Ma vision est très floue, je ressens une vive douleur à ma tête, à laquelle je porte ma main gauche. Une envie de vomir monte tandis que j’essai de me relever sur mes coudes, puis mes mains. Ma vision est toujours floue mais revient peu à peu, j’ai l’impression d’être sur un bateau en pleine tempête. Je parviens tout de même à tourner la tête vers le boucan qui s’élève à ma droite. Je vois ce que je pense être Misty, se débattant avec un soldat. Il porte un pistolet je crois. Mais une troisième personne arrive, s’attaquant aussi au soldat. Encore sonnée, j’ai du mal à suivre la scène se déroulant sous mes yeux. Je tente alors de me relever. Avec quelques difficultés, me voilà debout, mais je titube encore un peu tout en me tenant l’arrière de la tête. Dans mon vertige j’entend comme un bruit de verre se casser en milles morceaux suivi d’un coup de feu. Reprenant petit à petit mes esprits, je comprend à peu près ce qu’il s’est passé. Le soldat s’attaquant à Misty a reçu un vase sur le crâne, dont les morceaux de verres, les fleurs et son sang mélangé à l’eau sont éparpillés autour de lui. La mère de Misty est au sol, son sang se répand sur son pull troué au niveau de son coeur. Il reste un soldat debout devant l’entrée, qui devait être celui qui se trouvait dehors quand je suis arrivée. L’homme que je pense être le père de Misty arrive ensuite derrière-lui, découvrant la scène. D’abord choqué à la vue de sa femme, la colère déforme ses traits.

• Vous l’avez tuée enfoirés !

  Son cri emplit d’une colère sombre me glace le sang. Il bondit sur le soldat, ce qui les fait tous deux tomber au sol. Le père de Misty se trouve au-dessus du soldat et le roue de coups. Encore et encore. Il ne s’arrête pas. Il est aveuglé par la rage qui rend son visage monstrueux. Le soldat ne bouge même plus. Son visage est tellement ensanglanté qu’on ne peut même plus voir à quoi il ressemble. Mais l’homme donne de moins en moins de coups et finit par s’arrêter. Il relève la tête. Ce qu’il a fait ne semble pas l’avoir calmé. Il fixe Misty qui le regarde d’un air choqué et marmonne d’abord, élevant sa voix de plus en plus haute au fil de ses phrases.

• C’est ta faute … c’est ta faute si elle est morte. Regarde ce que t’as fait. J’aurais dû te faire disparaître depuis longtemps. Tu n’aurais jamais dû voir le jour … Tu va payer pour ça !

  Il se relève doucement. Il faut agir vite. Je me précipite vers Misty et attrape le poignet de son père avant qu’il ne la touche, puis envoie quelques volts. L’homme cri de douleur et tombe à genoux. Je prend alors le bras de Misty, qui elle regarde sa mère. Elle semble cloué sur place lorsque j’essai de l’emmener, mais fini par réagir et me suivre lorsque je l’appelle. Contournant son père, nous sortons de la maison.

  Je lui dis de monter dans la véhicule pendant que je fais le tour pour prendre la place de conducteur. Comme sur l’autre voiture, les clés sont restées sur le contact. Je démarre donc immédiatement la voiture et m’assure que Misty est attachée avant de partir en trombe. Dans le rétroviseur, je vois son père sortir à son tour de la maison, nous regardant partir.

  Mais où aller ? Nous avons réussi à échapper à ces soldats, mais nous sommes désormais livrées à nous même. Fuir est la seule option, mais nous n’avons aucun moyens de tenir ne serait-ce qu’un jour sans même un peu d’argent… Je tourne le regard rapidement vers Misty et me reconcentre sur la route. Elle a l'air d'être ... éteinte. Son visage ne montre aucune émotion. Je décide donc de ne pas lui parler pour le moment, préférant ne pas la brusquer, et je réfléchis encore à comment faire pour s'en sortir. Une chose me revient cependant en tête. Mon père m’as dit plusieurs fois qu’il conservait un petit coffre fort dans ses affaires, et que le au moment où j’en aurait besoin il serait d’une grande aide pour m’en sortir seule. Sur cette information et sans autre choix, je prend la route pour nous rendre chez-moi.