Chapitre 18.3 - BASTUS - Idylle et plan de bataille

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Durant les quinze solaris suivants, Bastus travaille d'arrache-pied à préparer l'assaut du repaire. Il n'arrive à voir Héphiane qu'à la volée ce qui le frustre et agace la jeune femme. Cette dernière finit par avoir des doutes sur sa fidélité, notamment en ce qui concerne Eklesia.

Tard le soir, il congédie ses seconds et se rend en ville pour retrouver celle qui occupe ses pensées.

Arrivé à l'angle de l'habitation de la forgeronne, il manque bousculer un homme au pas précipité. Contrarié, Bastus relève la tête et reconnait l'homme à la carrure massive. Le prince presse le pas et toque à la porte d'Héphiane.

— Qu'est-ce qu'il y a encore ?!

— J'ai congédié mes hommes pour te retrouver. Cela ne semble pas t'enchanter.

Il entend des pas précipités puis la porte s'ouvre largement cognant bruyamment contre le mur.

— Bastus ! Désolée, je pensais qu'il s'agissait de quelq'un d'autre. Entre ! dit-elle d'un ton légèrement distant, les yeux regardant par dessus lui.

— L'homme de la dernière fois ? investigue-t-il en restant sur le pas de la porte, les bras croisés.

— Oui, il fallait que j'en finisse avec cette histoire, une bonne fois pour toute.

Elle s'approche de lui, attrape le col de sa chemise et plonge ses yeux dans les siens. Bastus se noie dans l'immensité de son âme. Il est hypnotisé, son coeur lui appartient sans conditions. Elle poursuit tout en le tirant à lui pour effleurer ses lèvres :

— Désolée de te faire pâtir d'une erreur de jeunesse. Il est parti, l'histoire est réglée.

Il sent soudain le manque de sa chair, le feu de la forge le possède d'un désir impérieux. Alors que le prince rabat la porte d'un coup de pied, il l'embrasse exalté, la poussant vers le lit. Elle lui rend son étreinte, attisée et ardente, tandis qu'il l'allonge sur sa couche. Ils ont besoin l'un de l'autre comme le marteau de l'enclume, dissociés mais toujours complémentaires. Il s'enivrent l'un de l'autre longtemps jusqu'à ce qu'il ne reste que les braises de leur passion. Lovée contre son amant, la forgeronne demande :

— Avez-vous bientôt fini avec la rebellion ? Ta présence me manque.

— Tu sais bien que je ne peux en parler avec toi, je te l'ai expliqué. Je voudrais tout partager à tes côtés mais mon statut me l'interdit.

— Alors, bafoue-le ! Fuyons ensemble loin de tes responsabilités ! Je ne pensais pas que ce serait si dur de te partager avec ton royaume, lâche-t-elle avec une urgence brisée.

Bastus ressert son étreinte. Il hume sa nuque alors qu'il lui caresse les cheveux.

— Comme j'aimerais ! Je me sens renaitre à tes côtés ! Mais je connais ma mère et mon frère, ils ne toléreront pas un tel acte de rébellion. Je serai traqué peu importe l'endroit où je fuirai et toi avec. Ils n'épargnent personne, pas même leur frère ou leur fils, encore moins sa compagne illégitime.

Héphiane tremble sous ses doigts.

— Écoute, je vais réfléchir à une solution, en attendant je n'ai pas le choix. Pour notre sécurité.

— Je t'aime ! souffle-t-elle.

— Je t'aime aussi !

Lorsque Bastus rentre au palais, tard dans la nuit, il sent une main agripper son épaule.

— Arrvida, énomotarque. Alors, ce plan d'attaque est-il finalisé ?

Tout le corps de Bastus se tend au son de cette voix.

— Arrvida suprême énomotarque, nous serons prêts à attaquer dans deux solaris.

— J'espère que cela ne souffrira d'aucun retard, mère attend des résultats.

— Seras-tu là pour cet assaut ?

— J'y compte bien. Que faisais-tu si tard, tu devrais te reposer pour être prêt ?

— Je prenais du bon temps, répond Bastus avec un sourire détaché, comme s'il parlait de l'une de ses nombreuses conquêtes.

Moins Kartos en saura sur Héphiane, plus il pourra la maintenir en sécurité.

— Quand ce n'est pas l'alcool qui te tient compagnie, ce sont les femmes. Tu es irrécupérable ! éructe Kartos avec mépris. Demain à l'aube, tu m'exposeras ton plan. Je veux éviter une catastrophe. Et nous devons parler d'Eklesia, je sais qu'elle est ici.

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