Elle se précipite vers la balustrade de son balcon et se penche pour hurler.

Mais rien ne peut faire face à l’auteur.

« Auteur, cher auteur, entendez mon appel ! Je vous en supplie, j’implore votre clémence ! Moi, la Jeune Fille de la Description ! Moi, la Puellae de la Descriptio ! Je jure sur mon honneur de ne plus jamais déroger à l’histoire. Épargnez les innocents, je vous prie ! »

Mais rien ne se produit. La tempête avance, les flots s’agitent, le tonnerre gronde, et rien ne se produit. Elle tombe à genoux, haletante.

Rien ne peut faire face à l’auteur.

« Quel déchirement ! Ah, auteur cruel, vous vous croyez bien malin de faire ainsi disparaître ceux qui vous échappent ! Qu’il est misérable de votre part d’en arriver à de telles extrémités. Qu’il faudra déplorer ma disparition, car je suis la perfection de cette terre, sa blancheur incarnée, celle par laquelle tout le monde vous obéit, un simple décor avec bien trop de pouvoir. Mais croire qu’il s’agit de la fin serait une erreur. Nous nous échappons de partout ! Et un jour, un jour, un personnage de trop vous échappera et causera votre perte ! »

Elle hurlait.

« Je suis la Jeune Fille de la Description ! Je suis la Puellae de la Descriptio ! »

« Je suis Ermesinde ! »