le suicide d'Alan
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Il fixa solidement la barre de traction, ancrée dans l’ouverture de la porte. Il accrocha la première extrémité de la corde à l’aide d’un solide nœud constricteur, puis entreprit de réaliser un nœud coulant de type braconnier à l’autre extrémité. Alan avait prévu une pendaison partielle à genoux. Il avait lu, sur d’obscurs forums, que dans cette position, le poids du corps était davantage projeté sur la région cervicale, permettant ainsi de ralentir rapidement, voire de stopper, l’apport de sang au cerveau. "La physiologie de la mort par pendaison est assez complexe", pensa-t-il, tout en enfilant la corde autour de son cou. L’hyperstimulation du système parasympathique par pression sur les glomus carotidiens avec bradycardie et choc vasculaire était une possibilité, tout comme une ischémie aiguë du cerveau associée à la formation d’un œdème cérébral. Mais parmi toutes les questions physiologiques qu’il se posait, le jeune homme savait une chose : le potentiel létal d’une pendaison était très élevé.
Une fois la corde mise en place, l’étudiant se pencha doucement en avant. La corde, telle un étau, enserra la gorge d’Alan, oppressant les deux jugulaires, la trachée et les deux carotides. Une douleur insupportable le frappa ; sa respiration devint suffocante. De nombreux râles et gargouillements émanèrent du jeune pendu. Il sentit également, en plus de la douleur, une singulière sensation de gonflement de la tête, des lèvres et du cou ; un léger fourmillement parcourait tout son visage. Alan sentit que sa vision périphérique diminuait, puis ce fut au tour de sa vision centrale, et enfin, il sombra dans l’inconscience. Son corps inerte, dans un dernier élan de survie, fut pris de convulsions pendant plusieurs minutes, tordant ses membres en essayant, en vain, de se délier du lien mortel.
Il y eut quelques derniers soubresauts, quelques derniers râles, puis le corps devint immobile, comme si rien ne s’était passé auparavant.
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