Parallèle
C'était un Vendredi soir de fin de Printemps, les nuits devenaient plus douces et les journées plus chaudes. Paul et ses trois amis attendaient avec impatience le début du week-end. Ils avaient tous les quatre passés une semaine éprouvante, entre révisions d'examens pour les uns et journées de travail pour les autres. Ils avaient tous entre vingt-cinq et trente ans, se connaissaient depuis une dizaine d'années et malgré les différents chemins empruntés, ils avaient réussi à rester tous les quatre dans la ville de leur enfance.
Il y avait donc Paul, grand brun plus près de la trentaine que de la vingtaine. Il travaillait dans un bar réputé de la ville, aimait passer du bon temps avec ses amis. C'était le plus jovial de la bande mais aussi le plus autodestructeur. Il passait le plus clair de son temps à boire, à se droguer et à enchaîner conquêtes d'un soir. Malgré ce style de vie hédoniste, Paul restait un garçon charmant et attachant.
Venait ensuite Manon, une jeune fille trépidante, qui était également la plus jeune de la bande. Elle suivait tout le temps ses amis dans leurs aventures mais restait la plus raisonnée. Petite rousse aux tâches de rousseur, son visage innocent attirait la sympathie et ses yeux bleus hypnotisant rencontraient un certain succès auprès la gent masculine. D'une intelligence rare, elle étudiait la psychologie dont elle était passionnée.
Manon était la plus proche du troisième de la bande, Lucas. Un jeune homme timide mais captivant. Il se plaignait tout le temps du monde dans lequel il vivait, malgré un optimisme à tout épreuve. Bouillonnant de vie, il aimait profondément la musique et vivait convenablement de cette passion. Il lui arrivait de mixer dans les plus grands clubs de la ville qui était un lieu reconnu de la musique électro, ce qui s'accordait parfaitement avec son amour pour la musique. Malgré une forte concurrence, Lucas s'en sortait grâce à un grand talent et à une passion l’animant qui lui permettait de travailler convenablement.
Venait ensuite la dernière de la bande, Lola, la plus créative d'entre tous. Elle peignait, dessinait, écrivait et vivait de son amour pour l'art. Bénéficiant de parents aisés qui l'aidaient, elle ne travaillait pas mais passait l'essentiel de son temps libre à promouvoir toute activité artistique possible et imaginable. D'un naturel désarmant, c'était une fille plutôt introvertie, mais exaltée du monde qui l'entourait. C'était chez cette dernière que la bande d'amis devaient se retrouver en ce Vendredi soir.
Tous les quatre étaient de grands amateurs de musique techno et de paradis artificiels. Ils avaient tout testé, ou tout ce qui leur était possible de tester. Des stimulants aux empathogènes en passant des dissociatifs aux psychédéliques. Ce soir-là, Paul avait réussi à obtenir une nouvelle drogue qui inondait le marché, une drogue qui s'apparentait au lsd. Mais en beaucoup plus intense et puissante. De toutes les drogues que la bande avait pu tester, c'était le lsd qu'il préférait. Cela étant, ils savaient tous que ce n'était pas un jeu et qu'ils devaient l'utiliser dans les meilleures conditions possibles. Ayant connu tous les quatre un nombre incalculable de trips ensemble, ils se faisaient confiance. Ajouté à cela, un lien fort et invisible les unissait, ils avaient tout connu et se considéraient comme des frères et sœurs.
Dans un grand appartement haussmannien, qui lui appartenait, Lola avait confectionné un espace coloré où son talent artistique se mariait à merveille avec l'héritage historique de la demeure. Elle avait décoré une pièce de lumières violettes et bleus, posé un canapé en cuir vert et arrangé une petite table en bois où se trouvait eau, bière et un petit matériel de rouleur. Un tapis d'une beauté rare mélangeant habilement psychédélisme et influence orientale remplissait l’espace. Au fond de la pièce, derrière le canapé, se trouvait des enceintes. Lola avait préparé d'avance une playlist qui allait se jouer pendant leur trip. Essentiellement du Reggae, des musiques du monde et de la Trance. Tout était prêt pour le trip ultime.
Vers vingt-deux heures, Lucas arriva, suivi quelques instants plus tard de Manon et Paul. Ce dernier avait présenté la substance à ses amis, un mélange liquide, transparent et inodore, si inoffensif en apparence. Il y avait deux façons de le prendre. Ou en le mélangeant dans de l'eau ou en l'apposant délicatement sur un buvard. Une seule goutte suffisait pour douze heures de trip. D'un commun accord, ils décidèrent d’ajouter quelques gouttes dans une bouteille d'eau, puis de la boire ensemble par petites lampées. Lola lança la playlist pendant que Paul préparait la potion. Quant à Manon et Lucas, ils s’installèrent tranquillement sur le canapé. Ils s’ouvrirent une bière et firent tourner un pétard.
Quand tout fût enfin prêt, Paul prit la parole :
– Bon mes chers amis, tout est prêt pour notre expérience ultime. Qui veut avoir l'honneur de commencer ce merveilleux breuvage ?
Lola, tout excitée, se leva d'un bond :
– Moi ! Moi ! Moi ! Permettez-moi d'être la première !
– Mais je t'en prie, nous allons tous boire la même quantité de toute façon ! S'exclama Lucas, qui était tout autant émoustillé qu'elle.
– Cool, je suis l'inauguratrice de notre trip ultime. Merci les amis !
– Allez, finissons-en avec les amabilités, buvons notre Saint-Graal ! A toi l'honneur ma chère ! S'exclama Paul.
Lola prit une gorgée puis passa la bouteille à Lucas, à Manon et enfin à Paul, en dernier :
– Le meilleur pour la fin ! S’amusa Paul, non sans une once d'humour.
Ils finirent la petite bouteille et s’installèrent sur le canapé. Habitués aux drogues, ils entamèrent une discussion autour d'une bière pour se mettre à l'aise et se rassurer.
– La montée arrive au bout de combien de temps ? C’est comme du lsd ? demanda Manon qui était la plus sérieuse des quatre et d'autant plus craintive par cette nouvelle substance inconnue.
– Celui qui me l'a vendu m'a dit que c'était en tout point comme le lsd mis à part que c'est plus intense et plus puissant. Il m'a dit qu'il l'avait essayé à deux reprises et que le lsd à côté, c'était du pipi du chat !
Tous rigolèrent à la blague de Paul, il avait la capacité de pouvoir détendre l'atmosphère quand l'ambiance devenait lourde. Manon fut rassurée et alla se chercher une nouvelle bière. Une demi-heure passa. Les quatre amis ne ressentaient toujours pas le début de l'effet. Une heure passa à nouveau. Toujours rien.
– Ça commence à faire long ! Râla Lucas.
– Sois patient ! Rétorqua Paul.
– Tu sais bien que je ne suis pas connu pour ma patience ! A ce propos, vous avez vu ce qui s’est passé avec le Mandragore ? Ils veulent le fermer définitivement, c'est un scandale, c'est un des endroits les plus underground de la ville et aussi l'un des plus accessibles, la programmation est tout le temps génial et les soirées ne coûtent jamais plus de cinq euros. C'est scandaleux de supprimer tous les lieux de culture alternative, et je suis l'une des rares personnes à m'indigner ! Évidemment les gens préfèrent payer des dizaines d'euros pour un artiste qui jouera de la merde sous cocaïne, dans une salle remplie de gosses atteignant à peine la majorité. Sous plus de mdma qu'il ne faudrait jamais en prendre dans toute une vie. Vous n'êtes pas sans savoir que...
Lucas n’eut pas le temps de terminer sa phrase que soudain, lui et ses trois autres amis, devinrent statiques et mutiques, les yeux écarquillés. Un silence impressionnant avait envahi la pièce. La montée était venue d'un coup. Une montée d'une rare intensité. Même Paul, le plus habitué de la bande, sentit la puissance de la substance. Tous les quatre se tenaient la main. La pièce tournait sur elle-même. Ils purent distinguer une intense lumière autour d’eux. Un déchaînement multicolore pénétra alors leurs yeux. Une impression hallucinante de vitesse se fit sentir. Manon fût abasourdie par la puissance.
S'en suivit un défilement incessant de figures, de symboles et d'objets. Ils entendirent des voix leur murmurer : « Prenez garde ! Vous rentrez dans un monde où la réalité n'est plus la même, où l'espace et le temps se confondent ! Vous rentrez dans un monde où vos désirs, vos rêves et vos peurs seront mis à rude épreuve !». Les voix se firent progressivement plus silencieuses et la lumière baissa en intensité. La vitesse ralentit petit à petit. Les quatre amis commençaient à retrouver leurs sensations. Leurs sens étaient exacerbés. Ils percevaient chaque odeur, chaque toucher, chaque son, d'une façon accentuée. Ils arrivaient à communiquer entre eux sans se parler. Tout redevenait calme. Une étoile fit son apparition. Très lumineuse, elle était bien plus immense que le soleil. Ils étaient entourés d'eau. Une eau bleu clair, limpide, calme. Tous les quatre silencieux, ils se relevèrent pour admirer le paysage. Ils s'étaient réveillés sous un arbre, sur une petite île verdoyante avec autour d’eux cette masse uniforme, ce vaste océan. Et rien d’autre à l’horizon. Lola fut la première à couper court à ce silence pesant.
– Où sommes-nous ? Demanda-t-elle.
– Je ne sais pas ! Répondit Lucas. Mais j'ai l'impression de tout ressentir, n'est-ce pas génial ? Mais c'est effrayant, tout paraît réel ! Comme si on avait changé d’espace-temps ! Qu'est-ce que c'est beau ! Dit-il, enthousiaste.
– Mais tout est réel ! Pourquoi j’arrive à être totalement consciente de ce que je suis et où je suis ! Qu'est-ce que tu nous as encore fait avaler Paul ?
Manon commença à paniquer.
– Je ne sais pas... Essayons de garder notre calme, cela ne durera pas éternellement. Ce n'est qu'un trip. Vous avez entendu les voix ? Je pense qu'elles cherchaient à nous indiquer la voie à suivre. Confronter ce monde. C'est peut-être le but de ce voyage, conclut Paul.
– C'est flippant ! Poursuivit Manon. Où va-t-on ? Nous sommes entourés d'eau, indiqua-t-elle. Il n'y a pas de bateau ?
A ce moment précis, Ils entendirent un bruit semblable à une grosse vague déferlant à toute vitesse. Ils se retournèrent, affolés. L'eau tourbillonnait et semblait s'effacer au large. Quelque chose sortit de l'eau. Intrigués, ils se rapprochèrent. Peu à peu, ils découvrirent une immense barque en bois qui surgit près du rivage. Elle semblait les attendre.
– Que fait-on ? On la prend ? Demanda Lucas.
– Je pense qu'elle n’est pas sortie de l’eau pas hasard ! Voyons voir où elle nous emmène, poursuivit Lola.
Les quatre amis se mirent à nager en direction de la barque. A l’intérieur, quatre rames les attendaient.
– Tout cela est très bien, mais nous ramons par où ? Aucune terre à l'horizon ! Demanda Manon.
– Essayons d'aller vers le Soleil ! Proposa Paul.
– C'est sûrement la meilleure idée. Si personne n'a d'objection, allons-y ! Répondit-elle.
Tous hochèrent la tête pour se mettre d’accord. Le soleil devenait leur direction. Ils commencèrent à ramer. Plus ils avançaient, plus l'eau devenait sombre, signe d’un mauvais présage. Le soleil, d’abord éclairé d'un jaune exceptionnellement lumineux laissait place à un astre de couleur orange, le rendant angoissant. Quelque chose clochait :
- Cela ne me plaît pas ! Pourquoi l'atmosphère paradisiaque disparaît-elle ? Remarqua Manon, quelque peu inquiète.
– Continuons notre route ! Je suis certain que nous trouverons une autre île ! Poursuivit Lucas.
– Mais qu'est-ce que... ?
Lola fut interpellée par des mouvements rapides qui frôlaient la surface de l'eau. D'immenses crocodiles firent leur apparition. Manon sombra dans l’angoisse :
– Cela commence vraiment à me faire flipper ! Vous avez vu leur taille ?
– Ils sont immenses, mais ils ont l'air inoffensifs, contesta Paul.
– J'aimerais bien t'y voir ! Répliqua Manon.
Les crocodiles finirent par s’approcher et ils semblaient pousser la barque :
– Tu vois, ils nous montrent le chemin ! Quoi qu'il arrive, restons calme ! Il est primordial que nous restions unis, les amis ! Paul essaya de rassurer la bande, il devait assumer son rôle de leader.
- Ok, supposons que nous soyons dans un trip alternatif, un voyage ultime, commença à expliquer Lola. Déjà nous n'avons jamais connu autre réalité. Nous n'hallucinons pas, tout semble réel. Imaginons que nous ayons une quête à accomplir et que l'apparition de cette barque ainsi que ces crocodiles venus d’ailleurs soient des apparitions divines. Les esprits de ce monde nous demandent peut-être de les aider. Pourquoi, je ne sais pas, mais j'ai quand même le sentiment que nous devons rester unis et qu'on accomplisse ceci ensemble, comme l'a souligné Paul.
– Je suis impressionné, c'est bougrement intelligent ! Fit remarquer Lucas.
– Ok, c'est bon, je vais essayer de garder mon calme et de m'accrocher à vous. Je vous suis depuis toujours même si je ne suis pas forcément d'accord avec tout ce que vous faîtes ! Je suis juste terrifié ! Répondit Manon.
Paul s’approcha d’elle et la prit dans ses bras pour la réconforter. Il lui glissa quelques mots à l’oreille et resta près d’elle :
– Très bien, voyons où cela peut nous mener ! Confirma Paul.
Les crocodiles les emmenaient toujours plus près de ce soleil de couleur rouge sanguine qui devenait de plus en plus intense, rendant l'atmosphère apocalyptique. Les quatre amis avaient l’impression de s’engouffrer en enfer. D'étranges points lumineux firent leur apparition. Ils scintillaient et sautillaient dans l'air. La bande d'amis entendit des petits sifflements ressemblant à des chants. Paul se pencha dangereusement par-dessus la barque pour s’en approcher. Il poussa un cri d’exaltation quand il vit ce qui tournoyait autour de la bande. Des fées. Des fées leur tournaient autour :
- Regardez leurs ailes comme elles sont belles ! S’exclama Paul.
Mais personne ne l’écoutait. Manon, Lola et Lucas était absorbé par les profondeurs de l’océan. Car de nouvelles étranges créatures approchèrent de la barque.
– Waaaa ! Regardez dans l'eau ! Lança Manon.
Des femmes, les cheveux enflammés, le bas du corps recouvert d’écailles, nageaient autour d’eux. Elles chantaient. Un chant hypnotique, funèbre. Les quatre amis pouvaient sentir la profonde mélancolie provenir de leurs voix :
– Elles ont l'air si triste ! Affirma Manon.
– On dirait bien qu'elles essayent de communiquer. Peut-être pour nous demander de les suivre. Tout le monde nous guide ici, comme si nous étions attendus, fit remarquer Lola.
– Mais alors que s'est-il passé ici ? Pourquoi les ténèbres ont envahi ce magnifique endroit ? Qu'est-ce qu'on attend de nous ? Demanda Lucas, levant les yeux au ciel pour implorer des réponses.
– Je pense que nous ne devrions pas tarder à le savoir ! Lança Paul fixant l'horizon et ce Soleil si sinistre.
Les trois amis imitèrent Paul. D'épais nuages se mirent alors en travers de leur chemin. L'air devenait nauséabond, puant. Un mélange répugnant d’odeur de mort et de brûlé. Le Soleil avait disparu laissant place à une Lune noire. La barque s’avançait vers les ténèbres, dévoilant aux quatre amis un paysage monstrueux. Ils virent au loin d'immenses voiliers et chaloupes en flamme. Une forêt de braise s’étendait devant eux.
- C’est horrible… soupira Paul.
Manon se cacha les yeux pour ne pas montrer les larmes qui coulaient sur son corps. Elle était triste. Ce paysage de désolation avait fini par la faire craquer. Les trois autres amis l’étreignirent pour l’apaiser.
Ils virent alors un point scintillant qui les suivait. Cette chose semblait vouloir communiquer avec eux.
– Je crois qu'elle nous demande de la suivre…, lança Lola, quelque peu hésitante.
– Suivons-la ! S’exclama Lucas.
Lola essaya d'approcher son œil de cette lueur mystérieuse. Elle était minuscule. Mais plus elle se rapprochait, plus elle distinguait sa silhouette. Elle avait le corps d'une femme et des petites ailes accrochés à son dos. Lola n'en croyait pas ses yeux. Elle avait devant elle une fée :
– C'est incroyable !
– Je vous l’avais dit tout à l’heure ! Répliqua Paul.
Manon essuya ses larmes et observa Lola. Elle comprit vite pourquoi celle-ci était ébahi. D'un réflexe de la main, elle essaya d'attraper la petite fée. Mais cette dernière se défendait avec ardeur. Alors elle chercha à lui parler.
– Dis-moi toi, s’adressant à cette infime créature, saurais-tu répondre à nos questions ? Sais-tu où sommes-nous et ce que nous faisons ici ? Nous ne te voulons pas de mal, juste des réponses.
La petite fée était agitée. Elle tournait autour du groupe comme pour mieux les connaître. Pour savoir si elle n’avait rien à craindre. Puis, à leur grande surprise, elle se mit à leur parler. Sa voix était à peine perceptible mais audible :
– Je m'appelle Waliya, je suis une fée libre et votre guide.
– Notre guide pour quoi ? Demanda Paul, piqué par la curiosité.
– Vous êtes arrivés dans un monde parallèle au vôtre qui était autrefois le plus bel endroit de l'univers. Créatures et humains vivaient en harmonie. L'amour et la bonté étaient des préceptes respectés. Mais cette terre dans laquelle vous êtes arrivés est devenue un endroit horrifiant et terrible. Il n'y a plus d'âmes. Seulement une terre où l'on ne vit plus. Une terre de désespoir. Une terre qui ne connaît plus l'amour, la tendresse et la compassion. Une terre où règne sans partage un roi et un pirate autant pervers que sadique. Un roi qui ne vieillit plus, dont la soif de pouvoir et d’immortalité l'a mené a martyrisé toutes les créatures de ce monde. A les enfermer, à les exterminer. Un Pirate qui assouvit les fées à ses désirs et qui manipule les hommes à devenir aussi cruel que lui. Ce monde ne connaît plus que la perversité et la cruauté. C'est devenu une terre d'esclaves. Une terre que les ténèbres ont envahi. Une terre où les vices humains règnent en maître. Il n'y a plus que la souffrance et la mort. Et vous êtes ici pour le changer. Car vous représentez tout ce que nous étions avant. Les quatre amis étaient abasourdis. Le choc passé, Lucas prit la parole :
– Mais qui vous dit que nous sommes ceux que vous recherchez ?
– Je pense que vous connaissez déjà la réponse ! Rétorqua la fée.
– Notre amitié, Lança Manon. Ce lien si fort et si unique qui nous rapproche et nous unit.
– Exactement, confirma Waliya. Votre complicité et votre attachement, votre affection et vos sentiments sont nos seuls espoirs. Votre dévouement les uns pour les autres pourront à nouveau changer cette terre ! S'écria t-elle.
– Que sommes-nous censés faire ? Finit par demander Paul.
– Je vais vous emmener voir une femme qui a su résister à la tyrannie et qui vous expliquera le chemin à suivre. Mais il faudra la libérer. Elle est emprisonnée sur une île et il y aura des obstacles à franchir.
– L'île ? Demanda Lola, intriguée.
– Oui, une île immense ressemblant à une tête de mort.
– C’est très rassurant ! Lança Manon, toujours terrifiée.
– Voulez-vous continuer votre chemin et nous aider à retrouver notre monde ? Implora la fée.
Le groupe s'échangea un regard. Ils étaient troublés par cette histoire mais croyaient en la bonne foi de Waliya. Après concertation et réflexion, ils hochèrent la tête positivement :
- Alors en route, les amis ! S'exclama-t-elle.
Les quatre amis naviguèrent alors vers l'île à la Tête de Mort ne sachant ce qu'ils allaient affronter. Mais une voix intérieure leur murmurait qu'en aidant cet univers, ils pouvaient aider leur propre monde. Ils se prirent tous les quatre par la main et s’élancèrent maintenant à travers les océans, à la recherche d’un monde perdu.
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