. Ils levèrent tous les deux les yeux et aperçurent dans le ciel un objet très lointain voler à grande vitesse jusqu’à très rapidement disparaître à l’horizon côté Ouest. Tous les habitants tout autour regardaient le ciel d’un air surpris.
— Qu’est-ce que c’était que ça ? s’étonna Eliana.
— Je ne sais pas. Il est peu probable que cela vienne d’Aspon.
Il se regardèrent d’un air étonné jusqu’à ce que l’un des gardes s’approcha d’eux.
— Majesté ! Pardonnez-moi de vous déranger, mais nous avons un souci.
Sillas se retira des bras d’Eliana.
— Que se passe-t-il ? demanda le roi.
— Le mieux serait que je vous y conduise. »
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