Aveux

8 minutes de lecture

J'ai fait convier tout le monde à la salle du trône, ils sont tous alignés en face de moi silencieux attendant que je dise quelque chose, je débute :

–Alors pour commencer j'ai une bonne nouvelle et entre guillemet une mauvaise nouvelle ! J'aimerais savoir laquelle je vous dis en premier.

Erdrik met ses mains sur sa tête. Il a l'air de souffrir. Il bouge dans tous les sens, en poussant des cris de douleur tout le monde s'affaire autour de lui, je me joins à eux :

–Tout va bien !?

–Ed !?

–Qu'est-ce que tu as !?

Erdrick :

Ma tête me fait souffrir, pourquoi ? J'écoutais Maeve, elle a dit j'ai une bonne nouvelle et ça ma fait un déclic. J'ai l'impression qu'on essaye de broyer mon crâne avec un marteau pilon, j'entends de nouveau des voix, je vois quelque chose, quelque chose que je n'ai pas vécu :

–Voici la grande nouvelle !

–Nous accueillons dans notre groupe une deuxième grande nouvelle !

–Deux ? Ils ne devaient pas en exister qu'un seul ?

–Est-ce qu'il est utile à quelque chose au moins ?

Des flashs ils m'aveuglent tout devient blanc, je me retrouve de nouveau dans cette salle remplie de brume, je remarque deux silhouette qui se démarque, je m'approche d'eux méfiant l'une des deux me demande :

–Que viens-tu faire ici ?

C'est la silhouette à ma droite qui a commencé à me parler, la voix d'un homme. Je lui réponds :

–Qui êtes-vous ?

L'autre silhouette me répond avec une voix de femme :

–Nous sommes de simple marionnette, qui attendent patiemment que leur pièce commence !

–Des marionnettes ? Mais qui êtes-vous ?

Au moment même où je finis de poser mes questions, les deux silhouettes commencent à se désarticuler et à flotter en l'air, elles me demandent en même temps :

–Tu ne te souviens pas ?

Elles se tournent vers moi je ne vois pas leur visage, mais elles affichent un large sourire malsain, je demande :

–Me souvenir de quoi ?

Elles rigolent et me répondent par une autre question :

–De ce que tu nous as fait ?

–Mais qu'est-ce que je vous ai fait ?

Je me réveille en sursaut. Je suis dans un lit, j'halète j'essaye de reprendre mon souffle, je regarde autour de moi et vois Droposia qui me regarde d'un air interrogateur :

–Tu vas bien ?

Je prends une grande inspiration pour me calmer et lui répond :

–Je pense ... il s’est passé combien de temps ?

–Deux petites heures, tu nous as fait peur là-bas !

–Ne vous inquiétez pas pour moi !

–Ça fait quand même la deuxième fois que tu nous fais une crise comme celle-là !

Je ne veux pas plus les inquiéter, notre mission passe avant tout, je réfléchis quelque seconde :

–Hum ... Vous avez mangé ?

–Change pas de sujet ! Qu'est ce qui t'arrive ?

–Je ne sais pas, j'aimerais savoir mais …

–Mais ?

Je change de sujet :

–Rien, est ce que vous avez mangé ?

Elle soupire en croisant les bras, j’adore son petit air autoritaire. Elle daigne me répondre :

–Non, mais on allait passer à table la régence des ministres implique que les aristocrates soient là au moment de la promulgation de la loi et bien sûr cela implique un banquet, ah ! Et aussi si tu veux améliorer ton équipement Brokk et Eitri se feront un plaisir de le faire.

–Merci pour l'info !

Je commence à me lever, mais Droposia me prend par les épaules et me force à rester coucher, je soupire à mon tour :

–Qu'est-ce que tu veux ?

Elle me regarde droit dans les yeux avec ses pupilles fendues, beaucoup les détestent et pourtant moi j'adore ses yeux, je pourrais m'y plonger dedans sans jamais en ressortir, elle me demande :

–À quoi est ce que tu penses ?

–En ce moment ?

–Oui pourquoi tu ne nous dis jamais rien? Pourquoi tu ne te confies pas à nous ? Hein ? À quoi est ce que tu penses ?

–Je pense qu'il faudrait que je crée une carte.

Elle est surprise, j’arbore un large sourire :

–Une carte ? Pourquoi ? Quel est le rapport ?

–Parce que à chaque fois que je te regarde, je me perds dans l'infini de tes yeux !

Elle me lâche et détourne le regard, Droposia est si belle quand elle est gênée :

–Tu te crois drôle à te la jouer romantique ? Je sais très bien que tu nous détestes moi et le Hie Exercitus !

–Je ne déteste personne, sauf peut-être les cons.

–Alors pourquoi ? Pourquoi il n'y a eu aucun rescapé de Rapture à par une seule personne ?

Ah ! Oui effectivement, j’avais oublié cette histoire. Je baisse la tête et lui répond :

–Je n'en sais rien, je ne me souviens pas.

Elle me montre son poing :

–Et si je frappais ton crâne jusqu'à ce que tu t'en souviennes !

–Ça pourrait peut-être aider.

Elle se met en positions pour me frapper et s'arrête à quelques centimètres de mon visage, quelques secondes passent et je finis par demander :

–Qu'est-ce qui t'arrive ?

–Tu m'énerves ! Voilà ce qui se passe, tu n'as jamais peur même le jour ou je t'ai tué, tu n'as pas eu peur.

Cette petite attention me touche, même en sachant que je ne peux mourir elle s’inquiète pour moi, de ce que je ressens; j’ai envie de lui dire : Droposia tu es un ange ! Même si je pense que ça aurait été la blague de trop. Mais à la place mon cerveau à décider de lui dire en rigolant :

–J'ai bien aimé moi le jour où tu m'as tué, même si je ne vois pas le rapport avec la peur.

Masochiste jusqu’au bout, elle me demande :

–Pourquoi ? Tu aimes qu'on te tue ?

Même si notre espèce à un rapport plus que privilégié avec la mort, mourir n’en est pas moins douloureux, je lui réponds sérieusement :

–Je n'ai pas dit ça.

–Alors pourquoi ?

Je me rappelle de sa main qui m'étouffais et de sa larme à mon réveil, je continue très sérieusement :

–C'est parce que tu as pleuré pour moi, c'est pour cela que je n'ai pas peur.

Elle est confuse :

–Quoi ?

–Savoir que des personnes comme toi pleurerait pour moi, me rend heureux c'est pour cela que je n'ai pas peur, parce que je sais que je vivrai au travers des autres, je serai dans leurs souvenirs et cette seule pensée suffit à me rendre heureux.

Elle finit par me lâcher et dit :

–Je ne te comprends pas ?

–Tu sais quoi ? Moi aussi je ne me comprends pas.

–Pff ! Tu essayes d'être drôle là ?

–Non, mais tu sais ? J'ai beau être amnésique, je me rappelle de chacune de mes morts, j'ai vu la faucheuse tellement de fois qu'on ne pourrait les compter sur les doigts.

–Tu es mort combien de fois en tout ?

–Avec la tienne et la flèche dans mon crâne ? Autant que mon âge.

–Tu es mort vingt-six fois ?

Elle connaît mon âge ? Comment ?

–Comment tu le sais ?

Elle détourne le regard et me répond en me narguant :

–Je ne sais pas !

–Oh ! Tu n'es pas drôle, moi au moins j'essaie de détendre l'atmosphère.

–Peut-être ! Mais en même temps tu n'es pas coopératif.

Je soupire et lui dit la vérité, même si j’occulte mes drôles de rêve :

–Si tu veux vraiment tout savoir, je n'ai aucune idée du pourquoi j'ai ce problème, mais ce que je sais c'est que ça m'arrive quand quelqu'un dit certain mot clef et à chaque fois ma tête me fait souffrir.

–C'est pour cela que tu tombes dans les pommes ?

–Je ne vois pas d'autres solutions pour ce mystère.

Elle met son doigt sur ses lèvres :

–Hum... démon ! Pitre ! Débile ! Irresponsable ! Dodo !

Je me protège avec mes bras comme si ses mots me donnaient des coups :

–Mais arrête ! Qu'est-ce que tu fais !?

–Je dis des mots clef et en même temps je t'insulte !

–Mais pourquoi ? Tu n'es pas gentille !

Elle rigole est ce ma tête qui la fait rire ? Où est ce que j'ai dit quelque chose de drôle ? Elle continue :

–C'est juste ahah ! Que je ne pensais pas que tu perdrais ton sang froid pour si peu !

–T'es marrante ! Ce n'est pas toi qui vas aléatoirement avoir une migraine de tous les diables !

–Bon maintenant que tu as parlé, nous pouvons aller manger lève-toi que je te montre où est la salle du banquet.

J'essaye de me lever, j'y arrive difficilement Droposia remarque tout cela et me demande :

–Tu es sûr que tu es complètement remis ?

Je peste :

–Pff ! On dirait que non ! Tu peux m'aider ?

Je lui tends la main et elle me soulève, mes pieds flottent dans le vide; je fais la remarque :

–Alors ! Je voulais que tu m'aides à marcher ! Mais on dirait que tu es trop grande pour moi.

Elle commence à me porter jusqu'au banquet, et me répond :

–Boh c'est pas comme si je ne t'avais pas déjà porté.

–Ouais, mais mon égo va en prendre un coup.

–Parce que tu as de l'égo ?

–Hey ! Je sais bien que je suis petit, mais c'est pas une raison pour me traiter comme un gosse !

–Ahah ! Tu as deux ans que ce soit en âge physique ou mentale !

–D'ailleurs maintenant qu'on y revient, comment tu as su pour mon âge ?

–Je ne te le dirais pas !

–Oh ! Dis-moi au moins ton âge ?

–Tu devrais le savoir maintenant, non ?

–Non ! Pourquoi ?

–Pourtant c'est simple à deviner !

–Ah bon ?

–Ouais c'est encore une particularité de démon !

J’ai beau réfléchir, mais rien ne me revient à ce sujet :

–Ça ne me dit rien, foutue amnésie !

–Nos cornes et nos dents pouce avec l'âge, heureusement pour les dents ils s'arrêtent de pousser après nos trente ans.

Ah ! Un indice ! Je fouille dans ma mémoire et je me souviens d’un visage de démon :

–Alors tu dois avoir moins de trente ans, si mes souvenirs sont bons les démons adultes ont les dents plus longues.

–Exacte !

–Disons vingt ans !

–Je fais si jeune ?

–Alors vingt-cinq ?

–Presque !

–Oh me dit pas que tu as vingt-six ans !?

–Et si !

–Drôle de coïncidence !

–Tu l'as dit ! Nous sommes arrivés, c'est juste derrière cette porte ! Tu peux marcher ?

–Je vais essayer !

Elle me dépose à terre, mes jambes répondent correctement à mes directives, je continue :

–Bon on dirait que tout est revenus à la normale !

–Ne faisons pas plus attendre les invités de Maeve !

On ouvre la grande porte qui nous séparent des autres et entrons dans une grande pièce où plusieurs tables sont finement décorés, tous les convives se tournent vers nous, je commence à rebrousser chemin, mais Droposia me tire l'oreille et me force à la suivre, je capitule :

–Okais ! Okais ! C'est bon je te suis !

Nous allons jusqu'à la table principale où est assise Maeve et à ses côtés les deux frères nain, nous sommes à la même table. Droposia me glisse à l'oreille :

–Fait comme moi.

Elle se met devant Maeve et prononce :

–Grande reine Maeve, je vous salue !

Et elle fait la révérence, Maeve lui répond en montrant l'une des deux place vide à sa gauche :

–Assieds-toi donc noble membre du Hie Exercitus, Droposia je t'autorise à te mettre à ma table !

Ah ! Les bonnes manières de Titania aussi pompeux que dans les livres. Droposia s'assoit à la place désigner; je suppose que c'est à mon tour maintenant, j'imite Droposia. Maeve me répond :

–Assieds-toi donc noble demi-immortel, Erdrick je t'autorise à te mettre à ma table !

Je m'assois et attend patiemment que cela se termine.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Oneworld ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0