Les Îles Sombres : Suite II.

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Le combat faisait rage sur la plage et les cadavres se répandaient rapidement sur le sable couleur d’ébène. Je m’étais moi aussi armée d’une épée, combinant ainsi magie et combat à la main, et faisais euphoriquement gicler le sang des créatures enragées qui se jetaient sur moi.
Toutes les personnes qui se trouvaient à bord du bateau et qui savaient se battre s’étaient jointes à nous, le reste étant en ce moment même à la recherche d’un refuge plus loin sur l’île. L’attaque, non seulement inévitable, permettait donc en second lieu de détourner l’attention pour que le reste du groupe puisse se cacher. Du moins, l’espérait-on.

Faisant danser ma lame, je tranchais, découpais, éventrais tout en envoyant de l’autre main valser au loin certains gobelins trop acharnés. À plusieurs reprises je dus également esquiver des têtes volantes inconsciemment projetées par Druss dans ma direction. Le colosse semblait voir rouge et la lame de sa hache ne cessait de tournoyer, se frayant dans la horde un chemin meurtrier. Les gobelins allaient amèrement regretter d’avoir mis sa famille en danger…
Entre deux nouvelles têtes de ce qui avait été des gobelins, j’entrevis mon ami en plein face à face avec un démon tout droit sorti du passé : Harguz. Il suffisait de le croiser une fois, même de loin, pour ne plus jamais l’oublier. Il était pareil à une montagne à côté de laquelle même Druss avait l’air d’un nain, et tout en lui suintait la malveillance. Bien que tenant bon pour le moment, je savais qu’Heinrich ne pourrait le vaincre.

- Il faut le rejoindre !, criai-je à Druss tout en projetant une nouvelle volée de gobelins pour nous faire un peu d’air. Il n’y arrivera pas seul, il va se faire tuer !

Il me lança un bref regard tout en éventrant une créature, lui aussi sachant pertinemment qu’il fallait nous rapprocher, mais que malgré nos efforts, nous faisions du surplace. Dès que nous en tuions, d’autres gobelins affluaient, nous tenant à distance du promontoire où les deux combattants s’affrontaient. Si telle était leur tactique, elle fonctionnait, ainsi, à mesure que leur nombre croissait, nos forces faiblissaient. Une nouvelle horde rappliqua et nous perdîmes complètement le peu de contrôle que nous pouvions avoir sur la situation. Le combat était sans issue et il n’y avait aucune retraite possible, même si pour Druss et moi la fuite ne s’affichait tout simplement pas dans les options probables. Mais nous étions accompagnés d’innocents qui, même s’ils avaient insisté pour se joindre au combat, n’avaient absolument rien à faire dans cette guerre. Et tant avaient déjà trouvé la mort avant que nous arrivions jusqu’aux Îles…
Sur la défensive, nous regardâmes donc les gobelins nous encercler en poussant des cris hargneux. Nous étions une dizaine au centre du cercle, certains blessés, mais apparemment aucun n’avait péri pour le moment. Druss peinait à contenir la rage de se retrouver ainsi pris au piège ; quant à moi, même si j’étais tentée d’essayer d’en catapulter quelques-uns, je savais que des dizaines d’autres me tomberaient dessus.
C’est alors que la terrible voix d’Harguz retentit. On pouvait presque entendre les roches trembler à ce son. Nous retournant, nous vîmes que notre ami était lui aussi en mauvaise position, une énorme main le maintenant tandis que la gigantesque lame crénelée se trouvait sous sa gorge…

- ASSEZ !, vociféra le monstre, je les veux vivants ! J’ai déjà écrasé assez d’entre vous pour que vous sachiez ce qui risque de vous arriver si vous désobéissez…. Bande de vermines ingrates !

Les gobelins retenaient leur souffle. Même les plus audacieux faisaient à présent mine basse.

 - Vous vous êtes amusés, à présent, nous passons aux choses sérieuses, poursuivit Harguz. Emmenez-les à la tour ! J’ai quelques petites choses à régler avant de les voir mourir…et lentement de préférence.

À ces mots, il commença à descendre du promontoire, maintenant toujours fermement Heinrich, et les gobelins s’écartèrent pour lui libérer le chemin. Ceux qui nous encerclaient se pressèrent alors à nous dépouiller de nos armes et à nous ligoter les mains.
Puis nous fûmes conduits à travers le paysage charbonneux et stérile.

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