La serveuse écarlate
La serveuse écarlate
13 décembre 1889
Le meurtrier de la serveuse Scarlett enfin exécuté
A Londres, la nuit dernière, a eu lieu l'exécution du "pire meurtrier de ce siècle".
L'homme de 24 ans avait pendue une serveuse après l’avoir mutilé. Une semaine auparavant, la police a constaté la disparition de la jeune femme. Ils l'ont retrouvée dans son appartement, inerte dans les bras de son meurtrier.
Devant plus 300 personnes, le condamné prononcé ses derniers mots après des semaines de silence:
« Nous étions autour d'un café, dans une librairie. J'ai dit à mon ami,
-regardez comme ses nattes rouges et noires la rendent amusante. Comment ses lunettes la rendent intelligente. Et sa voix: si féminine. Seigneur! Faite qu'elle soit Chloé, pour que je sois Daphnis.
Réalisant mon amour éperdu, mon ami a répondu,
-Elle est sous votre charme, mon ami, c'est indéniable. Regardez comme elle vous sourit. Regardez comme la lanterne de ses yeux éclaire cette sombre nuit. Si vous voulez mon avis, je ne perdrai point de temps avant qu'un autre ne prenne les devants.
Ma réflexion a duré sept jours, le huitième étant à mon retour. Cette fois sans mon ami. Mon hésitation me donnant le mal de mer. Je me suis résigné à lui donner mes coordonnées. Mais ce manque de fierté était mon enfer. Je pris alors un morceau de papier, prenant soin d'y inscrire mon nom et mon adresse et le plaçai sous la tasse. L'addition payée, je suis parti en espérant qu'elle me revienne.
Les jours s’allongeaient et elle devenait un écho du passé.
«-Où est-elle ? Ai-je demandé à son employeur.
-Je n'en sais plus que vous, Sir. Elle est partie en pleurant avant même d'avoir fini sa journée. Je ne l'ai plus revue depuis.
- Avez-vous une idée de l'endroit où elle pourrait loger?
Mes mots ont elles ravivées de vieux souvenirs qui l'effrayaient? Me demandai-je.
Après d'âpres négociations avec son employeur, j'ai sonné, frappé et cogné à sa porte. Mais, les jours et les nuits passèrent dans un silence aussi lourd que le ciel qui se tenait sur mes épaules. Je poussai la porte, surpris qu'elle soit ouverte et vit la petitesse de l'appartement. Un simple coup d'œil et j’en capturer chaque centimètre dans ma mémoire. Une fois dans sa chambre, ce fut un choc.
Elle flottait avec une corde autour du cou. Chaque partie visible de son corps : mutilée. Du sang séché sous ses pieds nus. Je l’ai détachée, essayé de la ranimer. Des heures et des heures. J’ai même prié les forces divines dont je doute l'existence.
A travers ma vision floutée par les larmes, j'ai vu un papier dans sa main. Mon nom et mon adresse dessus. Je parvins à lire, entre les trous, les écritures appuyées au crayon :
« Pourquoi tous les hommes font semblant? Est-ce si amusant de jouer avec les sentiments? Lequel d'entre eux pourrait aimer autant? Non, Aujourd'hui c'était la fois de trop. Aujourd'hui, c’est la fin de ces maux.
La police est arrivée. Je leur ai dit que je voulais donner mon âme pour qu’elle vive. Ils m’ont dit que je lui donnerais en allant sur la chaise électrique.
Dans le collimateur du destin. Celui-ci s’est approché de moi comme une lame de guillotine. Car c'est mon dernier jour, et voici le moment venu de dire mes derniers mots.
Sachez que l'amour peut vous faire peur! Si peur, vous vous suicidez. Oh, Seigneur, comme elle était terrifiée par un amour qu'elle croyait faux. Sachez que l'amour peut vous condamner! Pour des crimes que vous n'avez pas commis... Parce que... Vous avez osé aimer... Et oh! Seigneur, comme j'ai osé l'aimer ! Maintenant, je vais rejoindre ma bien-aimé! Elle a perdu la vie par ma faute. J'abandonne ma vie pour prouver que je ne l'abandonne pas elle. Attention à l'amour! Parce que l'amour... Ah, l'amour… c’est le plus dangereux des psychopathes! »
Après l'exécution, un dossier a été ouvert par la police.
Le docteur Charlie D. Dickensen de la police scientifique a déclaré :
« Il est possible que l'homme ait été innocent. Nous avons trouvé le papier disant les mots qu’il a prononcé hier. Nous étudions la cause du suicide. Potentiellement causé par un trouble psychologique. »
La population n’a cependant pas changé son avis et pensent toujours qu’il s’agit d’un meurtre. D’autres informations seront rapportées dans le journal de la semaine prochaine.
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