Nous vivons tous entourés de cercles vicieux.

Une minute de lecture

— Tu as les mains douces, me salut Winnie au saut du lit.

— Il faut que tu t’en ailles, lui opposé-je.

Elle se décompose, comme moi il y a tant d’années devant Rose.

— Pardon ?

Je cherche tant bien que mal à réunir ses affaires, luttant contre mes nausées matinales et mon dégout de moi-même. Elle n’avait pourtant sur elle qu’un sous-vêtement et un vêtement.

— Mais Blake, tu m’as…

— Je sais ce que je t’ai fait, la coupé-je. Et pour toi, ce sera Madame Torres. J’ai douze ans de plus que toi, tu te rappelles ?

— Mais…

— Arrête ! Oublie tout, à commencer par moi. Ou souviens t’en comme d’une sale expérience. Nous deux, pour de vrai, ça n’arrivera jamais.

Ce qui devait arriver arrive ; une larme se fait jour. Je me rappelle des paroles impitoyables de Rose, sur les gamines qui pleurent quand on les prend par la peau, qu’elles confondent toujours avec le cœur. Me voilà devenue aussi atroce qu’elle.

Incapable de trouver de quoi rhabiller Winona, je lui offre une ultime insulte : le peignoir de Reiner, très kitsch, avec des roses dessus.

— Je te laisse un quart d’heure, préviens-je.

Je sors de la chambre ou elle pleurera la moitié de ce temps.

— Pas de commentaires, ordonné-je à Lily qui cherche son paquet de céréale.

Elle lève les bras, innocente. Dans l’entrée, Jupiter aboie. Naturellement, quelqu’un sonne. J’ouvre. Reiner est là.

— Adrien m’a balancé, comprends-je.

— Oui, confirme-t-il. Je sais que tu es enceinte.

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