Cascade
de
Devo Lution

Beaucoup de choses passent par les mots, que ce soit à l'oral ou à l'écrit. Pourquoi les deux se distinguent s'ils ont la même vocations : raconter ?
S'exprimer n'est chose aisée à l'oral qu'avec une intermédiaire, un interlocuteur ; je conçois que le fait de parler seul à seul avec soi même n'est pas impossible mais je doute que cela mène très loin (je vous laisse le soin de me dire si j'ai tord ou non).
Dans l'écriture l'interlocuteur n'est pas nécessaire, on vide son sac face à soi même comme si quelqu'un allait lire, de vous à moi je ne pense pas que tous les écrits soient destinés à un public.
Voilà selon moi la plus grande différence entre l'oral et l'écrit.
Pour ma part, je me considère à un glacier de montagne, la longue période de gel ne laisse transparaître nulle lettre, nulle mot transcender mon être. Mais à la venue printanière de l'inspiration, du besoin, des conséquence vécues ou prochainement à vivre, ma verve comme mes doigts se délient, laissant alors s'écouler le mince et ininterrompu flot des mots qui petits à petits rempliront pages et livres comme des gouttes remplissent des ruisseaux qui remplissent les fleuves.
Je laisse peu de place à la relecture, j'écris sur l'instant, pour l'instant. Mes yeux ne quittent point mon clavier, je me corrige après coup sans relire contextuellement. Si je devais filer la métaphore j'arriverais à accumuler toutes ces lettres dans un lac qui croîtrait à chaque nouvelle page.
Inéluctablement il finirait par déborder, n'est ce pas ? Alors voilà une bonne question, depuis toutes ces années à saigner mon encre, mes plumes, mes imprimantes, mes claviers, comment se fait-ce que je n'l'ai jamais vu en crue ?
Eh bien je pense avoir une esquisse de réponse, la chute en cascade de ces volées lyriques n'ont vocation qu'à s'évaporer sous les durées estivales du temps qui passe et s'accumule alors que les mécanismes musculaire et créatif prennent racine, cristallisent dans l'attente d'imprévus qui secoueront derechef le glaciere de ma verve.
Finalement, j'écris pour combler un puit sans fond, laissant sombrer la cascade jusqu'à son point de départ pour recommencer une fois encore.
A vous qui lisez ces lignes, ne trouvez vous pas amusement de traiter d'écris à l'écris pour écrire qu'au fond on écrit dans le simple but d'écrire ?
Voilà d'ailleurs un dernier cours d'eau pour la route peut être ?
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Ruisseau, Fleuve et Torrent | Chapitre | 5 messages | 6 ans |
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