Célib' à terre
Sylvie, 36 ans, célibataire depuis toujours.
Plus jeune, je n'étais pas du genre à me poser de question. Je vivais chaque moment sans me soucier des conséquences, de l'avenir, ni même de ce que pensaient les autres. Tout était simple.
J'ai eu quelques aventures de-ci de-là, mais jamais vraiment de coup de coeur, et puis eux non plus apparemment. Il y a bien eu un homme où je n'aurai pas été contre, au moins ne serait-ce que le revoir, mais je me dis avec le recul que c'est peut être mieux ainsi.
Petit à petit, je suis rentré dans un cercle destructeur, principalement à cause de phrases répétées comme "Quand est-ce que tu te trouves un mari ?", Ou encore "T'as pas envie d'avoir un enfant, dépêche toi, l'horloge tourne" et le pire "Si ça se trouve t'es lesbienne".
Enfin, le pire, non, j'ai déjà essayé avec une autre femme, c'est surtout le dédain avec lequel c'était prononcé. Oui, j'aurais bien voulu le trouver ce mari, pas forcément me marier d'ailleurs, et puis avoir de jolies têtes blondes. J'adore les enfants des autres, mais saurais-je en élever un ?
Bref, la société me remettait en cause et m'engluait sous son dictat et cet acharnement exécrable de bien-pensance.
Mes amies ont été là pour moi, chacune a essayé d'utiliser leurs idées comme des outils pour me sortir de ce marasme.
Julie m'a emmené faire les boutiques pour me relooker et changer l'acceptation de mon corps. Ça a plus ou moins marcher.
Karine m'a emmené faire un trek en montagne pour dépasser par l'effort mon questionnement intérieur.
Laura m'a trainé voir une autre amie hypnothérapeute pour exorciser mes peurs et mon immobilisme.
Katia m'a, elle, accompagné à des séances de massage et bien sûr en a aussi profité pour sortir avec le masseur, elle changera jamais celle-là.
Sophie, elle, n'a pas tourné autour du pot et a commandé un womanizer et quelques autres sextoys qui me paraissaient sortir d'un dessin animé.
D'ailleurs, j'entends un camion qui s'arrête devant chez moi, j'espère qu'il n'est pas aux couleurs du site sur lequel a été Sophie à la phrase d'accroche explicite.
Oui, c'était bien ma livraison ! Je vous laisse, je vais ouvrir mes colis ... Et jouir !
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