Sortir du trou

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 Hank m'emmerde avec ses idées à la con... Et pourquoi j'ai dit oui ? Pfff et si ma gueule lui plaît, c'est pour ça qu'il me retape ? Qui prend les déchets en photos, les écolos ?
 Une coupe de cheveux, un sandwich une bière, un sac de croquettes pour Jojo... Un vrai salaire de ministre et en plus d'être un bon samaritain, il se fera du fric sur ma gueule de paumé !
 Si j'étais un mec en costar, j'aurais pas dit oui, tu peux en être sûr ! Ou alors ça lui aurait coûté un paquet de fric.
 J' me sens comme un cheval à qui on regarde les dents et ce con-là s'imagine qu'il sauve le monde avec ses photos.
  "Pauvre homme, pauvre homme, la vie est dure ! "

 Quel con ! ça lui plaît de se rouler dans ma fange, il s'appitoie et ça lui donne bonne conscience.
 Je le laisse tirer quelques clichés à regret : un contrat c'est un contrat.  me gave, alors ni aurevoir ni merci, je me tire avec soulagement en claquant la porte de son putain de studio de bourge.

 C'est pas le tout de se convaincre et de décider qu'on va s'en sortir...
 Quand t'as plus de dignité, des loques de fringues qui puent, quand t'as aucune chance de vivre tes rêves et nulle part où aller ; quand tu trembles à l'idée de manquer des quelques degrés de pinard qui t'aident à ne plus rien sentir...
 Mais ça fait rien...
 "Hein Jojo, on va s'en sortir ? Ricane pas c'est moi qu'a ton sac de croquettes !"  

 Putain je sens plus rien ; c'est vrai.
 Plus rien qui me donne envie de vivre ;
 "Jojo t'as besoin de moi, mais tu trouverais bien un autre zonard..."

 Mais Myriam qu'est-ce qu'elle ferait d'un père comme moi, elle pousserait de travers c'est tout. Non ! Myriam, c'est comme un idéal, une utopie. Des kilomètres de conditions me séparent de sa reconnaissance. Un clodo... Qu'est-ce qu'une petite fille pourrait comprendre à cette histoire ?

 Et puis, je dois bien me rendre à l'évidence, c'est pas les salopes qui font les clodos.
 Moi, j'ai un coeur de verre trop facile à briser et le clodo était à l'intérieur. Anielle a juste eu à le secouer un peu fort.

 Je peux pas m'en sortir tout seul et puis ça recommence à cailler ! Bordel j'ai soif !
 L'Aldi est pas loin, il est encore ouvert.

 Mais admettons que je veuille que ça bouge, la première des choses, c'est de retrouver ma dignité, un peu d'amour propre quoi !

 "Bon, on verra demain, hein Jojo ? Parce que là, ce dont j'ai vraiment besoin c'est d'une anesthésie générale et ce pinard il tape bien... T'en veux Jojo ? Nan ? T'as raison ! Allez viens sur la couvrante, contre moi, tu me tiendra chaud."

 Qu'est-ce qu'il a à me regarder l'autre con avec son air dégoûté :
 "Hé ! Dugland ! J'ai p'têt pas l'air bien propre et je vais pas tarder à être bourré, mais moi vieux, ch'uis pas pourri de l'intérieur"

 Je l'ai pas vu approcher, une bonne femme et son pote avec son gilet de marraude :

"Monsieur, est-ce que vous avez besoin de manger ou de vous réchauffer, avez-vous besoin de voir un médecin... Pouvons-nous faire quelque chose pour vous ?"

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