— Excusez-moi ?

— Ne restez pas là.

— Oui, j’aimerais bien mais je suis perdue, je cherche le village de Biston, vous savez comment je peux …

— Ne restez pas là.

Il reste planté là comme dans un jeux-vidéo. Bien, je vais me débrouiller encore une fois seule. Je décide de m’avancer sur la route jusqu’à tombé sur un grand terrain de foot. Le grillage est très haut et des gamins s’amusent autant au sol qu’en escaladant. Les parents ne sont pas loin et j’observe ce boucan. Il y a énormément de monde et je ne sais où donner de la tête.

Le terrain est accolé aux premières maisons et deux bus s’arrêtent dans les deux sens de cette rue étroite et sinueuse. Je continue ma route heureuse de voir que le panneau indique bien Biston. La circulation est assez dense et circuler à pied sans trottoir n’est pas chose aisé.

Je décide de couper dans une rue à gauche à la suite de l’indication d’un hôtel et je le trouve enfin. Manque de pot, il y a un tournage. Un café et une boutique souvenir fait face à l’hôtel. Des figurants et l’équipe se prépare. Je commence à faire demi-tour mais quelqu’un m’appel et m’entraine sur le lieu, assez pressé.

— Carole, on t’attend, on va commencer dans dix minutes.

— Attendez, je ne…

— Va au café, Mireille d’attend pour le costume.

Il me pousse jusqu’à l’entrée et je ne comprends plus rien. Ma valise est emmenée par un jeune homme et la supposée Mireille, m’embarque dans une pièce pour me donner l’habit d’une femme des années 30.

— Habille toi, une fois prête, revient dehors sur la terrasse, Jean qui joue ton mari et Bastien, ton fils de six ans, t’attendent aussi. Souviens, toi, film plus muet sauf à la fin, où Nat, vous laisse le champs libre d’improviser les dialogues. Compris ?

— Oui

— Attention, dernier jour de tournage. Dans cinq minutes, on tourne.

Elle me laisse là et je reste peureuse à l’idée de tourner. Encore plus quand c’est improvisé et dont je ne sais rien du scénario. Comment je vais- faire ? Je me prépare et je verrais bien. Une fois sur scène, tout se passe tellement vite surtout dans la danse entre rentrer et sortir du café. C’est une fois assise sur un banc avec ma famille fictive toujours devant, qu’une autre époque se déroule, plus moderne avant une petite fille qui me fixe avec sa sucette que je répond sans savoir si j’ai bien improvisé :

— Je suis ton ancêtre

Elle tombe la sucette et le réalisateur coupe avant t’applaudir. Tout le monde est heureux et il vient même me féliciter.

— C’était exactement ça qu’il fallait répondre ! Tu as bien cerné le personnage ! Bravo ! Un voyage dans le temps pour cette enfant concernant ses ancêtres tenancier d’un café. Super !

— Merci de votre confiance.

— C’est moi qui te remercie ainsi que tout les autres bien sûr. Bien, je te libère, je te rappelle pour l’avant-première !

Une dernière accolade et je reprend ma valise avant mes habits d’avant. J’ai bien aimé c’est vrai. Maintenant, j’ai faim et surtout soif. J’ai demandé aux autres, un bon endroit où se restaurer. Ils m’ont dit de passer par une porte menant à la vieille place. Où tout les bonnes adresses se valent.

Un passage secret peu éclairé et dont je suis heureuse de retrouver la lumière. Effectivement, c’est une place typique du moyen-âge avec une fontaine en son centre ! Je ne sais où aller et je continue ma visite avant de choisir. Ma valise a disparu et je m’angoisse de savoir comment m’habiller…mais je suis dans un pays des rêves ! Aucune raison d’angoisser…

Il y a beaucoup aussi de magasins, j’ai envie d’y rentrer…la faim grogne un peu plus et je m’arrête devant une boulangerie donnant sur l’extérieur. Pas de table…mais manger dehors me dérange pas.

— Vous avez choisi ?

— Eu oui, un sandwich jambon-beurre, de l’eau et aller, un éclair au chocolat.

— Très bien. Par carte ou espèce ?

Il prépare la commande et je fouille mes poches pour trouver une carte. Je ne l’avais pas avant et je la trouve belle toute dorée.

— Je ne sais pas si j’ai assez…je n’ai pas…

— L’argent est illimité ici.

— Ho, cool !

Il tend le terminal de paiement puis d’un sourire, je m’en vais chercher un endroit pour me poser. J’erre de rues en rues pour tomber sur un ancien palais et mange sur un banc devant le petit parc.