Je me casse...
Cinq minutes, il ne me reste plus que cinq minutes à vous supporter, à faire partie de ce monde de merde.
Je vous laisse, je me tire, j’abandonne. J’ai essayé mais c’est pas possible, vous êtes tous trop cons, trop égoïstes, trop abrutis. Chacun ne pense qu’à lui et encore, qu’à lui à court terme. Vous n’avez pas encore compris qu’on n’a qu’un seul destin commun ? Qu’on s’en sortira tous ensemble ou pas ? Enfin que vous vous en sortirez. Moi j’en ai plein le cul, je me casse.
Plus que quelques minutes avant que ces foutues pilules fassent enfin leur effet et que je dorme longtemps, très longtemps et que je redevienne de la matière organique pour faire pousser des fleurs. Enfin je n’aurai plus à voir ces gueules enfarinées nous vanter le nouveau SUV, les nouvelles croisières et que sais-je encore ?
Mais bordel, vous n’avez encore pas compris ? Le bateau coule et vous êtes tous en train de continuer à faire cramer le gasoil de votre pick-up comme si de rien n’était ! Il y a le feu…
Moi, je fais comme le colibri dans un incendie, je fais ma part, je supprime ma production propre de CO2 et même, la décomposition des corps étant un processus anaérobie, je vais en consommer en disparaissant.
Allez, je ne vous dis pas au revoir, je ne veux plus vous voir, tchao… je sens que je pars.
Annotations