Les petites choses

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D'Artagnan gare la voiture devant la maison de mon enfance et avant de sortir je lui demande :

–D'ailleurs je dois t'appeler comment ? J'veux dire je vais pas t'appeler d'Artagnan, ni Charles de Batz.

–Hum… Appelle-moi Tagna et ça ira.

–Ok.

Je vois mes parents sortir de la maison pour voir ce qui se passe, je souffle :

–Heureusement qu'on a déposé Rin à l'église du village, s'ils me voyaient rentré avec deux femmes ils feraient une syncope.

Je sors de la voiture avec d'Artagnan, mon père les trait vieillis par son âge m'accueille les bras ouverts :

–Allons bon ! Que nous vaut le plaisir de te revoir ici, tu n'as pas des études à finir ? Mais qu'est-il arrivé à ta main ?

Il me montre la main où est dersomais gravé mon sceau que j'ai préalablement caché avec des bandages. Je lui fais une accolade comme si de rien était :

–C'est rien ! Dis que tu n'es pas content de me voir ça ira plus vite !

Ma mère qui n'est plus toute jeune elle non plus me demande :

–Et qui tu nous as ramenés ?

Je montre de la main d'Artagnan :

–Je vous présente l'amie dont je vous ai parlé, elle s'appelle Tagna !

–Enchantée de vous rencontrez !

Mon père me donne un coup de coude :

–Amie hein ?

Je souffle :

–Papa s'il te plait.

Contre toute attente d'Artagnan prend la parole :

–Désolée de vous décevoir, mais notre relation n'est que purement professionnel. Vu que je l'aide souvent dans ses cours et que j'aime beaucoup les romans de cape et d'épée, il m'a gentiment proposé de me faire visiter la ville du plus célèbre mousquetaire pour me remercier.

Mes parents restent bouches bée, moi aussi d'ailleurs, puis mon père se ressaisit en disant :

–Ah ! Oui les trois mousquetaires ! Un pour tous et tous pour un !

Elle l'agrippe par le col et le soulève :

–C'est tous pour un un pour tous ! Espèce d'ignare !

Elle se ressaisit de suite et dépose mon père à terre :

–Désolée cette apocryphe me sort de mes gonds, en plus vous m'accueillez si gentiment, tenez pour m'excuser !

Elle sort une bouteille de vin rouge de son dos :

–Je voulais vous l'offrir avant de repartir, mais vu mon comportement je me dois de vous l'offrir dès maintenant.

Mon père prend délicatement la bouteille et regarde l'étiquette, d'Artagnan ajoute :

–C'est du bourgogne de vingt ans d'âges, je vous conseille de la boire cette année, j'espère du coup que vous n'avez rien contre le vin.

–Non pas du tout, mais comment vous avez fait ? Je veux dire vous n'avez pas gardé cette bouteille dans votre dos durant tout ce temps ?

–La prestidigitation est l'un de mes nombreux talents avec celui d'apprécier un bon verre de vin. J'ai d'autres bouteilles dans le coffre que l'on pourrait déguster ensemble si cela vous dit.

–Si ces bouteilles sont aussi prestigieuses que celle-ci, ce sera un véritable plaisir.

–À la bonheur ! Il me faudra juste de solide bras pour transporter les caisses.

Mon père me donne une tape amicale dans le dos :

–Tu aurais dû nous la présenter plutôt !

–Nous nous connaissons depuis seulement quelques mois, je n'aurais jamais acceptée de suivre un homme comme ça, je ne suis pas une gourgandine.

Elle se dirige vers le coffre de la voiture et l'ouvre, je la suis, trois caisses pleine de bouteilles de vin rouge prestigieux est apparu à côté des valises, je lui chuchote :

–Comment tu fais ça ?

–C'est l'un de mes pouvoirs, je peux faire apparaître de la nourriture pour quatre et j'ai aussi les habilitées de mes compagnons, la ruse d'Athos, la force de Porthos et la lettre d'Aramis, je peux amadouer quiconque avec tout ça, pour ton père je l'ai dans la poche, il ne reste plus que ta mère.

Je lui souffle :

–Elle adore la viande fumée.

–Ah ! Bon choix.

Un jambon à l'os fumé attaché de manière à pouvoir découper des tranches apparaît dans le coffre, elle le prend dans ses bras en criant :

–Ah ! Je l'avais oublié celui-là !

Elle apporte le jambon en mimant le poids à la perfection, mes parents l'aident à le porter, elle leur dit :

–C'est pour aller avec le vin, j'aurais dû vous le dire plutôt, mais il m'est complètement sorti de l'esprit, le voyage a été long j'espère donc que son goût n'a pas été altéré, pour une belle pièce fumée comme celle-là ça serait dommage.

Ma mère lui dit :

–Oh mais vous n'auriez pas dû !

–Ah ! Mais si enfin ! On arrive pas les mains vides quand on est bien élevé, en plus c'est un fumage au bois de cerisier vous m'en direz des nouvelles, c'est la première fois que j'en fais un avec ce bois.

–Au bois de cerisier ?

–Oui, apparemment cela donne un petit goût fruité et sucré, je voulais essayer, en petit apéritif avec des fruits secs cela serait divin dit-on.

–Et j'ai du fromage qui se marierait à la perfection avec tout ça !

–Je vous laisse les bons soins de choisir un fromage qui vous conviendra.

Ça y est elle à amadouer ma mère, ils rentrent à la maison tous les trois me laissant porter les valises et les caisses de vin à moi tout seul, j'ai mis du temps pour tout rentrer dans la maison, personne ne peut nier l'influence andalouse omniprésente dans la maison due à ma mère et ses origines espagnols, les chambres étant à l'étage je monte les escaliers et dépose la valise vide de d'Artagnan dans la chambre d'amis, ma chambre qui est en face n'a pas changé durant tout ce temps, la poussière s'est posée sur les meubles, mon lit est fait je m'allonge en soufflant :

–Dans quel merdier je me suis fourré ?

–Thom ! Viens par ici !

–Oh ! Je peux pas être tranquille deux secondes.

Lancer :

–C'est obligé toutes ses affaires ? Iris ?

Je me retourne vers Lancer avec ses sacs sur lui et ses vêtements il pourrait se faire passer pour mon père, je lui réponds :

–On se fait passer pour des globe-trotters je te le rappelle, on passe plus facilement inaperçu comme ça !

–Je trouve ça idiot, pas besoin d'autant de vêtement et en plus on irait plus vite en voyageant léger.

–Nous sommes arrivés arrête de te plaindre !

–Grâce à qui ? Tu es bien contente de m'avoir !

–T'as qu'à m'abandonner ici ! Je me débrouillerai très bien toute seule !

–Si t'insiste !

Il dépose les sacs à terre et disparaît :

–Mais !

–Pas la peine d'essayer de m'appeler, je pars devant.

J'y crois pas qu'il me laisse seule avec les sacs à porter :

–Oh ! L'enfoiré !

Je récupère les sacs et continue la route en pestant :

–J'te jure que dès que j'te retrouve j'te fais la peau !

Caster :

–Tu voulais nous voir Ruler ?

Astolfo est devant une église de village où il n'y a pas âme qui vivent à cette heure de la journée, une vraie ville fantôme :

–Déjà merci d'être venu aussi vite personne ne nous verra par ici, je sais que j'ai dit que je resterai neutre dans cette guerre, mais je ne peux m'empêcher de venir en aide aux personnes en difficulté, comme ton Master.

Je baisse la tête :

–Désolé.

–Oh ! Ne t'en fais pas ! C'est juste pour t'aider dans la vie de tous les jours ! Moi et Rin on s'est mis d'accord sur ça, il n'y a aucun problème.

–Rin ?

Il ouvre la porte d'entrée de l'église et il nous invite à le suivre :

–Rin ! Le Master est là !

Une voix dans un coin du bâtiment nous parvient :

–Trente secondes j'ai presque terminée !

Rin apparaît devant nous vêtu d'un uniforme scolaire :

–Je viens de finir de poser la barrière magique, il me reste plus qu'à l'activer.

Elle va vers l'autel qui se trouve au milieu du bâtiment et dépose une gemme par terre qu'elle brise avec son talon, je vois au même moment Ruler et Caster souffler, comme s'ils venaient de se prendre un coup :

–Désolée, j'ai peut-être été un peu fort sur ce coup-là, bon revenons à nos moutons.

Elle ouvre une porte et sort un fauteuil roulant :

–C'est pour toi.

Elle le met à côté de Caster qui me porte toujours depuis notre départ :

–Sache que tant que tu resteras ici je te protègerai Dotou.

Caster lui demande sur ses gardes :

–Pourquoi ? Tu penses qu'il est pas assez fort pour cette guerre ?

–Au contraire, je pense que vous avez tous vos chances de gagner, je ne lui dis que ce que j'ai déjà dis aux autres, dans l'enceinte de ses murs aucun combat n'aura lieu sinon le fauteur de trouble aura affaire à moi et Ruler.

Caster me dépose dans le fauteuil roulant, Astolfo me dit :

–Une fois la guerre terminée tu pourras garder le fauteuil s'il te convient, d'accord ?

Je hoche la tête et fais tourner les roues, j'y arrive difficilement puis je finis par m'habituer, je tourne et regarde Caster en disant :

–Hey ! Regarde ! J'me déplace tout seul !

–Je vois ça.

Assassin :

–Oh ! Regarde ! Un escargot !

Je sors de mes gonds :

–Mais putain ! Tu peux arrêter de t'extasier devant tout ce que tu vois !

–Mais il est si mignon !

–Tu dis ça de tout ce que tu vois !

–Il faut savoir apprécier la nature, ma grande.

–Mais qu'est-ce qu'on s'en fout ! La guerre du Saint Graal a commencé !

–Ne t'en fais pas petit escargot un jour elle appréciera le spectacle que tu offres.

Elle lui touche la coquille doucement, je lui hurle :

–Arrête de m'ignorer ! J'ai pas envie de crever alors sois un peu sérieuse !

–Mais je le suis ma grande, oh ! Regarde ! Madame escargot vient de rencontrer monsieur escargot !

–Mais putain de merde !

–Oui ! Vous avez raison on va vous laisser votre intimité.

Assassin se relève et me montre du doigt une direction :

–Allons-y Felizia ! C'est par là !

–Tu es sûre ?

–Les escargots mon dit qu'ils ont rencontré des personnes bizarres sur cette route !

–Avec toi j'arrive jamais à savoir si t'es sérieuse où pas.

Rider :

–Et voilà, nous serons en sécurité pour la nuit mon enfant.

Il s'assied en face de moi, je finis par briser le silence :

–Dis-moi Rider ?

–Oui Kayla ?

–Tu pourrais m'apprendre à combattre ?

Il me regarde droit dans les yeux :

–Tu veux vraiment te battre ?

–Je ne suis pas une mage, alors c'est le moins que je puisse faire pour que tu évites de te préoccuper de moi en plein combat.

Il sourit :

–Très bien ! Demain matin on commencera l'entraînement à l'arc puis celui au sabre.

–Pas ce soir !?

–Non, notre voyage fut long et nous venons à peine d'arriver, il vaut mieux que tu te reposes mon enfant.

–D'accord, si tu le dis.

Archer :

–C'est donc ça le vieux continent ?

–Ouais on dirait bien, ça change pas beaucoup je trouve, mais du coup t'as pas un pouvoir pour trouver les autres ?

Il s'accroupit et prend un petit peu de terre friable :

–Non, il faut d'abord que je voie la personne avant de la pister, je vais quadriller la zone, meurt pas entre temps.

Il devient invisible :

–Comme si j'allais me faire tuer.

–Ça pourrait arriver.

–Tsss.

Berserker :

–…

–Tu pourrais me dire pourquoi on est en haut d'un arbre ?

Il me répond avec un cri de singe, je souffle :

–Évidemment.

Il ne bouge pas et scrute l'horizon, je lui dis :

–Tu sais, Ruler nous a dit de passer à l'église.

Il tourne la tête vers moi ses yeux rouges incandescents me fixe :

–Une église avec une croix, une croix !

Je mime une croix avec mes doigts, pour toute réponse il me donne un coup avec son bâton sur le crâne :

–Aie ! Tu sais ce que c'est une église ?

Il me répond par un énième cri de singe :

–Je prends ça pour un oui.

Je regarde le soleil qui décline lentement à l'horizon :

–Heureusement qu'il ne pleut pas.

J'entends le bruit d'un éclair et de suite la pluie tombe :

–Oh ! J'aurais mieux fait de me taire.

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