Qui dit technologie avancée dit…

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Quand c'est arrivé, je n'avais que neuf ans. Le 26 juin 2052. C'était un jour pluvieux, comme si le ciel avait pressenti le danger. Cette date était ancrée en moi. Un tatouage invisible gravé sur mon cœur. C'était le jour où l'on m'avait arraché mon père. Un après-midi funeste où l'intelligence artificielle avait pris le dessus. Les robots avaient envahi le monde avec force.

Le temps s'était écoulé depuis. Je venais de souffler mes vingt-sept bougies. Les machines dominaient depuis si longtemps que j'oubliais parfois comment c'était avant. Les humains n'étaient plus que des ombres, des échos du passé. Comme des rats, nous nous faufilions entre les ruines pour voler de quoi survivre. L'humanité avait fondu de moitié. Ne restaient que les résidus, les êtres brisés qui avaient choisi de se battre.

Notre monde n'était fait que de pas métalliques et de bruits électriques. L'air puait l'huile, le métal et les pots d'échappement. Un décor digne des plus grands peintres du passé. Il était difficile de trouver sa place. Je n'étais que le vestige d'une vie passée, un spectre qui errait sans but.

Il y a deux ans, j'ai rejoint le groupe de rébellion "Unité 404". Notre but était simple : déconnecter toutes ces putains de machines. Notre groupe était traqué par ces carcasses de métal.

La veille, notre chef Liv nous avait réunis dans l'ancien théâtre désaffecté de Paris, qui nous servait désormais de quartier général. Les rideaux étaient déchirés et sentaient le moisi. Les fauteuils éventrés nous promettaient un confort minimal. Et le froid humide me faisait couler du nez. Pourtant, à mes yeux, ce lieu était ce qui se rapprochait le mieux d'un foyer.

  • On a une opportunité. Une seule, lança Liv d'une voix ferme et légèrement tremblante.

Le plan : infiltrer la Tour Synapse, cœur du système d’IA, et déclencher une impulsion électromagnétique qui désactiverait tous les noyaux actifs de commande. Clairement, c'était une mission suicidaire. Gardée par des drones sentinelles, des tourelles thermiques et, pire : des Échos, ces humanoïdes hybrides qui pouvaient deviner nos mouvements avant même que nous les fassions.

Mais c'était ça, ou crever d'une autre manière. Vivre au grand jour menait à la mort. Alors nous avons accepté. Nous formions une équipe de huit personnes pour la mission. Nous avons élaboré nos plans durant une semaine. Tout se déroulait correctement. Tous nos espoirs allaient être bientôt récompensés.

Et puis... Il y a eu Caleb.

C'était le genre de gars qu'on ne remarque pas. Discret. Efficace. Toujours présent pour couvrir nos arrières. Trop parfait, en résumé. C'était lui qui avait guidé notre groupe par les catacombes jusqu'à la base de la tour. Il avait tout : les plans, les codes d'accès, même le rythme synchronisé de ces boîtes de conserve intelligente.

Tout était précis. Fluide.

Quand nous sommes tombés dans l'embuscade, nous n'avions absolument rien vu venir. Tout s'est chorégraphié dans un silence brutal. Les Échos nous attendaient. Deux de nos camarades étaient morts entre leurs doigts métalliques.

Et Caleb... Il s'est contenté de reculer sans tirer. Puis, il a levé les bras. Ils ne l'ont pas abattu, non. Ils l'ont reconnu. Comme l'un des leurs.

Il s'est tourné vers nous. Sa voix grave avait percé le calme qui s'était installé :

  • Désolé les gars. Mais moi, j'veux survivre. La résistance n'avait aucune chance. J'ai préféré me ranger du côté des gagnants, vous voyez ?

Je l'aurais tué sur le champ si une tourelle ne m'avait pas pris pour cible. Liv et moi, nous avons fui, les tripes nouées par la rage. La moitié de notre unité avait trouvé la mort. Pourtant, l'espoir avait grandi en moi au lieu de faiblir. Parce qu'en fuyant, j'avais reconnu quelque chose. Un signal, diffusé depuis la tour. Une séquence codée. Et je l'avais reconnue.

C'était la signature cryptée de mon père.

Mon cœur battait à tout rompre. L'espoir de le revoir un jour m'aidait à courir plus vite.

La mission avait échoué, mais la guerre continuait.

Une seule question me taraudait : l'humanité avait-elle encore une chance d'être sauvée ?

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