Master

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Je vivais une vie des plus normale, métro, étude, dodo et tout ce qui va avec, jusqu'à ce qu'ils arrivent, mais revenons quelques heures en arrière, au passage moi c'est Thomas Durant, un humain quelconque dans Paris, ma vie n'est pas passionnante fils unique d'une famille moyenne de campagne, ma vie se résume à un mot "ennuyeux". Si j'arrive déjà à trouver un boulot à la fin de mes études et une femme à aimer je serai déjà bien heureux, même si l'un comme l'autre c'est pas gagné, ouais je souhaite trouver l'amour, mais réfléchir sur mon avenir ne m'apporte vraiment pas grand-chose mis à part me rajouter des doutes et du stress :

–Drinnnnnnngggg !

Dix-huit heures la fin des cours a sonné, je prends mes affaires et sort de la classe, je vois malheureusement qu'il pleut averse dehors et j'ai pas de parapluie, ni de capuche, je souffle :

–Et merde !

Je sors en mettant mon sac de cours sur la tête, ce qui me fait chier c'est qu'il n'est pas imperméable, je dois me dépêcher de rentrer si je ne veux pas que mes cours soient complètement illisible. Je cours aussi vite que possible chaque flaque d'eau m'éclabousse et mouille mon pantalon, mes chaussettes sont complètement trempées maintenant, c'est vraiment pas mon jour. J'augmente la cadence de ma course, j'aperçois mon immeuble au bout de la rue je fonce comme jamais sauf qu'apparaît sur le trottoir une femme en manteau rouge avec un parapluie, je m'écarte au dernier moment en la bousculant, je lui lance sans un regard :

–Désolé !

J'arrive à mon immeuble, j'ai réussi à me trouver un logement miteux qui se situe au dernier étage, c'est pas trop cher pour ce que c'est, au moins c'est isolé et je n'ai pas de colocataires, c'est tout ce que je demandais, le bruit incessant des voitures est déjà suffisamment insupportable. Je grimpe les marches quatre à quatre vu qu'il n'y a pas d'ascenseur et monte au huitième étage, je déverrouille la porte et rentre avec fracas chez moi en soufflant un grand coup :

–Putain de pluie !

Je balance mon sac sur mon clic-clac et fonce prendre une douche, j'ai horreur d'être trempé surtout au niveau des pieds, je ressors de la salle de bain sec avec ma serviette autour du cou, j'ai mis un tee-shirt propre et un caleçon. Je m'affale sur mon canapé et sort mes cours humides de mon sac, heureusement que j'ai pas traîné dehors l'encre n'a pas été affecté, je place mes affaires à proximité du radiateur et l'allume :

–Reste à savoir qu'est-ce que je mange ce soir ?

J'ouvre mon frigidaire pour m'apercevoir qu'à part des bières je n'ai plus grand-chose, note à moi-même : faire les course avant de crever la dalle. Je prends une bière et l'ouvre, je bois directement à la bouteille et regarde dans mon placard, il reste du riz, des pâtes et de la semoule :

–Va pour des pâtes.

Je fais cuire ça en quelques minutes pour le dévorer devant mes cours séchés, je tourne les pages en prenant une bouchée à chaque fois, je finis mon repas et continue d'étudier, repassant les cours de la journée, quand la foudre me sort de ma concentration. Je jette un œil à la fenêtre, les éclaires zèbres le ciel nocturne illuminé par la pleine lune, je retourne à mes cours et remarques sur le dos de ma main une étrange marque rouge, on dirait un sceau en trois parties, puis des arcs électriques parcours le sol de ma cuisine et forme un cercle parfait et un pentagramme à l'intérieur :

–Mais qu'est-ce que... !

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'une femme apparaît au centre de l'étoile vêtue d'habit de mousquetaire, sa chevelure bouclée brune et ses yeux noisette perçant sont les seuls éléments qui me sont permis de voir, cela me surprend tellement que j'en tombe de ma chaise et reste silencieux, au bout de plusieurs secondes à juste se regarder dans les yeux en silence elle finit par me demander :

–Alors c'est toi qui m'as appelée ? Master ?

–Quoi !?

Je suis pantois face à ses événements et reste muet, elle me demande :

–La marque sur ta main, c'est bien un sceau de Master non ? Donc c'est toi qui m'as appelée.

–Mais je n'ai appelé personne !

–C'est quoi ce cirque ?

–C'est moi qui devrais dire ça ! Et puis t'es qui d'abord ?

–Oh c'est vrai que j'ai oublié de me présenter, elle enlève son chapeau et fait la révérence, je suis Saber ton servant, plus connu sous le nom de d'Artagnan.

–Hein !?

Elle lève un cil et demande :

–Je n'ai pas été assez clair ?

–Tu te moques de moi ? D'Artagnan est un homme.

Elle remet son chapeau en soufflant :

–Ah ! Vous les hommes vous ne savez même pas reconnaître une femme déguisée, en même temps à ne regarder que leur derrière cela ne m'étonne guère.

Je me relève doucement et essaye de me calmer :

–Bon ok ! Disons que tu dis vrai.

–Et je dis vrai.

–Pourquoi un illustre mousquetaire apparaît chez moi ?

Une voix à ma fenêtre me répond :

–Ça c'est une bonne question ! Et je peux peut-être y répondre !

Je me tourne vers la voix, une femme a l'allure androgyne et au cheveu rose vêtue d'une cape blanche se tient accroché à la gouttière, on reste éberlué devant elle sans réagir elle finit par nous demander :

–Bon par contre vous pourriez ouvrir la fenêtre ? Il fait un peu froid dehors.

Je fais ce qu'elle me demande et ouvre la fenêtre, elle rentre chez moi en me disant merci et fait un tour sur elle-même, ses longs cheveux roses sont attaché en tresse et retenu par plusieurs nœuds papillons noir, sous sa cape, se trouve une armure pour le moins particulière que je ne saurais décrire, mis à part le fait qu'elle est courte et qu'on voit un bout de son porte-jarretelle, puis elle nous dit :

–Ah ! Il fait meilleur à l'intérieur !

Je referme la fenêtre et demande :

–Vous êtes qui madame ?

Elle fait une grimace et me répond :

–... Alors d'abord c'est monsieur ! il reprend son air jovial. Je suis Ruler ! Cette guerre du Saint Graal étant particulière, j'ai été invoqué pour la surveiller et assurer son bon déroulement. Au fait moi c'est Astolfo l'un des douze paladins de Charlemagne !

–Qué ?!

Il se frappe le front :

–Bon je sens que ça va être long donc asseyez-vous tous les deux.

Bizarrement je fais ce qu'il me dit, d'Artagnan il met un petit moment avant de s'asseoir, Astolfo reprend une fois qu'il est sûre qu'on l'écoute :

–Bon ! Alors par où commencer ? Toi ! il me montre du doigt, tu as été choisie pour participer à la guerre du Saint Graal, je suppose vu ta tête que tu n'as aucune idée du pourquoi du comment.

–Euh… Ouais.

–Donc tu n'es pas l'un des volontaires, je suppose aussi que tu n'as aucune conscience de la magie.

–La magie existe ?

–Ok, donc il faut que j'explique tout depuis le début, alors pour faire simple pour toi, il existe une guerre du Graal qui se fait entre mage, sept mages se portent volontaire pour la faire, on les appelle Master, le gagnant voit son vœu exaucé, jusque-là normalement je ne t'ai pas perdu.

Je hoche la tête et il continue :

–Pour que le Graal puisse apparaître, il faut que les sept invoquent un esprit héroïque et qu'ils s'entretuent, la guerre du Saint Graal ne commence officiellement et uniquement quand les sept Servant sont invoqués, les esprits héroïques se définissent en sept classe, Saber, Lancer, Archer, Berserker, Rider, Assassin et Caster, un de chaque, toi tu es Saber, moi je suis a part, sache que je ne prendrais aucun parti, je suis là uniquement pour m'assurer du bon déroulé de la guerre. As-tu une question avant que je ne continue ?

–Mis à part le vœu, il y a quoi de bien à faire cette "guerre"?

–Voir son vœu quel qu'il soit exaucé n'est pas suffisant ? Si tu t'inquiètes pour ta vie sache que tu peux te faire protéger par l'église, personne n'attentera à ta vie au sein de ses murs.

–Quoi !? Je peux mourir ?!

–Le Servant est lié à son Master, si le Master meurt alors le lien qui le retient à ce monde se brise et il finit par disparaître une fois sa mana épuisée, il est donc plus intéressant de tuer le Master plutôt que le Servant, c'est un risque que les volontaires savent, donc personne ne t'en tiendra rigueur si tu abandonnes vu que tu n'as pas choisi d'y participer.

–Et il se passe quoi si c'est le Servant qui meurt ?

–Il disparaît et le sceau de soumission que tu as sur la main aussi, tu pourras alors retourner à ta vie d'avant si l'on te laisse faire, maintenant autre point important, je l'ai déjà mentionné un peu plus tôt, tous les Servant ont une réserve de mana cela leur permet de rester physiquement dans cette époque, le problème c'est que cette réserve n'est pas illimité, les Master leur servent donc de batterie si je puis m'exprimer ainsi, la vôtre non plus n'est pas illimité, mais elle se recharge avec le temps.

Je l'interrompts :

–Il se passe quoi si j'ai plus de magie ?

–Tu vas cracher tes poumons et tes tripes et si ton Servant n'a plus de réserve lui aussi il ne pourra plus se matérialiser avant un bon moment, au fait les Servant décident s'ils veulent être vu de tous, donc si Saber veut qu'aucun humain normal ne la voit, personne ne la verra excepté les autres Master et les Servant. Bon là je vais attaquer la dernière partie donc si vous avez des questions ?

Je regarde d'Artagnan qui fixe Astolfo, je lui réponds :

–Non.

Au même moment on toque à la porte, Astolfo réagi à cela en demandant :

–Tu attendais quelqu'un ?

–Non pas du tout.

–Alors attends ici.

Il va vers la porte et l'ouvre, une dame au manteau rouge avec un parapluie se tient devant la porte, je croise très fort les doigts pour que ce ne soit pas elle que j'ai bousculé, l'invitée surprise demande :

–Tu dois être Ruler je présume ? J'ai été envoyée par l'académie et l'église pour voir le Master et m'assurer de son volontariat.

–Ah ! Parfait ! Justement j'allais aborder la magie avec lui, rentre.

Non, mais pour qui il se prend Astolfo pour faire entrer des étrangers chez moi ? ils rentre tout les deux, la femme au manteau rouge a les cheveux noirs et a deux couettes positionées à l'opposé l'une de l'autre, ses yeux amandes et son teint claire me font présumer de son origine asiatique, elle porte une jupe noire avec des collants de la même couleur, je dirais qu'on a à peu près le même âge, elle se présente :

–Enchantée ! Moi c'est Rin Tosaka mage académique de Londres.

Je lui réponds :

–Euh enchanté.

Astolfo met fin à cette présentation en reprenant son cours :

–Donc j'en étais à la magie, chaque être normalement constitué en est pourvu plus ou moins en fonction de différents aléas, les Servant utilisent de la mana tout le temps, rien que pour rester dans notre monde ils en utilisent, quand ils se battent ou usent leurs pouvoirs et enfin chaque Servant à au moins au minimum un noble Phantasme, c'est leur attaque ultime si tu veux, sauf que ça leur demande énormément de mana, bon voilà ! Je t'ai dit tout ce dont tu as besoin de savoir, je te laisse voir les détails avec Rin.

Astolfo ouvre la fenêtre par laquelle il est entrée :

–Ah ! J'ai failli oublier !

Il se retourne vers d'Artagnan et pointe son bras vers elle :

–De part ce vœu je te l'ordonne Saber ! Tu ne commenceras aucun combat tant que je ne l'aurais pas décidé ! Et aucun ordre de ton Master ne pourra le briser !

Une aura rouge se dégage d'Astolfo et d'Artagnan qui s'estompe aussitôt :

–C’est le dernier point dont je ne t’ai pas informé, ton sceau est séparé en trois, donc tu peux donner trois ordres à ton Servant dont elle ne peut se soustraire. Voilà ! Désolé pour tout ça, mais je veux m'assurer que les Master involontaires soient tous prévenus des risques encourus avant que la guerre du Saint Graal ne commence. Sur ce, à la prochaine !

Il saute de la fenêtre et siffle durant sa chute puis je l'entends hurler :

–Hippogriffe !

Un hippogriffe majestueux apparaît alors et attrape au vol Astolfo, ils s'envolent tous les deux vers la pleine lune, en voyant cela je dis :

–C'est un rêve et je vais bientôt me réveiller.

Rin ferme la fenêtre en disant :

–Malheureusement pour toi c'est bien réel, nier la vérité ne t'apportera rien.

–Comment veux-tu que quiconque croit à ces absurdités !

–Parce que c'est tellement absurde qu'aucun humain normal n'y croirait, donc personne ne découvre la magie, ni la guerre pour le Saint Graal, à ton avis pourquoi on a réussi à faire cinq guerres sans que personne ne s'en rende compte ?

–Tu te fous de moi.

–Sais-tu ce qui c'est passé à Fuyuki ?

–La ville japonaise qui a été partiellement détruite ? Les infos on dit que c'était dû à une explosion accidentelle.

–C'était là que s'est déroulé la quatrième guerre du Saint Graal. Là tu as été choisie pour participer à la sixième.

–Et je suis censé faire quoi moi ?

Elle souffle :

–J'en sais rien de ce que tu dois faire moi ! Qu'est-ce que tu as envie de faire ? Tu veux participer à cette guerre ?

Je réfléchis à cette question, est-ce que j'ai un vœu au moins ? Je réalise quelque chose et demande :

–Mais du coup, les Servant n'ont pas un vœu eux aussi ?

–Les esprits héroïques invoqués ont tous un vœu où un regret, c'est pour ça qu'ils apparaissent durant la guerre du Saint Graal.

Je regarde d'Artagnan qui me répond :

–Ne me regarde pas comme ça, je ne te dirais pas mon vœu.

–Très bien ! je regarde Rin et demande, je peux avoir plus d'informations sur la magie et l'église ?

–Ok ! Mais avant tout ça…

–Oui ?

Elle détourne le regard :

–Tu peux mettre un pantalon ?

Je me rends compte seulement maintenant que je suis toujours en caleçon, je suis gêné et d'Artagnan me lance :

–C'est vrai ! Tu pourrais respecter un minimum les règles de bienséance, surtout entouré par la gente féminine.

Je vais vers mon placard et mets un pyjama en disant :

–Comme si c'était de ma faute que d'un coup trois femme apparaissent chez moi sans crier gare.

Rin m'explique une fois que je suis assis :

–La magie se présente sous différentes formes gémonologie, nécromantie, runologie etc, tout dépend de l'affiliation de la personne, l'église quant à elle supervise la guerre du Saint Graal pour qu'elle ne dépasse pas le cercle des mages. Sauf que là c'est particulier.

–Comment ça ?

–Tu n'as pas invoqué volontairement Saber non ?

–Bah non.

–Exactement comme les cinq autres, le premier Servant invoqué était involontaire, ni l'église, ni les mages n'avaient prévu de faire une guerre du Saint Graal, c'est à ce moment-là que Ruler est apparu, depuis on collabore pour s'assurer du bon fonctionnement de la guerre.

–En gros vous ne savez pas pourquoi tout cela arrive ?

–On a une vague idée, le Graal pourrait être à l'origine de tout ça.

–Le Graal à une volonté propre ?

–Normalement non, mais nous n'avons aucune idée du vœu exaucé lors de la sixième guerre du Saint Graal, on en revient toujours à la même question, tu es prêt à accepter les risques d'être Master ? Où tu veux laisser tomber ?

J'ai un sourire satisfait :

–Et abandonné mon vœu ? Hors de question, Saber ? Veux-tu participer à cette guerre avec moi ?

–Je ne serai pas là si ce n'était pas le cas.

Je serre la main où est le sceau :

–Alors gagnons cette guerre !

Nous voilà donc de retour où je disais que j'avais une vie normale avant qu'ils n'arrivent.

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