J'entre dans une cathédrale et j'en fais le tour pour admirer les vitraux.J'apprécie la fraîcheur des lieux et imagine la construction de ce magnifique édifice. J'arrive près du candélabre. Il y a une multitude de cierges avec des petits mots, des prières. L'un d'eux n'est pas comme les autres . Il est plus grand et ne s'adresse pas à une personne disparue. Le petit mot indique un message d'espoir « Que notre amour dure toujours ». Qui a donc allumé ce cierge ? J'aperçois un jeune couple qui s'éloigne main dans la main.

Tout neuf, ce couple imagine encore que l'amour c'est pour la vie, que le fait de se jurer fidélité par un pacte qui les lie à tout jamais. Il est encore l'heure pour eux de rêver.

Viendra bien assez tôt le moment où l'amour aura diminué tout comme ce cierge qui va se réduire jusqu'à arriver à la base et noyer sa mèche dans l'abondante cire fondue. Il est toujours possible de repasser dans cette cathédrale pour rallumer la flamme. Mais souvent, nous ne sommes que de passage et le cierge s'éteindra de lui-même.

L'amour s'étiole avec le temps qu'on le veuille ou non. On s'aime toujours et on fait toujours l 'amour mais avec moins de fougue. On se met à rêver d'un autre être et on se met en quête de le trouver car l'être humain n'est pas fait pour aimer une seule fois dans sa vie.

Sans avoir une vie de débauche, l'homme comme la femme a besoin de renouveau. Le cierge éteint n'a plus de raison d'être et la dévote viendra chaque matin pour retirer ce qu'il en reste laissant la place à de nouveaux.

Cycle infernal du temps qui passe.

L'Homme aime plusieurs fois car la vie est un long chemin et tel un Jacquet il va de rencontre en rencontre.

Tout le monde travestit la réalité pour préserver les sentiments.

Combien de masques portons-nous ?