La Grand-place...

Le Chienkiparl: - Oyez, Oyez, je suis le Chienkiparl ! Versez vos écus dans cette boîte et ayez le privilège de discuter avec moi ! Cestuy entretien pourra aussi vous estuy fourni à condition que vous me brossiez les poils, et que vous me laviez !

Un villageois : -Cestuy une arnaque, pour sûr !

Le Chienkiparl : - QUE NENNI QUE NENNI ! Je suis doté de parole !

Le villageois : -Vostre maître parle à vostre place ! Quelle ingéniosité néfaste que celle des charlatans ! Le Roy devrait vous emprisonner, vous et vostre maître, dans le donjon !

Le maître du chien : - Je suis le Roy ! Je suis aussi le maître de cestuy incroyable chien ! Vostre comportement estuy inacceptable ! Vous me donnerez la moitié de vostre fortune et vous passerez la nuit dans le donjon gardé par mon redoutable et incroyable chien qui parle et mes gardes les plus féroces ! Au pain sec et à l'eau ! Mouahahahaha !

Le villageois (chuchotant) : -Quel malheur ! Oh quel désespoir ! Bien que le pain sec et l'eau soient mon pain quotidien, ahaha que je suis drôle ! Ahaha ! (ajoutant à voix haute) Oc, mon Roy.

Le Roi maître du Chienkiparl : Gardes, emmenez-le dans la plus haute tour du château !

Les Gardes : - Oc, mon Roy ! Oc, mon roy !

Dans le donjon...

Le Chienkiparl : Ah comme j'ai de la peine pour ce pauvre innocent emprisonné, bien qu'il m'aie cruellement manqué de repect ! Je vais aller le voir pour lui tenir compagnie, et quelle prestigieuse compagnie que celle d'un chien qui parle.

Le villageois : Aaah !!! Qui est-ce ! Qui est cette créature ! Là ! Non, ici !

Le Chienkiparl : Arrêtez donc de me manquer de respect ! Cestuy moy, le Chienkiparl !

Le villageois (chuchotant) saleté de chien, comment pouvais-je me douter qu'il était doté de parole, qu'il appartenait au Roy ! (d'une voix plus audible) vous avez un don curieux, mais oh combien incroyable ! Ne vous méprenez pas, je trouve cela ma-gni-fique !

Le Chienkiparl : Et quelle tristesse pour moi, quel chagrin de parler, ma parole !

Le villageois : Quel fin jeu de mots ! Mais pourquoi tout ce chagrin ? Le Chienkiparl : (en chuchotant) Le Roy n'estuy point un bon maître. le villageois (d'une voix à peine audible) Je m'en doutais bien ! Mais que vous fait-il subir?

Le Chienkiparl : Il veut se faire une fortune, ou plutôt que je lui fasse une fortune, il m'a donc fait avaler de curieuses substances, d'abord, sur une recommendation de son conseiller. Et puis il ne me traite point covenablement, il économise ses écus pour je ne sais quelle raison. Il en assez pour pouvoir me nourrir, assez pour les dépenser au bonheur de beaucoup de personnes et de chiens sans se priver lui-même ! Mais voilà, je ne suis point différent de tous ceux qui ne se nourrissent que d'eau et de pain sec. Qu'est ce que j'aimerais partir dans le pays voisin où tout estuy confort et bonheur, mon ami ! Mais je ne le fais pas par crainte de manquer de manger !

Le villageois: Moi ! Votre ami !

Le Chienkiparl : Oui !

Le villageois : Eh bien... Quoi qu'il en soit, vous me donnez une idée...

Le Chienkiparl : Parlez donc !

Le villageois: Vous estuy un chien d'exception...

Le Chienkiparl : Vous ne faites que rappeller mon malheur, et si vous voulez me flatter sachez que cela ne nous avance point.

Le villageois : Je vous prie de me laisser vous expliquer.

Le Chienkiparl : Oc...

Le villageois : Vous n'avez qu'a demander à un des serviteurs du Roy qui soit assez naif pour vous croire de vous fournir des denrées alimentaires par ordre du Roy !

Le Chienkiparl : Brillante idée, mais après ?

Le villageois : Une fois libéré, je ne rentrerai pas chez moi. Nous prendrons la route par le chemin le plus court qui mène au Royaume voisin. Une fois arrivés nous frapperons à la porte d'un aimable Duc et le servirons en retour. Nous travaillerons à la ferme comme d'honnêtes gens. Je n'ai aucune famille.

Le Chienkiparl : Moi non plus. Je me cacherai dans le jardin du Roy et nous partirons ensemble à votre libération.

(Tout se passa comme prévu et le Chienkiparl s'enfuit, partant au royaume voisin avec le villageois, où ils travaillèrent chez le Duc. Ils coulèrent des jours heureux, travaillant allègrement tout en parlant de tout et de rien, amis jusqu'a leur dernier souffle.)

FIN