Mind's place

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C'est sombre. Et lumineux.

Alors voici à quoi ressemble mon esprit ? J'en avait déjà des échos, grâce à mes rêves, mais je ne m'attendais pas à cela.

Alors je commence à marcher. A découvrir ce monde, qui est ce que je suis.

C'est un vrai monde. Le ciel est sombre, dans une nuit éternelle, et l'horizon s'étand à perte de vue. Enfin cela est très relatif, car une légère brume perpétuelle règne. Ce brouillard, ce sont mes pensées.

Je tourne la tête.

A gauche, une forêt de souvenirs, chaque arbre portant de précieuses gouttes. Mais la plupart doivent tomber, remplacées par d'autres. Les arbres, eux, continuent de pousser, ou pour certain, de pourrir.

A droite, un grand fleuve de mots qui disparait au loin. Il a l'air calme mais son débit est terriblement rapide.

Et au loin, les montagnes noires et escarpées de mes peurs. Là-bas des monstres terribles rôdent, m'empêchant d'approcher. Je les combats parfois. J'échoue souvent.

J'erre dans mon esprit, encore. M'explorant moi-même, cherchant les failles à corriger et l'inspiration à conserver, les souvenirs agréables et les ombres du passé.

Sur une île, non loin, mais pourtant inaccessible, elle est là. Celle qui se pointe souvent dans mes rêves, celle qui m'offre un amour onirique. Ma muse irréelle. La maîtresse de mes nuits.

Difficilement je détache mes yeux d'elle pour continuer ma route. Du brouillard des formes sortent, au gré de mes fantaisies : Des dragons flamboyants, des livres volants, des ombres noires ou des créatures indéfinissables... Mes pensées ne s'arrêtent jamais, allimentées par la rivière de mots.

Mais enfin j'arrive à la fin. La toute fin, celle de toutes choses. C'est un grand gouffre sombre, dont on ne voit guère le fond. C'est l'inconscience dans son néant. C'est la mort.

Je m'approche du bord.

Le trou m'appelle. M'invite à le rejoindre. La noirceur de mon coeur y tient tout entière. Je résiste encore aujourd'hui. Mais je sais qu'un jour je sombrerai.

Alors tout disparaitra. Adieu forêt de souvenir, brouillard de pensées, rivière de mots... Adieux mes peurs, ma muse, mes sentiments. Il n'y aura plus que le néant.

Mais en attendant, ce monde spirituel, je le couche sur le papier. Pour ne pas m'oublier. Pour ne pas succomber. Et pour le sublimer, malgré ses impuretés.

Nous avons tous cette part sombre, cette fleur noire qui produit son poison. Mais le pouvoir de l'artiste est de bien l'assortir au bouquet.

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