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Mon sang n'a fait qu'un tour, mon corps a tout simplement refusé de voir mourir l'un des miens encore une fois, juste sous mes yeux. Je suis arrivée sur la place en quelques secondes, je pointe mon arbalète sur le prêtre, je respire un grand coup et le fusille du regard. Il me sourit, un sourire malsain, comme s’il avait prévu que je vienne arrêter son petit cirque. Je serre les dents, il me dégoûte ! Pour qui se prend-il pour nous traiter d'animaux ? La foule commence à s'agiter Ilios, Gladio et Solis arrivent, Ilios me fait baisser mon arme :

–Qu'est-ce que tu fais ? je t'ai dit qu'il fallait qu'on soit discret !

Je ne le regarde pas et continue de fixer le prêtre, je me rapproche des prisonniers et les libère un par un tout en continuant de fixer celui qui allait les brûlés vifs :

–Qu'est-ce que vous allez faire maintenant, hein ? Bande d'animaux !

Je lui réponds :

–On va partir que ça te plaise ou non macaque !

–Pas si je vous en empêche !!

Il se jette sur moi avec un couteau, je pointe l'arbalète sur lui et tire pile entre les deux yeux. Il tombe devant moi, il est mort, la foule s'embrase, quand un bruit, une sorte de détonation brise cette accumulation de haine. Tout le monde regarde en direction du ciel, j'entends juste le mot "Lus" et un immense éclat blanc transperce cette nuit noire recouvrant toute la place. Je sens quelqu'un me porter et partir, je ne vois absolument pas ce qui se passe, je ne comprends pas. Je sens une odeur atroce assaillir mes narines et tousse :

–Oh c'est quoi cette odeur ?!

J'entends la voix d'Ilios qui doit être à côté :

–Ce que tu sens ma chère, c'est l'odeur charmante des égouts de Maskine.

–Génial ! Des égouts, tu n'avais pas plus exotique comme solution ?

–J'aurais peut-être pu en avoir d'autre, si tu n'avais pas foncé tête baissée dans une foule armée de fourche et de torche.

–Si tu le dis et je peux savoir pourquoi, je ne vois plus rien ?

–C'est un sort qui aveugle ceux qui le regardent, ta vue devrait revenir d'ici quelques secondes.

Cette voix ? Je demande :

–Blair c'est toi ?

–Qui d'autre ?

–D'ailleurs pourquoi vous nous avez suivi ? demande Ilios.

Une autre voix familière lui répond :

–Ed demander.

–Solis ! Tu vas bien ?

–Aller bien Maeve merci.

–Et moi bien sûr personnes ne me demande si je vais bien ? C'est toujours les mêmes qui sont privilégiés.

–En même temps toi, tu es une sorcière tu peux te sortir de n'importe quel pétrin, pas Solis.

Le blanc qui occupe ma vision commence à se dissiper petit à petit, je commence à regarder mes mains, j'arrive à distinguer leur forme. Une voix interrompt mes pensées :

–Vous commencer à retrouver la vue ?

Je me tourne vers la voix je distingue un visage celui d'un elfe :

–Un petit peu.

–On voulait vous remercier de nous avoir sauvé.

Je le reconnais, c'est l'un des non-humains qui était sur la place :

–Ce n'est rien, c'était mon devoir d'empêcher ce cirque.

–Nous ne vous remercierons jamais assez pour ce que vous avez fait cette nuit, surtout pour les deux tourtereaux.

Je n'ai plus la vision floue, je vois parfaitement l'endroit où on est. Des égouts comme tant d'autres avec quelques rongeurs crasseux qui se baladent çà et là, je me lève et regarde les alentours en demandant :

–Vous n'auriez pas vu Sutet ?

Ilios réfléchie :

–Maintenant que tu le dis, c'est vrai que je ne l'ai pas vu depuis un petit moment.

–Qui cherchez-vous ?

–Une grenouille parlante.

–Il me semble avoir vu une grenouille partir vers la rue commerçante, cela pourrait être elle ?

–Sûrement il est plutôt discret quand il le veut, explique Ilios.

Il souffle un peu et demande d'une voix sec :

–Pourquoi vous vous êtes fait arrêter ?

–Hé bien pour les autres, je ne sais pas trop, mais pour moi c'est que je devais traverser Maskine afin de déposer les restes d'un frère Sylvain, Essuxi est son nom et mes papiers n'était plus en règle.

–L'église a le droit d'arrêter les gens comme ça ?

Je pose la question à Ilios qui se frotte la nuque et me répond :

–Officiellement ils n'ont pas le droit ...

–Mais officieusement le roi laisse couler, coupe l'elfe.

Ilios confirme :

–C'est à peu près ça.

–Quoi ?!

Ceci me met en colère, je m'approche de Ilios :

–Comment tu peux laisser passer cela ?! Tu sais pertinemment qu'ils font des exécutions publique et tu ne fais rien ?

Gladio interpose son bras entre lui et moi, je continue :

–Et après tout cela, tu veux me faire croire que tu veux mon bien en me protégeant ?! Mais tu veux me protéger de quoi ? D'une quelconque tentative de meurtre ou de ceux que vous faites dans mon dos ?!

Il sert les poings et me réplique :

–Crois-moi que si je savais que c'était des exécutions qu'ils faisaient, cela ferait longtemps ! Longtemps ! Que j'aurais fais en sorte, qu'ils ne puissent rien faire d'autre que de répandre leur bonne parole !

–Alors pourquoi les avoir autorisés à faire tout ce cirque ?!

–Je te l'ai dit, on en savait rien, au départ ils devaient juste réglementer les zones de passage, on avait entendu parler d'humiliation publique, mais pas d'exécution !

Je me rapproche jusqu'à me coller contre le bras de Gladio :

–Bizarrement ! Vous ne saviez rien de ce qui se passait, combien fallait-il encore de non-humains brûlés vifs avant que vous ne changiez les choses ?!

–Je ... je ne sais pas.

–Quoi ?

Ilios se tourne vers l'eau dégueulasse qui abondent dans les égouts et avoue :

–Honnêtement avant de commencer cette aventure, je pensais exactement la même chose qu'eux.

–En plus tu es de leurs côtés !?

–Tu sais même si Maskine à la réputation d'être la ville la plus développée au monde, il n'en reste pas moins qu'on était dans la misère jusqu'à il y a peu.

–Et ?!

–Je suppose que tu sais ce que c'est quand on t'enlèves tout ce que tu as de précieux, tout ce qui t'es chère et que tu es au bout du rouleau, tu cherches désespérément un coupable et une fois que tu l'as trouvé, tu sais ce qui arrive ?

–Ça devient le théâtre de ce soir.

–Ouais et pour en rajouter une couche, ceux qui ont réussi à nous faire remonter la pente, ce sont des prêtres de l'église.

Je comprends maintenant pourquoi il est si froid avec nous, il m'est arrivé exactement la même chose lorsque ma mère est morte, j'étais désespérée et en colère, peu importe qui, mais il me fallait un coupable que je pouvais détester et pour moi c'était Obérion, c'est moi qui serre les poings maintenant :

–Arrange-toi pour que cela n'arrive plus.

Je lui tourne le dos, Ilios me demande :

–Tu sais ce qui m'a fait changer d'avis ?

Je m'arrête sans me retourner, il continue :

–C'est après vous avoir côtoyé et écouter vos histoires, vous avez tous certainement plus souffert que moi.

–Droposia m'a dit "on doit porter chacun sa propre croix", la tienne est peut-être différente, mais ça n'a veut pas dire que tu n'as pas souffert autant que nous.

Je retourne vers le groupe de non-humains, l'humaine qui était crucifiée viens à ma rencontre :

–Merci de m'avoir libéré petite.

–Qui c'est que tu traites de petite ?! Espèce de singe ! Je vais t'apprendre à respecter la grande Maeve moi !

–Excusez-la ma reine, elle ne sait pas à qui elle s'adresse !

–C'est bon ! J'ai dit que ton sort ne marchait plus sur moi, inutile d'essayer d'être gentil comme ça.

–Mais je t'ai dit que c'était un mensonge.

–Je ne te crois pas.

–Tu ferais mieux de le croire, dis-je froidement.

Elle me regarde :

–Hein ?

–Il n'existe aucun sort qui permet de manipuler quelqu'un à ce point et puis s'il t'avait ensorcelé comme cela, tu crois vraiment qu'il s'emmerderait à se faire pardonner.

–Je ... je suis désolée je n'aurai pas dû douter.

Ils se regardent tous les deux et fondent dans les bras l'un de l'autre, je sens mon cœur se serrer, je ne peux m'empêcher de trouver cela mignon, je me ressaisis et demande à Gladio :

–Où est mon arbalète ?

Il vient vers moi et la sort de son dos :

–Tiens, la voilà.

–Merci.

Je vois Solis se glisser derrière Gladio et se dirige vers le couple, Blair demande :

–Excusez-moi de vous dérangez tous les deux, mais Solis ici présent se demandait, qu'est-ce-que vous ressentez l'un pour l'autre ?

–C'est quoi cette question ?

–Solis ne comprends pas vraiment certain concept, dont celui de l'amour.

–Il vient de quelle planète ?

–Hé bien on ne sait pas ! Tout ce qu'on connaît de lui c'est qu'il est un être magique, qu'il parle une langue morte depuis des siècles et qu'il n'a aucun souvenir de avant ma rencontre avec lui.

Je n'écoute plus leurs conversations et me dirige vers Ilios :

–On fait quoi maintenant ?

–Je ne sais pas, j'attends les analyses de Gladio avant de me décider.

Quand on parle du loup Gladio surgit de nulle part :

–J'ai trouvé un chemin qui nous permettra d'atteindre la porte nord sans devoir sortir des égouts.

–Très bien montre nous le chemin !

Gladio l'arrête en posant sa main sur son épaule, je remarque que le bout de ses doigts sont noir comme brûler, Ilios tourne la tête vers lui :

–Le cimetière est trop loin, je suis désolé.

Ilios soupir

–Tant pis, j’irais quand tout sera fini.

Gladio garde son bras fermement sur son épaule :

–Un problème ?

–On va devoir passer par les catacombes.

–Merde, qu'on soit à l'intérieur ou à l'extérieur on ne peut pas les évités.

–Qui ?

Ilios me répond :

–Les amis du prêtre que tu as tué.

–Crotte.

Je demande au groupe de non-humain :

–Qu'est-ce que vous comptez faire ?

Le marie me répond :

–Nous nous allons à la porte sud.

–Nous allons rejoindre Titania, il m'en a dit tellement de bien, j'espère que nous pourrons y couler des jours heureux ensemble. finit la mariée

Ilios arrive derrière moi :

–Je vous souhaite bonne chance, tenez une carte des égouts, Gladio vous a indiqué le chemin vous sortirez directement derrière la porte sud.

La femme prend timidement la carte :

–Euh merci ...

–Oh avant que j'oublie ! Gladio.

Il tend la main vers Gladio il lui donne une scie, qu'il donne au couple :

–Pour les barreaux !

–Merci beaucoup pour votre aide.

Ils partent nous laissant tous les cinq, je demande :

–D'ailleurs tu as donné une carte aux autres ?

–Non.

Blair sursaute :

–Comment ils vont faire pour trouver la porte nord ?

–Ne t'en fais pas j'ai donné des repères à Ed.

–Comment ça ?

–Il cherchait à faire quelque chose.

–Je suppose que tu ne peux pas être plus précis ?

–Oui, bon Gladio guide nous s'il te plaît !

Gladio ouvre la marche nous indiquant la route à suivre, je ne peux m'empêcher de penser à Sutet :

–Il a intérêt à s'en être sortis ce crétin.

Blair monte sur mon épaule :

-Tu t'inquiètes pour Sutet hein ?

–On peut dire ça.

Je vois que le bout du tunnel est éclairé par des torches, Gladio se baisse et chuchote :

–Baissez-vous !

On exécute ce qu'il dit, après quelques secondes, je demande en chuchotant :

–Qu'est ce qui se passe ?

–Il y a des personnes qui arrivent.

Je tends l'oreille, j'entends rien, on attend encore plusieurs secondes, puis je commence à entendre des bruits de pas avec les voix qui les accompagnent :

–Tu te rends compte, il est mort !

–Ouais déjà c'était assez dur de contenir les mouvements de foule, alors là.

–Heureusement qu'on n'a pas à être dehors à chercher.

–Tu aimes les catacombes ?

–Le calme surtout avec tout ce tohu-bohu dehors, il y a même plus moyens de fermer l'œil.

Ils partent vers l'un des tunnels à l'opposé de notre position, Gladio se relève :

–Allez dépêchons-nous.

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