Secret Notes of Humans and Dragons

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Un cri résonne dans les plaines rocailleuses de cette vallée silencieuse. Ce cri est semblable à des pleurs. Il crie. Il hurle. Il rampe vers un espoir déjà détruit. Son désespoir est décrit comme ces plaines. Sans vie, arides. Personne ne peut vivre ici. Ni même survivre. D'ailleurs, ce n'est pas ce petit dragon venant de naître qui fera exception à la règle. Il mourra, comme tous les autres. Sans mère, sans père, sans famille, ses os reposeront ici alors qu'il vient tout juste d'ouvrir les yeux. C'est la terre désolée des dragons ayant quittés leurs vraies plaines. Abandonné, seul, il mourra ici et qu'importe si ses cris résonnent encore et encore dans cette vallée, personne ne l'écoutera. Personne ne l'entendra. Oh, toi, pauvre dragon ! Accepte ton désespoir et cesse de ramper vers un jour nouveau. Cela n'existe pas. Pourquoi continues-tu d'avancer ? Tu t'épuises... Laisse toi mourir, car une fin heureuse pour un dragon n'existe pas. Vois par toi-même ! Où sont tes parents ? Morts pour toi. Ils ont voulu te protéger. Mais leurs sacrifices ont été vains. Tu mourras toi aussi. Si ce n'est pas par cette chaleur écrasante, ce sera par la main des humains effrayants.

Et toi, petit enfant. Que fais-tu seul dans cette nuit noir ? Tes pleurs résonnent dans le noir mais personne n'y fait attention. Pire. Ceux qui t'entendent te disent de te taire. Tes semblables te détestent tellement que tes larmes sont pour eux la pire chose qu'ils puissent voir. Que ce monde est horrible ! Toi, enfant nullement désiré, abandonné par ta propre mère qui n'a jamais voulu de toi. Tu as été la pire chose qui puisse arriver dans sa vie. Tu l'as fait tombé en disgrâce, ton père l'a frappé car tu n'étais pas de lui. Il a traité ta mère de catin. Il vous a jeté tous les deux dehors. Animée par une tristesse incontestée, elle pleura encore et encore, puis t'abandonna dans cette ville où les gens te regardent maintenant comme un vaurien. Mais comment as-tu survécu alors que tu n'étais qu'un nourisson ? Une âme chaleureuse t'as recueilli ? Une bonne soeur de l'église a pris soin de toi et s'est même occupée de ton éducation. Mais alors, que fais-tu entre les poubelles dans cette nuit noir ? Pourquoi pleures-tu à ce point ? "Apportez de l'eau, l'église est en feu !" Cette phrase retentit dans ta tête encore et encore. Que la vie est injuste ! Oh, toi pauvre enfant, haï de tous, qui entendra à nouveau tes pleurs et prendra à nouveau soin de toi ? Si même tes semblables ne le feront pas, qui le fera ?

Oh, toi, dragon pourfendant les cieux, que tu as grandi ! Comment as-tu pu survivre ? Il y a 5 lunes de cela tu ne faisais que ramper sur tes quatre faibles petites pattes. Cependant, tu es encore jeune. Un village est suffisant pour en venir à bout de toi. De plus, ta nourriture vient de ce village non loin d'où tu voles. Fais attention, dragon. Les humains sont dangereux. Tu chasses la nuit, mais le jour viendra où ils te prendront en embuscade et c'en est fini de toi. Toi, qui a vécu sans mère, sans père, sans famille; toi qui crache du feu pour montrer ta puissance; prends garde aux humains, je te prie. Ton désespoir t'a tiré vers l'espoir. Tu es l'espoir de tes parents, l'espoir de ta famille, l'espoir de ton espèce. Trouve les autres dragons avant qu'il ne soit trop tard. Cherche-les, trouve-les et envolez-vous vers les terres de vos ancêtres, là où les humains ne peuvent pas y accéder. C'est là ton destin, dragon. Que la vie t'a été favorable ! Elle te laisse une chance de t'enfuir avec les autres. Toi qui est noir comme la nuit, toi qui est menaçant mais pourtant jeune, vole. Vole à travers les cieux ! Hurle ! Hurle à tes semblables que tu viendras les chercher ! Hurle aux humains que quiconque sera sur ton chemin mourra ! Hurle que ton désespoir est devenu espoir ! Hurle que tu es l'espoir !

Et toi, pauvre enfant. Que fais-tu ? Il y a 5 lunes de cela, tu pleurais dans les rues sombres de la ville. Pourquoi maintenant es-tu en dehors dans une vallée ? Anéantis par ton désespoir, tu as préféré fuir. Tu veux te laisser mourir, alors tu cours encore et encore, sans jamais t'arrêter. Tu t'épuises... Tes forces t'abandonnent. Ta gorge est désséchée et même la salive que ton corps produit est presque inexistante dans ta bouche. Tu veux vraiment en finir ? Que ton désespoir est grand ! Personne n'a jamais voulu de toi. Et ceux qui ont voulu prendre soin de toi, sont morts. Malheureusement, il n'y a pas de fin heureuse pour toi. Tu t'écroules, tu hurles, tes larmes sont inexistantes. Personne ne t'entendra te plaindre. Tu es seul, abandonné, sur le point de mourir. Pauvre enfant. Tes semblables sont si cruels ! Ta conscience n'est plus, il n'y a que ton inconscient qui hurle. Il hurle, encore et encore. Il hurle que la vie n'est jamais été en sa faveur et qu'importe si la mort le prend. Il n'aura été qu'une simple vie non désirée. Alors meurs en paix, pauvre enfant.

Mais... Quelqu'un a entendu ta voix, quelqu'un a entendu ton désespoir. Il te voit, en train de hurler alors que tu pars petit à petit. Celui-ci te prend avec délicatesse, il t'emmène quelque part. Ton inconscient sent le vent sur tout son corps. Il s'arrête de hurler. Quelque chose de froid finit par envelopper ton corps. Cette fraîcheur semble te redonner de l'espoir car petit à petit, tu reviens à toi. La surprise est ton premier ressenti, puis vient la joie et enfin... L'admiration. Oh, toi, pauvre enfant sauvé par un dragon, tu admires ton sauveur. La peur n'est pas en toi car tu comprends que s'il te voulait du mal, il t'aurait tuer tout de suite, sans exception. Mais il ne l'a pas fait. Tu ne sais pas comment réagir et lui non plus. Vos regards se croisent, ils ne se quittent plus. Tu vois en lui une bonté sans pareil, il voit en toi une confiance aveugle. Tes larmes reviennent, tu pleures. Pourquoi pleures-tu, enfant secouru ? Ce ne sont pas des larmes de tristesse, mais de joie et de reconnaissance. Qui aurait cru que ce dragon se lierait d'amitié avec un enfant ? Ils sont tous les deux jeunes en soit. Que la vie vous a été favorable ! Après avoir été sauvé, le dragon et toi apprenez le mot et le sens d'amitié. Sortant alors de l'eau, l'enfant se présente au dragon, le dragon se présente à l'enfant. Nayuta pour l'un, Tsutae pour l'autre. Leurs noms sont dit, le pacte est scellé, Nayuta et Tsutae ne se quitteront jamais.

Mais, toi, dragon. N'oublie pas pourquoi la vie t'a laissé vivre ! Tu es l'espoir des dragons qui n'ont pas encore rejoints la terre de vos ancêtres. Toi seul peut les aider ! Par ton esprit, tu sais où se trouve le chemin alors ne sois pas égoïste comme tu l'as fait avec l'humain. C'est alors qu'à vous deux, vous partez à la recherche des dragons perdus. Certains sont emprisonnés, d'autres sont corrompus. Combien de fois le jeune dragon et le jeune enfant ont failli mourir ? Tant de fois... Les humains les détestaient. Certains dragons préféraient même mourir entre la main des humains que revenir à la terre des ancêtres. Que de travail pour les deux amis. Oh, toi, dragon, sois fort ! Et toi, enfant, sois sage ! Vous aurez besoin de beaucoup de force et de sagesse pour aider les dragons en captivités !

40 lunes... Dragon, que tu es puissant ! Enfant, que tu es adulte ! A vous voir voler dans les cieux à une vitesse incroyable, vous ressemblez beaucoup à des héros. Vous êtes les héros de ce monde. Vous êtes les sauveurs des dragons ! Vos expériences, vos victoires et vos défaites vous ont fortement forgés. Que la vie a été bonne envers vous ! Mais les blessures sont toujours là. Combien de dragons ne vous ont pas écoutés, corrompus par les humains ? Combien vous ont blessés ? Combien vous avez été obligés de tuer pour qu'ils ne continuent pas leurs folies ? Tant et tant... Jeune Nayuta, enfant secouru par un dragon et partageant sa quête, tu as perdu un oeil et tes brûlures bien que passés te font encore souffrir sur plusieurs parties de ton corps. Et toi, grand et majestueux Tsutae, dragon choisi par la vie pour préserver l'espèce draconique, ton corps est parsemé de griffures et de crocs cicatrisés et bien que tu voles encore, tes ailes sont parsemés de trous causés par les humains. Mais malgré tout cela, vous continuez encore et encore de sauver votre espèce.

Oh, humains et dragons ! L'heure est venue ! Les cris des dragons ne sont plus sur les terres humaines mais sur leurs terres. Des cris de joies ! Qu'ils sont heureux sur leur terre où règne l'abondance ! Mais qu'ils sont tristes... Après s'être joyeusement amusés, la réalité revient rapidement. Nayuta et Tsutae n'ont pas traversé les montagnes enneigés pour accéder à leurs terres. Des jours et des jours à les attendre pour fêter la délivrance avec eux, mais rien. Ils ont attendu 20 lunes... Mais aucune trace d'eux. Qu'ils étaient tristes. Leurs sauveurs ne sont jamais venus à eux. Et ils ne viendront jamais.

De l'autre côtés des montagnes, près de l'océan enragé, on peut voir les ossements d'un dragon et d'un humain côte à côte. Leurs blessures ont eu raison d'eux et de leurs vies, mais en aucun cas ces maux ont réussi à les séparer. L'enfant et la bête étaient inséparables.

Nayuta et Tsutae étaient inséparables.

Nayuta et Tsutae ont été les meilleurs amis de ce monde.

Tsutae et Nayuta ont été les sauveurs des dragons.

A cette même heure, si jamais vous entendez des hurlements semblables à ceux des dragons sur la plage, sachez qu'ils racontent et chantent cette triste et merveilleuse histoire.

Ils chantent une amitié entre un humain et un dragon.

Ils jouent les notes secrètes des humains et des dragons.

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