Solaris 121

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Journal de Métayos,extrait :

Solaris 121 de Solemnum 1451

La jeune princesse Animae-Mage a toqué à ma porte il y a une dizaine de solaris. Elle avait été déclarée officiellement morte mais grâce à son Essence elle a, contre toute attente, semé les assassins à leurs poursuites. Quel courage ! Elle est venue me demander conseil. Étant celui qui a le plus étudié notre monde, elle souhaitait connaître les possibles endroits où aller se cacher. Malheureusement, quelques heures après son arrivée, une vingtaine de soldats de l'armée unifiée ont envahi ma chambre. La jeune mère s'est débattue comme un fauve, tuant une dizaine d'hommes en peu de temps. Mais les Linéages n'ont pris aucun risque, ils se sont offert les services d'une Naïadienne pervertie. Cette dernière a asséché le pauvre enfant qui est mort dans les bras de celle qui l'a mis au monde. Déchirée par la douleur de cette nouvelle perte, la pauvre petite s'est jetée par la fenêtre.

Chaque nuit, j'en fais des cauchemars. Je la vois tantôt ensanglantée venir à mon chevet, son petit rabougri dans les bras, tantôt je la vois plongée dans des abysses insonsables et se perdre au milieu d'amoncellement d'os et de crânes.

J'ai l'impression de perdre la raison. Combien de temps encore mon esprit restera suffisamment fort pour supporter l'avalanche de nouvelles toujours plus désastreuses les unes que les autres ?

Jäyel m'a écrit il y a peu qu'il était désolé de ne pas m'avoir écouté. Mon pauvre apprenti a assisté à une exécution sommaire en place publique. Il me confie avoir désirer rejoindre une résistance mais il a trop peur pour sa fiancée et sa fille à venir. Je ne peux même pas me réjouir de cette magnifique nouvelle. Quel monde attend cette petite ? Je souhaite de toute mon âme que de cette horreur surgisse une lumière d'espoir pour Agdistiae, que cette enfant à naître ait assez de force et de courage pour aider à construire un futur meilleur pour panser nos erreurs.

Je reprends mon journal après avoir reçu une missive. Il m'a fallu longtemps avant de tarir le flot de larmes qui ne voulait cesser de sortir et de pouvoir reprendre ma plume. Je laisse à la génération future le soin de bâtir un bel avenir. Je n'en ai plus la force. Le désespoir a eu raison de moi. Les derniers Mages ont été officiellement déclarés morts, il ne reste plus un seul d'entre eux de part le monde.

Je couche sur ce papier mes derniers mots. J'implore le pardon de toutes ces âmes meurtries et le salut pour leurs bourreaux. Je formule mes voeux à ma femme et à mes filles, de se frayer un chemin de bonheur dans ce monde perverti et de brandir l'étendard de l'amour face à la haine qui gangrène Agdistiae. Je vous aime plus que tout mais je ne peux contempler ce monde déchu.

Vadem.

Metayos

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