Chapitre 13

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TERESA

Presque soixante-douze heures se sont écoulées depuis qu'Aaron est venu me rejoindre dans les toilettes de ce bar. Presque soixante-douze heures durant lesquelles j'ai senti mon cœur battre un peu plus fort chaque fois que son corps se glissait derrière le mien. Presque soixante-douze heures durant lesquelles j'ai senti quelque chose se creuser à l'intérieur de moi chaque fois que je surprenais le regard luisant de convoitise qu'il m'adressait quand personne ne lui prêtait attention.

— Tu feras gaffe, tu baves un peu quand tu me mates, m'a-t-il soufflé à l'oreille un matin après être sorti de la salle-de-bain uniquement vêtu d'un jogging, porté bas sur ses hanches.

Je l'ai asséné d'un coup de poing complice dans les côtes et il s'est éloigné, son rire grave résonant dans le couloir. Puis j'ai rejoint Cassie, un sourire hypocrite sur les lèvres. Partagée entre l'euphorie de la séduction et l'acide culpabilité de la trahison.

Ce sont ces petits moments volés au temps qui rythment mes journées. Ça, les tentatives de révision en journée et les bouteilles d'alcools et joints qu'on s'enquille une fois la nuit tombée. Et on recommence le jour suivant.

Quand mon alarme retentit à sept heures quarante-cinq, après une nuit de trois heures à peine, je n'ai pas totalement fini de décuver. Mais je n'ai pas le temps de me plaindre, moins d'une heure plus tard, nous quittons le chalet pour retourner sur les pistes.

Sur place, une ambiance particulièrement enfantine agite le groupe et nous sommes tous surexcités, sûrement le contrecoup de la fatigue. Ça avait commencé dès le réveil quand Aaron et Maxime sont allés réveiller Naïm en retournant son matelas, avec lui dessus. Puis ça a continué quand Naïm a décidé de se venger en coupant l'eau chaude pendant que nous étions sous la douche.

Ça l'a bien fait marrer et j'ai bien failli en planter un quand mon eau chaude a été coupé pour la troisième fois. Sur les pistes, leur excitation s'est traduite par des courses poursuites, des tentatives de faire tomber les autres et des petits cris aigus poussés de manière aléatoire dans le but de déstabiliser les autres.

Comme des enfants en colonie de vacances.

Le soleil disparait doucement, teintant le ciel de couleurs chaudes, et nous comprenons qu'il est bientôt l'heure de partir. Mais avant de rentrer, nous décidons de prendre le téléski le plus proche pour dévaler une dernière piste.

            Alors que je descends la montagne à toute allure, j'entends à peine ce qu'il se passe autour de moi. Je ne prête pas attention aux cris et rires de mes amis, au vent qui me gifle le visage et siffle dans mes oreilles, ou aux paysages qui défilent autour de moi. Tout ce qui compte est l'étrange sensation de liberté qui me vrille les entrailles alors que, le buste penché vers l'avant, je cherche toujours plus de vitesse. Plus rien d'autre n'a d'importance. J'arrête de réfléchir, de penser.

Rien ni personne ne peut m'arrêter. La fin de piste approche et plutôt que de ralentir, je gratte chaque mètre skiable. Loin devant moi, Naïm vient d'arriver et glisse tranquillement pour rejoindre Cameron qui attend à l'écart.

Surtout, je vois cet homme en combinaison grise qui me dépasse par la droite. Je fronce les sourcils alors qu'il manque de me faire perdre l'équilibre tant il passe près de moi et le suis des prunelles alors que je commence à ralentir, en faisant le chasse-neige. Mais ce n'est pas le cas de l'inconnu. Il détourne même la tête pour loucher sur le cul de la blonde qui libère sa longue chevelure en retirant son casque, un peu plus bas.

— Naïm, fais gaffe ! hurlé-je en voyant l'homme s'approcher dangereusement de lui, qui pianote sur son téléphone.

Mais c'est trop tard.

Il le percute violemment, dont les skis se mettent à glisser avant que Naïm ne s'effondre au sol. La fixation de sécurité de ses skis ne se débloquent pas et il se retrouve coincé, les deux genoux vers l'intérieur et les pieds à côtés des hanches.

Un cri de douleur s'échappe de sa poitrine alors qu'il reste au sol, sans bouger, et je sens mon cœur rater un battement.

A la hâte, je retire mes skis à quelques mètres de lui après avoir envoyé voler une bonne dose de poudreuse autour de moi en freinant et cours jusqu'à lui avant de m'agenouiller pour l'aider. Appuyé sur les coudes, Naïm sert les poings et retient les larmes de couler derrière ses paupières fermées, le visage déformé par la douleur.

— Je suis là, Naïm. Ça va aller !

Mes mains planent au-dessus de lui, tremblantes, mais ne bougent pas alors que mon cerveau tente de se souvenir des gestes appris en cas de blessures à la formation PSC1. Mais c'est le vide total.

— Cameron ! m'époumoné-je en agitant mes bras dans les airs pour le presser.

Quand je suis certaine qu'il arrive, je me reconcentre sur mon meilleur ami qui gémit toujours.

Mon cœur se serre, l'adrénaline coule dans mes veines alors que je suis d'une inutilité évidente.

— Je suis bloqué. J'arrive pas à bouger mon genou, putain !

Puis il se met à jurer en arabe, la mâchoire serrée et la tête balancée vers l'arrière, et je ne comprends plus rien.

— Il s'est passé quoi ?

Cameron se laisse tomber à côté de moi, essoufflé.

— Un connard lui ait rentré dedans.

Je regarde autour de moi pour le retrouver mais aucune combinaison grise à l'horizon. Il est vif.

— Et il s'est barré, ce chien ! je rage en tapant du poing contre la neige.

— On s'en tape du type, c'est Naïm le plus important, me rappelle-t-il puis jauge l'état du kabyle. Mec, t'as un genou qui dit merde à l'autre. Je vais essayer de bouger tes skis, ok ? Si ça fait mal, crie mais me frappe pas, s'il te plait. Terrie, va chercher les secours.

La tentative d'humour de Cameron ne fait pas rire Naïm. Pas même un sourire. Mais il ne s'en formalise pas et attrape le ski le plus proche. Moi, je me lève et pars à la recherche de n'importe quel employé de la station pouvant m'aiguiller en courant. Il doit bien y avoir un poste de secourisme pas très loin, nous sommes à l'arrivée de plusieurs pistes. Pas besoin d'appeler le 112 ou le 15.

J'aperçois un homme vêtu d'une épaisse veste rouge, avec l'inscription ESF floquée sur le dos, d'un bonnet de la même couleur et d'un masque remonté sur son front, accompagné d'un groupe d'enfants âgée de dix ou douze ans.

— Monsieur, quelqu'un a renversé mon ami et il est blessé. On a besoin de votre aide, je ne sais pas où est le poste de secourisme, expliqué-je en me ruant sur lui, le souffle court, sans me préoccuper de si je dérange ou non.

Le moniteur me jauge une seconde avant d'ordonner à son groupe d'élèves de rester calme puis retire le talkie-walkie de sa ceinture.

Il parle dans un jargon que je ne comprends pas, sans même m'adresser un regard, alors que j'essaie de reprendre désespérément mon souffle. Foutu cardio de fumeuse.

— J'ai besoin de son nom, prénom, sexe et âge.

— Il s'appelle Naïm Akrour, c'est un homme et il a vingt ans !

Mes doigts s'enfouissent dans ma chevelure que je tiraille un peu et je guette mes amis au loin. Le reste du groupe a fini par arriver et entoure Naïm, toujours au sol.

Quelques instants plus tard, deux secouristes sont prêts à évacuer le kabyle, allongé sur un brancard de secours.

— A première vue, il s'agirait sûrement d'une entorse du genou mais rien n'est sûr. Nous n'allons prendre aucun risque et l'envoyer vers l'hôpital le plus proche pour qu'il puisse passer des examens complémentaires, nous explique l'un des deux hommes.

Les questions fusent autour de moi. Est-ce que c'est grave ? Est-ce que ça va poser un problème pour sa carrière ? Est-ce qu'il en aura pour longtemps ? Mais ils restent évasifs, ne répondent jamais vraiment à la question. Je reste silencieuse, mes prunelles rivées sur mon meilleur ami, le cœur serré et les mains moites d'inquiétude.

            Et si la réponse à toutes nos interrogations était oui...          

            — Je viens avec vous.

            La voix ferme, je plante mon regard dans celui du secouriste le plus proche, un homme d'une petite cinquantaine d'années, aux cheveux grisonnants et à la peau hâlée par les rayons de Soleil de haute-montagne. Je sens qu'il s'apprête à prendre la parole et je le coupe d'un geste de main avant qu'il n'ait le temps de me contredire.

            — Et je m'en tape que ce soit possible ou non. Je ne le laisse pas seul. Alors je vous accompagne jusqu'à l'ambulance, je monte dedans, je me fous dans un coin jusqu'à ce qu'on arrive à l'hôpital et qu'il se fasse examiner alors que je l'attendrais dans la salle d'attente. Et ça, que vous soyez d'accord ou pas.

            Il hausse un sourcil mais me laisse terminer mon monologue avant d'ouvrir la bouche, un rictus au coin des lèvres.

            — J'allais justement vous demander si l'un d'entre vous souhaitez l'accompagner.

*

            L'odeur aseptisée de la salle d'attente des urgences s'infiltre dans mes narines depuis plus d'une heure et commence à me donner la nausée. Je soupire d'impatience une énième fois et tends mes jambes devant moi pour les dégourdir un peu.

            La pièce ne désemplit pas, au contraire même. A croire que tout le monde s'est passé le mot pour se blesser ce soir. Au comptoir de l'accueil, j'aperçois l'infirmière aussi désagréable que maigrichonne qui s'est occupée de nous à notre arrivée bavarder avec sa collègue. Comme si elle n'avait rien d'autre à faire. La carrière de mon meilleur ami est en jeu, putain.

Du coin de l'œil, j'observe Naïm sur la chaise voisine. Les yeux fermés et la tête reposée contre le mur derrière nous, il marmonne ce que je devine être une prière alors qu'une poche de glace donnée par les ambulanciers tient en équilibre sur son genou gauche, tendu devant lui.

            Un médecin entre dans la salle d'attente des urgences. Je me redresse, les coudes sur les genoux, prête à me lever, mais c'est le nom d'un autre patient qui résonne et je souffle de nouveau, alors que mon talon se met à taper le rythme nerveusement.

            — Si je t'entends souffler encore une fois, je t'enfonce la poche de glace au fond de la gorge, tu m'as compris ? grogne Naïm, les paupières toujours closes. C'est moi qui suis blessé mais c'est ta grande gueule qu'on entend râler depuis tout à l'heure.

            — Tu parles bien mal pour un mec qui était à deux doigts de chialer, y'a deux heures à peine, souligné-je narquoise.

            — J'avais le genou retourné, tu permets que je me sois pas tapé une barre, hmara.

            — Je dis simplement que tu faisais moins le malin, c'est tout.

            Je hausse les épaules d'un air faussement innocent, bien qu'il ne puisse pas le voir.

            — Ça fait mal ? lui demandé-je en désignant son genou du menton.

            — Non, je suis là parce que je n'avais pas envie de rentrer.

            Ok, question débile. Ça fait mal. Message compris.

            Calé entre mes cuisses, mon portable vibre et quand je lis le nom d'Aaron à côté de l'icône message, je reverrouille l'écran presque aussitôt. C'est le cinquième qu'il m'envoie depuis qu'on est partis de la station.

            Et je n'en ai ouvert aucun.

            Parce que Naïm est toujours à proximité et qu'il a la fâcheuse habitude de regarder par-dessus mon épaule pour regarder ce que je fais. Parce qu'il pourrait lire un certain message qu'Aaron m'a envoyé vers trois heures et demie, quand il est parti se coucher cette nuit.

            « Ce pantalon te fait un cul d'enfer, ça me donne des idées. »

            Que ce soit l'alcool qui ait parlé ou qu'il l'ait pensé réellement, mon être s'embrase à la simple pensée de ses mots. J'avais bien remarqué quelques coups d'œil mais rien qui ne justifie de m'envoyer un SMS au milieu de la nuit.

            Une vague de chaleur se diffuse à travers mes veines, converge vers mon bas-ventre et je prends une grande inspiration pour oxygéner mon cerveau correctement et arrêter de fantasmer sur le copain de ma meilleure amie.

            Mon portable vibre encore et je ne prends même pas la peine de regarder qui est le destinataire.

            — Qui c'est ? m'interroge le kabyle de sa voix dure, par-dessus le brouhaha des urgences.

            Mon corps se tend et mon cœur rate un battement. La plus sûre de moi possible, je lui réponds le premier truc qui me passe par la tête :

            — Personne. Juste mon opérateur.

            Ses iris bleu polaire me fixent, se mettent à m'analyser. La grande spécialité de Naïm Akrour : fixer les gens de ses prunelles si claires qu'elles en deviennent perturbantes jusqu'à ce qu'on craque et qu'on se trahisse tout seul.

            — Pour la dixième fois en une heure ? Ils s'occupent grave bien de leurs clients.

            — Ouais, 'fin c'est surtout des nouvelles offres qu'ils me proposent.

            J'essaie de prendre un air détaché pour qu'il laisse tomber, tout comme je tente d'apaiser mon rythme cardiaque qui se met à s'emballer sous la pression. S'il comprend que je lui mens, je suis morte. On est morts.

            Quelques secondes passent sans qu'il ne prononce le moindre mot puis, quand je commence à craquer mes phalanges, il s'agace :

            — T'arrêtes quand de te foutre de ma gueule, Teresa ?

            Il m'appelle par mon prénom, c'est très mauvais signe. Mais je décide de jouer celle qui ne comprend pas.

            — Hum ?

            — Tu commences à me casser les couilles à me prendre pour ton bouffon avec tes mythos. Ça fait des semaines que t'es chelou. Tu viens quasiment plus à l'appart', t'es ailleurs la moitié du temps, tu fumes encore plus que d'habitude. Sans parler du fait que je t'ai retrouvé à moitié en train de pleurer dans mon pieu.

            J'encaisse difficilement alors que ma gorge se serre, presque autant que ma mâchoire, quand la culpabilité s'infiltre par tous les pores de ma peau. Le ton qu'il emploie est sec, représentatif du courroux qu'il ressent à cet instant mais je sais que c'est sa manière à lui de s'inquiéter. Et je me sens encore plus coupable de lui mentir.

            Comme une enfant que l'on dispute après une bêtise, je triture mes doigts sans rien dire alors qu'il reprend la parole.

            — Dis-moi ce qu'il se passe avant que je me zehef vraiment. Dépêche-toi.

            Son éclat de voix me fait sursauter. Je crois même que quelques regards se braquent sur nous, comme s'ils n'avaient jamais entendu deux personnes se prendre la tête. Naïm se met à marmonner dans sa barbe rasée.

            Je sais que mon silence le rend fou mais ce n'est rien comparé à ce qu'il se passe dans mon crâne. Une tornade de pensées se déchaîne et chacune prétend être la meilleure solution à cette situation.

            Lui avouer toute l'histoire depuis le début. Ou juste parler de l'épisode d'Halloween. Je pourrais aussi lui raconter ce qu'il s'est passé dans l'intimité de la chambre d'Aaron, le soir après le premier restaurant. Ou bien tout garder pour moi, comme le secret inavouable que c'est, et prétexter une fatigue extrême. Comme à chaque fois.

            Mais je n'ai pas le temps de prendre une décision, Naïm m'arrache le téléphone d'entre les cuisses avec une telle vivacité que je ne peux l'en empêcher.

            — Rends-le moi ! m'exclamé-je en me jetant sur lui.

            Le kabyle tient mon portable dans sa main droite, qu'il tend à l'opposé de moi, alors qu'il me retient du bras gauche. Je me débats comme je peux pour le récupérer mais j'ai peur de lui faire mal en m'appuyant sur sa blessure. Il finit par déverrouiller l'appareil dont il connait le code qui n'a pas changé depuis le lycée : sa date de naissance. Lucide, j'abandonne toute lutte et repose mes fesses sur l'assise peu confortable de la chaise en plastique dur.

            Le cœur cognant contre ma poitrine, je le regarde fouiller dans mes messages, impuissantes et les lèvres pincées. Ses pupilles défilent sur l'écran et les jointures du kabyle blanchissent.

            — Quand je lis Aaron le S, c'est pas Aaron Garcin, le serveur qui nous sert de putain de meilleur ami ? s'indigne Naïm sans même m'adresser un regard.

            L'oxygène que j'inspire se bloque quelque part entre ma bouche et mes poumons et j'ai la sensation d'étouffer.

            Est-il possible de mourir d'une attaque à vingt ans ? Parce que j'ai l'impression que mon corps s'apprête à me lâcher à n'importe quelle seconde à cause d'un trop gros stress.

            — Je vais tout t'expliquer, ce n'est pas ce que tu crois...

            Naïm ricane mais ce sont ses nerfs qui prennent le contrôle. Son corps rejette tellement de tension que ça en devient presque douloureux de rester près de lui. Sans parler du mépris qu'il m'adresse en plus de sa colère.

            Je jette un coup d'œil circulaire et aperçoit pas moins de sept personnes en train d'écouter notre altercation comme des charognards se jetteraient sur un cadavre encore chaud.

            — C'est pas ce que je crois ? répète-t-il un peu plus fort. Alors t'as pas du tout répondu « imagine-moi sans rien, ça t'en donnera plus » à son putain de sms ? Vous vous foutez vraiment de ma gueule, tous les deux. C'est quoi la suite ? Tu vas me raconter comment tu voudrais qu'il te saute ? Putain mais tu te souviens qu'il est en couple, avec ta pote en plus ?

            Pour empêcher ma mâchoire de trembler, je sers les dents tellement fort qu'elles me font mal. Pour m'empêcher de pleurer aussi, je crois.

            Naïm me dévisage une seconde, un voile dégouté déformant les traits fins de son visage.

            — T'as beaucoup de défauts, Teresa, mais je t'ai toujours cru loyale.

            J'encaisse l'attaque comme un coup de poing dans le ventre. Dans l'abdomen, dans le crâne, dans le cœur. Pourtant je sais que je les mérite, peut-être même bien plus.

            — Naïm Akrour, résonne la voix du médecin qui vient d'entrer dans la salle d'attente.

            L'attention de l'algérien se concentre sur le quarantenaire en blouse blanche, dont il attire le regard d'un geste de mains, avant de se lever avec difficultés. Puis il se tourne vers moi et me balance violemment le téléphone dessus.

            Je l'observe s'éloigner alors que, d'une main tremblante, j'efface la larme qui commence à rouler le long de ma pommette.

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