Chap. 6 : Marc, Éric & Co

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*Bruits sourds de tâtonnements dans le noir* – on devine notre Anthony en train de se relever difficilement.

Au loin, au rez-de-chaussée, la porte d’entrée s’ouvre dans un long grincement – Marine ne l’avait évidemment pas fermée. Des pas se font entendre, puis s’arrêtent.


 « Qui c’est ?! », lance notre pauvre gars à la nuit. « Marc, c’est toi ? Arrête de jouer au con, mec, t’imagines pas la journée que j’ai passée… »


Le silence lui répond. Puis la porte d’entrée claque.

Peu après, les marches de l’escalier se mettent à craquer. Des pas montent lentement, en faisant bien grincer chacune des marches, puis traversent le couloir, et s’arrêtent devant la porte des toilettes.


 « Marc ? … », répète Anthony, d’une petite voix plaintive.


  • Non, moi c’est Éric.

  • Hein ? Euh… on se connaît ?

 « Ha ! », lâche le prénommé Éric. « … Non, je ne crois pas. Tu ne sors pas, histoire qu’on fasse connaissance ? … »

 « Qu’est-ce que vous voulez ?! », s’exclame Anthony, complètement affolé. « Qu’est-ce que vous faites chez moi ?! », demande-t-il, bien qu’il devine déjà la réponse.

  • Eh bien, je faisais un tour dans le quartier… Balade du soir, tu vois. L’air est plus frais. Et puis… j’ai trouvé la porte de ta maison ouverte. C’était assez inespéré.

 « D’accord… Et, euh… c’est vous qui avez coupé l’électricité ? » (vraie question que se pose Anthony, ainsi que le scénariste, qui ne savait pas trop où il allait lorsqu’il a écrit ça.)


Le téléphone fixe se met soudain à sonner (ça peut fonctionner sur batterie, ces machins-là). Les deux hommes ne disent plus rien, ne bougent plus. Puis, après le retentissement de la dernière sonnerie :


 « Antho ? C’est Marc… J’ai essayé de t’avoir sur ton tel, mais je tombais direct sur la messagerie. Je suis désolé de te prévenir que maintenant, mais je peux plus venir chez toi… J’ai prêté ma caisse à Thomas pour qu’il aille en soirée, j’avais oublié que je devais te voir… J’espère que tu m’en veux pas trop ? »


*silence gênant qui s’étire*


 « … En tout cas, si tu ne trouves personne d’autre pour venir te décoincer de tes chiottes, je récupère la voiture demain vers midi… Ou peut-être plus tard dans l’aprèm. Tiens-moi au courant, j’ai toujours mon portable avec moi t’façon. Bise, frère. »


*Toot – toot – toot toot*


 « … Alors comme ça, t’es coincé dans tes chiottes ? … », lâche finalement Éric, Anthony devinant qu’un sourire se formait sur son visage.

 « … Je lui avais pourtant dit que je n’avais plus de batterie… », murmure notre gars, effondré sur son trône et la tête dans les mains.

 « Eh mais il faut que je dise à des potes de venir, c’est excellent ! » *il se met à rire* « Attends, je les appelle… »


~ Ellipse ~


Nous voilà un peu plus tard dans la soirée. Électricité revenue, tout le monde est content. Il est 23h passées d’après la montre d’Éric – celui-ci ayant daigné donner l’heure à Anthony avant d’aller ouvrir à ses amis. De la musique franchement moyenne se fait entendre, provenant du salon, et ponctuée de temps à autres par quelques éclats de rire ou de verre brisé.

Anthony, le teint pâle, est assis par terre, toujours enfermé dans ses toilettes. Les yeux dans le vide, il tient une moue assez étonnante : entre agacement, perplexité, tristesse vague, et avec une légère touche nauséeuse. (le comédien qui me mime ça décroche le rôle pour l’adaptation TV.)

De nombreux pas se font entendre dans l’escalier, et trois ou quatre personnes se dirigent vers la geôle de notre héros.


  • Mais ? Il y a quelqu’un là-dedans ? Nooon, Éric ! C’est une blague ?

Quelqu’un toque à la porte.

  • Eh, y’a quelqu’un ?

Anthony cherche une réplique cinglante, mais on le devance :

  • Je crois que le propriétaire des lieux a eu peur de se pisser dessus.

Une quatrième ou cinquième personne monte l’escalier. Éric, visiblement.

  • Éric ! C’est quoi ça ? T’as enfermé le proprio là-dedans ?!
  • Nan, de ce que j’ai compris il s’est enfermé tout seul. J’ai eu un coup de chatte monstrueux.
  • À propos de chatte, vous pouvez donner ses croquettes à Socquette ? J’ai pas pu aujourd’hui.

Petit blanc. Anthony est content d’en avoir placé une.


  • Eh mais il a l’air sympa en plus, on aurait dû l’inviter à boire un coup avec nous !

Éric prend la parole : « Bon, euh… – Je t’ai même pas demandé ton prénom – Ça te dérange si on pioche dans ta réserve de bières ? On a fini les nôtres. »

Et Anthony de répondre : « Allez-y… Mais laissez-m’en une ou deux devant la porte pour demain matin. Et vous mettez pas mal. »

 « On se mettra pas minable, te bile pas. » *rires* « Et à propos de bile : si jamais malgré tout y’en a un qui gerbe, on utilisera les chiottes du bas, t’en fais pas ! »

 *rires gras des 3-4 gars derrière, à nouveau*


Les pas et les voix s’éloignent, redescendent, et Anthony entend tout juste Éric confier à ses potes qu’il commence à l’apprécier, lui, et qu’il regrette presque de ne pas avoir envie de lui laisser de bière.


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