Tous les avions mènent à Green Mountain

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Etats-Unis, le 18 mai 2002.

Après plusieurs séances couteuses, l’examen arrivait enfin avec sa date fatidique ! Jim n’en pouvait plus d’attendre. Originaire du Connecticut et ingénieur en aéronautique âgé de trente-deux ans, obtenir sa licence de pilote privé pour aéronef léger serait enfin l’aboutissement de toute une passion à laquelle il s’était dévoué corps et âme, en passant par toute la paperasse à remplir et envoyer sans oublier l’examen médical. Comme toute personne passionnée, le reste passait après, au détriment des proches. Et pourtant, Jim avait eu cet engouement pour les avions par son propre père, emporté par la sclérose en plaques depuis bientôt trois ans. D’une certaine manière, Jim voulait que son paternel soit fier de lui en effectuant cet examen.

Aujourd’hui, c’était à Hartford, plus particulièrement Brainart airport que la fin de la formation se déroulait. Jim n’éprouvait aucune anxiété, après tout il se savait dans son élément. Pour piloter un avion, il fallait aimer être dans les airs, c’était une sensation fantastique qui devait être naturelle sans cela ce n’était pas fait pour nous. Plusieurs personnes n’avaient pas terminé la formation soit par peur ou pour tout raison mais Jim ne s’en inquiétait pas. Son intuition lui disait qu’il allait réussir. L’examen se déroula dans l’après-midi et bien-entendu, Jim le réussit haut la main. Les avions c’était sa vie, tout simplement. De par ses compétences et ses forts résultats en arithmétique, Jim aurait pu tenter une carrière de pilote de chasse mais être militaire ne collait pas avec ses aspirations. Il souhaitait davantage de liberté. Suite à l’obtention de sa certification, il prévint aussitôt sa mère et certains de ses collègues pour pouvoir fêter ça. Ce fut certainement le plus beau jour de sa vie.

Quatre mois plus tard.

Jim, qui, jusqu’alors était occupé avec son travail, voulut reprendre le temps de voler. Depuis l’obtention de sa licence, il avait plein de projets en tête, y compris celui d’acheter son propre avion. Mais pour cela, il devait économiser un peu plus afin de s’offrir un engin digne de lui.

Un beau jour, Jim eut l’idée de se préparer une balade en avion en réfléchissant attentivement sur son trajet, l’heure etc… Il en discuta avec sa mère au téléphone et cette dernière, qui n’y connaissait strictement rien, se contenta de l’écouter en acquiesçant. Jim voulait utiliser un avion léger pour entreprendre sa balade et pour cela, il se rendit un samedi matin à un aérodrome conseillé par un de ses collègues afin de pouvoir se louer un avion le temps d’une journée. Pour sa promenade, Jim voulait être seul et profiter seul car même s’il avait passé plusieurs examens dont celui de pilote sportif dans la catégorie des aéronefs légers, ce qui l’intéressait avant tout c’était le vol pour son plaisir personnel. Jim dût prendre en compte toutes les limitations et restrictions qui lui étaient imposées car il savait très bien qu’il ne pourrait pas faire à sa guise. Lorsqu’il en parla à un des personnels, celui-ci demanda l’accord de son supérieur et ce dernier accepta à condition que Jim revint avec l’avion loué avant la tombée de la nuit. Il lui conseilla également de ne pas aller vers le Nord, en direction du Vermont. Jim lui demanda pourquoi et le supérieur ne répondit pas.

L’avion lui fut loué pour le lendemain matin à partir de dix heures. Jim était surexcité et se voyait déjà dans les airs au milieu des nuages ! Ce matin-là, Jim était dans sa bulle aéronautique. Le supérieur hiérarchique lui redit une nouvelle fois de ne pas voler vers le Nord…or Jim, se sentant plus libre que jamais, ne tint pas compte de ces conseils qui s’apparentaient à une mise en garde. Le petit avion réservé avait été soigneusement préparé pour lui. Lorsqu’il monta à bord, Jim afficha un sourire béat. Ca y est, enfin un avion rien que pour lui ! Il redevenait un enfant, perché dans sa bulle… Une fois toutes ses affaires installées, la radio comprise, Jim commença le démarrage, son casque sur les oreilles afin de recevoir les instructions de la tour de contrôle. Après dix bonnes minutes, Jim put enfin se diriger vers la piste et décoller et lorsque l’avion partit dans les airs, ce dernier hurla de joie en disant «à moi les airs maintenant ! »

Jim continua son vol dans la journée tout en sachant qu’il devrait rentrer avant le coucher du soleil. Malgré les conseils du responsable, Jim avait pris la direction du Nord vers le Vermont. Pourquoi le supérieur lui avait déconseillé de survoler cet état ? Y’avait-il des monstres dans le ciel ? Ou bien des objets volants non identifiés ? En y pensant, Jim éclata de rire. C’était ridicule…le Vermont était une région très boisée et assez reculée mais tout de même, si on devait prendre en compte chaque légende ou autres faits étranges, on ne s’en sortirait jamais…les gens étaient trop peureux…il n’y avait rien de mieux que l’aventure ! Vers quinze heures, le soleil laissa peu à peu apparaître la pluie. Jim réalisa qu’il survolait des paysages verdoyants et boisés. Il était à présent dans le Vermont et lorsqu’il observa un peu mieux les lieux, une pensée lui vint subitement à l’esprit. C’était la forêt de Green Mountain qu’il survolait. Cet endroit fut le cas de plusieurs disparitions que ce soit de randonneurs ou de chasseurs. Une étudiante avait même disparu au début des années cinquante. En y repensant, Jim eut un frisson. A cause de toutes ces disparitions, cette forêt avait eu pour surnom « le Triangle de Bennington ».

Jim continua tranquillement son vol, jusqu’à ce que 15 minutes plus tard, il sentit une étrange secousse de l’avion. Une seconde apparut, plus violente cette fois. Jim tint plus fermement les manettes et tenta de garder le contrôle. Les secousses se firent de plus en plus violentes et Jim commença sérieusement à s’inquiéter. Que se passait-il ? Pourquoi l’avion, qui jusque-là, n’ayant présenté aucune défaillance technique, se mettait à avoir des secousses ? La pluie n’était pas forte pourtant et le ciel affichait même quelques éclaircies. Jim ne comprit pas mais alors qu’il était plongé dans ses réflexions, l’avion fut pris d’une nouvelle secousse jusqu’à le faire déséquilibrer. La respiration de Jim se fit haletante, il tenta de hurler à la radio « mayday mayday… » Mais il n’eut aucun retour. Il sentit que l’avion partait peu à peu en piqué. Jim était en panique… il allait se crasher à coup sûr…il n’avait plus aucun contrôle de l’appareil…plus rien…

L’avion continua sa descente infernale. Un bruit de tonnerre sourd se fit entendre aux alentours, suivi d’une explosion. Quelques heures plus tard, les autorités de Bennington, Shaftsbury, Somerset et Woodford furent alertées du crash d’un avion, dont la descente avait été observée depuis le ciel par un chasseur de Somerset. Lorsqu’ils finirent par arriver sur les lieux, sachant que la forêt de Green Mountain était une véritable botte de foin, ils retrouvèrent les restes complètement calcinés de l’appareil…et après plusieurs heures de recherche, quelques restes humains, dont la main droite se trouvait encore sur les commandes.

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