horloge cassée 

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Cette maison n’était pas la mienne, et pourtant, j’aimais y venir relativement souvent. C’était une vieille bicoque désaffectée, aux murs tellement pourris que l’atmosphère sentait en permanence une odeur de champignons et de moisissures. Le plafond était percé de trous et l’escalier semblait prêt à rompre à n’importe lequel de mes pas. Sur le mur de la salle en manger, une horloge cassée, transpercée d’impacts de balles était figée sur dix-sept heures douze. À chaque fois que je venais ici en urbex, je me plaisais à imaginer les raisons de cet arrêt de l’horloge. Ça pouvait être un homme, excédé par sa femme qui lui tire dessus, une balle ricochant sur l’horloge ? Une femme en danger, battue par un mari toxique qui tire, en dernier recourt ? Une personne désespérée qui choisit de se tirer dans la tempe plutôt que de supporter une journée de plus de sa vie misérable ? Chaque visite me donnait une nouvelle histoire à imaginer.

Et puis pour une raison que j’ignore, cette fois, je suis descendue. Jamais je n’avais visité le sous-sol, sans aucune réelle raison. Mais cette fois, je m’y aventurais. Les escaliers en bois vermoulus grinçaient à chacun de mes pas, peu importe à quel point je tentais de me faire léger et discret.

Ici, l’odeur différenciait. C’était un effluve de metal, mais tellement envahissant dans la petite pièce non aérée que j’en avais mal au crâne. En fait, ça ressemblait à l’odeur du sang et de la mort. L’obscurité était maître, alors, je choisis, à tâtons, d’allumer une lumière en tirant sur le fil. Le flash soudain me fit mal aux yeux et je les fermais instinctivement. Après un court instant, je les rouvrais, et une vision d’horreur apparaissait face à moi. Un mont de corps était là, tous à des états de décomposition différents. Une nausée s’empara de moi, et je vomissais sur mes pieds. Trop occupée à vider mon estomac sur le sol en pierre humide de la cave, je n’entendais pas les pas effrayants derrière moi. En fait, je ne pris conscience de ce qui m'entourait qu’au moment où des mains se posèrent sur mon cou et serrèrent. C’est à ce moment que j’ai vu la lumière, celle au bout du tunnel. Et c’est également à ce moment que je prenais conscience que je serais un nouvel ajout à cet amoncellement de corps que personne ne semblait chercher.

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