KABOOM
Avec peine, je progressais sur le quai du bateau, au milieu des camarades de mon équipe gisant au sol, ayant succombé au combat. Mon équipage entier a péri, et je suis le seul qui en soit sorti vivant. A chaque pas que je faisais, mon souffle s'accélérait et la sueur perlait sur mon visage, c'était insoutenable. Après l'explosion d'une claymore qui a tragiquement coûté la vie à notre sergent, j'ai subi une blessure à la jambe. Bien que la douleur fût insupportable, je parvins à avancer davantage.
J'affrontais désormais seul tous mes ennemis. Seul face à moi-même. Je marchais en avant, le fusil d'assaut en position, un œil rivé au viseur, prêt à tirer si nécessaire. J'avais équipé ma SCAR-H de manière adéquate, me donnant la capacité de me défendre. Elle était équipée de munitions renforcées, d'un long barillet, d'une vue améliorée me permettant de percevoir ce qui se cachait derrière les murs et d'un mécanisme de rechargement accéléré.
Il me suffisait d'accéder à l'étage du navire et de repérer sur une latte du plancher le mot "KABOOM".
Je n'ai aucune idée de ce qu'il fallait faire ensuite, c'était la commande, c'était notre tâche!
En pénétrant dans la cabine du navire, aucun son n'est perceptible. Seul le son de ma respiration combinée à celui des vagues qui frappaient le navire résonnait dans l'atmosphère. J'examinais attentivement l'intérieur de la cabine, mais il n'y avait aucun risque à signaler. Je progressais avec lenteur, mais mon esprit était toujours tourné vers l'escalier qui conduisait à l'étage.
Lorsque j'ai franchi la première marche, j'ai entendu un son à quelques mètres de moi. Les sons étaient plutôt profonds et perçants, semblables au crissement d'une dizaine de craies sur un tableau. Il s'agissait réellement d'un son désagréable, capable de provoquer un sentiment d'inconfort ou d'irritation chez tout le monde. En ayant des doutes quant à l'approche de l'ennemi, je montai rapidement les six marches qui me séparaient de l'étage. Je refermai la porte, même si je suis conscient au plus profond de moi qu'elle ne sera pas longtemps résistante à ces intrus.
En observant mon environnement, je ne m'imaginais pas à quel point l'étage du navire pouvait être aussi vaste. Il y avait de nombreuses portes, des objets posés sur le sol, qui pouvaient dissimuler mon inscription. Des coffres, des chaises, des tables, des canapés... enfin une multitude de meubles qui accaparait chaque espace disponible dans cet endroit.
Un coffre s'ouvrit soudainement avec un bruit assourdissant et en sortit une sorte de créature qui cria avec une voix stridente. Sans réfléchir, je regardai son visage et tirai. Il ne tarda pas à se créer une fosse de sang sous le corps qui s'effondra au sol. Je devais vérifier si le mot que je cherchais n'était pas inscrit à l'endroit où il s'était effondré. Après m'être approché de lui, je me suis rendu compte qu'il ne restait de lui que quelques morceaux de vêtements à moitié brûlés. Il n'y avait aucun cadavre. En dispersant ses vestiges avec mon pied, je scrutais le sol à la recherche de la moindre lettre, du moindre petit indice, mais il n'y en eut rien.
J'avais besoin d'être méthodique. Sans abandonner mon arme, je scrutais attentivement chaque coin de la pièce. Quelque chose de lumineux attirait mon regard sur un coin d'étagère. En me rapprochant, j'ai remarqué qu'il s'agissait d'une plaque en or, assez petite, sur laquelle était inscrit le numéro 4. Je n'avais aucune idée de l'exacte signification de cela, mais je savais que cela me serait bénéfique. Après avoir placé cette petite plaque dans la poche extérieure de mon treillis kaki, je me dressai avec mon arme à la main et mon regard fixé sur le viseur, prêt à tirer.
Je franchis la première porte située à ma droite. La pièce était d'un noir sinistre, un vent froid m'enveloppa entièrement. En pénétrant dans la pièce, j'ai rapidement réalisé que l'atmosphère froide qui régnait ici provenait d'un hublot endommagé. En tournant la tête, j'entendis un bruit de frottement provenant de ma gauche. Lorsque je fixai mon viseur hybride, j'aperçus une masse plutôt imposante qui se déplaçait derrière un fauteuil. Je tirai sans aucune hésitation. Soudain, j'aperçus une main qui s'accrochait au sol, tel une moule qui s'accrocherait à son rocher. Pendant que je m'approchais très lentement, cette forme se jeta soudainement sur moi.
Elle me projeta à terre avec une force incroyable, en envoyant mon arme à une dizaine de mètres de moi. Je me trouvais là, allongé par terre, avec ce monstre au-dessus de moi qui tentait de me faire disparaître. Un liquide vert gluant, d'une odeur très désagréable, s'échappait de ce monstre. En lui assénant un coup de pied au bas ventre, j'ai réussi à me débarrasser de ses griffes et je rampais rapidement vers mon arme. Je pris mon arme, me retourna et sans prendre le temps de viser, je tirai une dizaine de balles vers elle. Ses deux yeux furent touchés par une balle, ce qui provoqua l'explosion de ce monstre immédiatement. Encore allongé au sol, j'ai finalement pu reprendre mon sommeil. Tout en restant allongé au sol, j'ai réussi à reprendre mon souffle lorsque soudainement, devant moi, sur le plafond de la pièce, une lueur étincelante s'éleva. Il s'agissait d'une plaque d'or avec le "1" inscrit dessus, tout comme celle que j'avais dans ma poche.
Je me levai et sortis rapidement de cette pièce. À mesure que je progressais dans ce couloir éclairé par quelques néons, j'observais attentivement le sol à la recherche de ce fameux mot. Lorsque j'arrivai devant la seconde porte, la plaque en or semblait scintiller sous la serrure de celle-ci. Elle arborait le numéro "2". Je réalisai immédiatement que ces numéros correspondaient aux numéros des salles situées à l'étage. Je n'avais plus qu'à découvrir la pièce "4" et peut-être que c'est là que je pourrais finalement trouver ce que je recherchais.
Arrivé devant la troisième porte, il n'y avait aucune inscription. Je n'avais pas parcouru toute cette distance, pour me stopper là! Je me remémorais les morts de mes coéquipiers au combat. Pour eux, je devais faire tout ce qui était nécessaire pour sauver le monde entier, et ce, jusqu'à ma dernière énergie. De manière courageuse, j'ouvris la porte. C'était une ambiance tout à fait différente de celle que j'avais déjà observée auparavant.
À la différence des autres, celle-ci était extrêmement brillante. La pièce était surmontée d'un lustre en or et argent. Il s'agissait d'une chambre de mariage. Chaque coin de la pièce était orné de fleurs, des bougies allumées un peu partout et un grand lit à baldaquin trônait au fond de cette salle. Au plus près de ce dernier, je remarquai la plaque en or, intégrée à la tête de lit, avec le numéro "3" inscrit dessus. Je regardai rapidement cette pièce une dernière fois avant d'en sortir, car cette dimension féérique avait quelque chose d'enchanteur. En refermant la porte, mon rythme respiratoire s'accéléra lorsque mes yeux se posèrent automatiquement sur la quatrième porte.
Je me suis aperçu, en arrivant devant, qu'elle n'était pas entièrement fermée. J'appuyai sur elle du bout du pied, toujours tenant ma SCAR-H en main, prête à tirer. Je remarquai immédiatement une armoire qui avait un trou dedans, suffisament petit pour pouvoir y enfoncer une plaque.
De nouveau, j'entendis les cris stridents se rapprocher de plus en plus fort. Au fond du couloir, j'ai vu une foule de créatures s'approcher de moi avec une grande rapidité. Sans prendre le temps de réfléchir, je me dirigeai dans la quatrième pièce et me précipitai vers l'amoire pour y placer la plaque numéro 4 que j'avais dans ma poche. Aussitôt, le terme "KABOOM" se mit à briller au fond de la pièce.
Je m'approchais du mot, lorsque dans un bruit assourdissant, la porte s'ouvrit et laissa passer ces monstres qui étaient finalement des zombies. Tous s'approchaient de moi, lorsque mes yeux se posèrent sur ce terme. En un temps record, j'ai fait sauter la latte du plancer et j'ai aperçu une bombe sous-jacente. Elle était éteinte. Je me suis rendu compte que je devais faire tout sauter car un interrupteur était à l'intérieur. Il s'agissait de la seule façon de sauver le monde. C'est terminé, la fin approchait. Pendant que je pensais à ma famille et à mes amis, une main s'approcha de moi.
Je pressai fermement le bouton.
KABOOM!!!
Je me suis réveillé brusquement dans mon lit, le souffle haletant et la sueur s'écoulant sur mon front. Après avoir aperçu ma chambre qui m'était si familière, je me suis couché et j'ai fermé les yeux en espérant cette fois-ci faire un rêve merveilleux.
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