Elle avait mal, une douleur physique inexplicable. Elle devait alarmer sa mère, non ? L'avait-elle fait ? Oui.

Sa mère lui avait dit : "Va chez le médecin." "Va chez le médecin" l'avait atterrée. Était-elle si insignifiante qu'on ne s'inquiétait même pas de son sort ? Ou dramatisait-elle ? Ou était-ce seulement ce sentiment qui revenait à chaque fois ?

Était-elle si insignifiante ? Se torturant l'esprit de questions, elle voulait être aimée. Elle cherchait de l'attention, mais ne récoltait que de la haine. On disait d'elle qu'elle était un monstre sans cœur, sauf qu'elle ne pouvait en vouloir à personne. Elle avait dessiné cette image elle-même, prétendant être une personne insensible, manipulatrice, égoïste, froide, alors qu'elle était tout le contraire. Mais que pouvait-elle bien faire ? C'était sa façon de se protéger d'un monde si cruel, un monde constitué de ses deux parents.

Ses parents égoïstes qui s'en prenaient à elle. Ses parents qui ne prenaient pas le temps de la voir, de voir qui elle était. Au lieu de cela, on la traitait de manipulatrice.

Ce feu qui brûlait en elle à chaque fois qu'elle n'allait pas bien, qu'elle ne pouvait éteindre, ni elle ni personne. Personne ? Non ! Il y avait bien une personne qui le pouvait. Son père, bizarrement, était la seule personne qui pouvait la consoler.

Est-ce que le texte contredit ces propos d'avant ? Oui, peut-être ? Que voulez-vous, elle n'arrive pas à se comprendre elle-même. Mais une chose était sûre : c'est que le feu que sa mère allumait en elle, il n'y avait qu'une seule personne capable de l'éteindre, et c'était son père. Ce père peu présent qui ne donnait pas vraiment d'importance à son enfant. Pourquoi ferait-il ça ? Alors qu'il en avait un autre, mieux que le premier ?

Cet enfant souffrant ne pourra peut-être jamais guérir à cause de l'égoïsme de ses parents ! Or il existe une issue envisageable mais la peur l'en empeche.

Alors il brulera.