Mon chère Bertrand,

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 Mon chère Bertrand,
La dernière fois qu'on s'est vu, c'était il y a dix ans. Je t'ai dit que tu étais une vraie girouette et que ta femme sentait la mimolette. Je m'en excuse, il vrai que ce n'était pas très sympa.

 Maintenant que cette fâcheuse histoire est réglée, j'aimerai bien venir vivre chez toi. Je déteste ta maison de campagne, complètement pommée au milieu de nulle part. Je hais les vaches qui broutent à deux pas de ta porte et j'espère vivement que tu es divorcé. Mais je suis à la rue. Tous mes biens sont littéralement partis en fumée. Personne ne peut m'héberger. Ma mère est décédée l'an derniers d'une crise cardiaque, à la suite d'une de mes blagues. Les tarentules en plastique de la supérette du quartier sont plus vraies que nature... Mon frère m'en veut toujours d'avoir provoqué ce petit incident. Sa copine aimerait récupérer les pots de fleurs que je lui ai volé Noël dernier. Malheureusement, c'est impossible. Je gère un trafic de plantes vertes avec le fleuriste du coin. Le commerce des cactus est au plus bas ce mois-ci. Je ne peux donc pas me tourner vers ma famille.

 J'ai bien pensé à demander l'asile à ma voisine, mais elle aussi a perdu son appartement lors de l'incendie. Je ne sais pas si c'est parce que j'ai mis le feu à notre immeuble en cuisinant un flan au poulet, ou si c'est parce que je lui casse les oreilles depuis que j'ai enménagé (j'ai pour habitude de régler ma chaine - hifi à pleine puissance, tous les dimanches), mais elle m'en veut toujours terriblement. eurs Je possède maintenant dix-huits boules de pétanque. Elle vise plutôt bien pour une dame de son âge.


 Mon pote Carlos vit encore chez ses parents et ils ont refusé de m'accueillir à cause de Gigi, mon rat de compagnie. Comme je suis incapable de l'abandonner, j'ai essayé d'appeler Hélène. Mais elle ne veut plus me parler depuis que j'ai égaré sa voiture. À court d'idées, j'ai demandé à mon patron de m'héberger. Il a refusé, juste après m'avoir demandé pourquoi j'avais libéré un alligator dans l'animalerie. Il avait l'air vraiment énervé. Je n'ai d'abord pas compris qu'il parlait d'Albert, le crocodile. Ensuite, j'ai essayé de lui expliquer ma stratégie en période de liquidation totale. Il m'a renvoyé. Je ne comprends vraiment pas pourquoi. Il avait pourtant proclamé en début de semaine que tout devait disparaître...


 Dans le désespoir le plus total, consient que c'était ma dernière solution, j'ai décidé de renouer contact avec toi. Bertrand, mon ami, mon sauveur, j'arrive chez toi dans une semaine. Je ne te demande pas vraiment ton avis, car je sais pertinament que tu vas bientôt avoir besoin de compagnie. Pour m'excuser du comportement que j'ai eu jadis à ton égard, j'ai acheté un cadeau à ta femme. C'est un aller simple pour l'Afghanistan ! Ainsi, elle rentrera quand elle en aura envie (et si elle en a es moyens...). L'avion par lundi, à trois heures du matin ! Merci pour tout.

 Ton meilleur ami, Gustave (qui est très gentil et sincèrement enthousiaste à l'idée de te revoir).


PS : je n'ai pas ton adresse, alors je n'enverrai pas cette lettre (les timbres coutent trop chère de toute façon). Mais ne t'inquiète pas ! Je finirai par arriver...

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