Autour d’un cœur qui bat ( 8 poèmes du recueil )
AUTOUR D'UN COEUR QUI BAT
j´ai mis ma vie dans un sous verre
pour la voir en transparence
coté endroit , coté envers
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REVER
Rêver c’est oublié de vivre
C’est voler et être ivre
C’est voguer sur l’éphémère
Rêver c’est vivre ses chimères ,
flotter légère , être libre ,
jouer avec des bulles d’air
sans plus se soucier de l’hiver
Rêver c’est danser une ronde
sur l’écume et sur l’onde ,
sur un fin rayon de soleil ,
les yeux maquillés de merveilles
Rêver c’est un très long sommeil
où seul le cœur est en éveil ,
aux accords d’une mélodie
qui s’enroule dans l’infini
Parfum enivrant d’une fleur ,
le rêve n’est qu’une senteur ,
effluve qui lentement s’exhale
et que des cymbales
entraînent dans leur tourbillon
de grelots et de sons
Rêver c’est murmurer la vie ,
chuchotement dont on frémit
marcher au bord de son délire
et se noyer dans ce plaisir
Rêver c’est oublier de vivre
c’est un songe que l’on habille
d’étoiles qui s’éparpillent
sur un voile de pacotille
C’est un livre imaginé
où l’on voudrait tant aimer
comme dans les contes de fées
Rêver , plus rien ne demeure
de la vie et de ses douleurs
C’est l’éternel bonheur ,
la où rien ne meure
Rêver c’est oublier de vivre
mais vivre …..?
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JE VEUX
Je ne veux pas dormir ,
je veux rêver les yeux ouverts ,
inventer un avenir
Je ne veux pas gémir ,
je veux crier ,
mordre la terre,
lèvres bavantes ,
et en souffrir ,
de nostalgie m’ensevelir
Je ne veux pas m’enfuir ,
je veux un jour partir ,
partir pour revenir
Je ne veux pas trahir ,
Je veux choisir
Le sens de ma vie
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DOUTE
Etrangère , je n'aurai jamais
ni d’ailes , ni de nageoires,
dans le ciel ou dans l’eau
je ne peux me mouvoir
Les pieds rivés au sol ,
engluée , je dois choir
pour ramper lentement
entre des arbres noirs .
Robot cherchant son âme
au fond d’un abattoir ,
colosse foudroyé
au destin dérisoire .
J’inventerai des ailes pour nager ,
des nageoires pour dans le ciel voler.
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JE N'AI VÉCU QUE MA VIE
Je n’ai pas été fourmi
ni cigale , dieu merci !
je n’ai vécu que ma vie ,
faite de hauts et de bas ,
de bonheurs et de trépas ,
avec son lot de tracas ,
de joies prises ici et la ,
de regrets et de remords
pointillés de désaccords .
J’ai parfois perdu le nord
et passé par dessus bord ,
jeté l’ancre sans tra-la-la ,
et chaviré quelques fois ,
” je ” emmêlé dans le ” moi ” ,
jeu où régnait le roi Chat ,
et si j’ai perdu le ” la “
la musique jouait sans loi .
Mon chemin je l’ai suivi ,
je n’ai vécu que ma vie ….
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SOUVENIR
Il a surgi un soir
du fond de ma mémoire
la plus froide , la plus noire
« je suis un souvenir
et je vais te détruire »
Il n’était même pas
un regret oublié ,
un remord du passé ,
une illusion d’antan ,
une parcelle de néant .
Joufflu et tout rosé ,
de l’enfance parfumé ,
il n’était pas armé
et il m’a emporté
dans une longue errance
bruissante de silence .
Il a murmuré
la porte entrebâillée
” voyageant dans l’oubli
tu oublieras la vie
qui sans cesse te meurtrît,
ou tu n’existes pas
ou tu es toi sans toi “
« Reposes ta douleur,
réconfortes ton cœur ,
il est peut être l’heure
de fuir le malheur
Oh ! douce tentation,
éphémère sensation
d’un bonheur sans nom.
Une voix a dit ” non “,
une voix inconnue,
voix jamais entendue,
c’était ma voix pourtant
surgissant du présent
et je suis revenue ,
triste et les mains nues
me battre pour l’inconnu
et faire sa conquête,
bannissant la défaite ,
d’une pichenette
j ai effacé la peur ,
la tristesse , la douleur
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AMOUR
L’amour faisait grise-mine
plus de route , plus de chemin ,
plus d’hier , plus de demain.
J’ai pris ton ombre par la main
et j’ai bouché mes oreilles
j’entends mieux avec le cœur
il parle mieux du bonheur
et pour chasser le malheur
j’ai mis un chapeau au soleil.
Dans le noir je t’imagine ,
ton sourire et je dessine
ton reflet dans le miroir.
L’amour ne faisait plus mine
d’exister , comment y croire ?
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LE BONHEUR il faut y croire
Le bonheur il faut y croire
c’est dans mon cœur ce jardin
qui s’éveille chaque matin,
le rien , le quotidien ,
les poissons dans leur bocal
immuables dans leur bal ,
les chiens qui vous font la fête ,
les perruches qui volettent .
Jeu du chat avec sa queue ,
un coin de ciel tout bleu .
C’est l’odeur du café ,
du givre la buée,
l’arc-en-ciel dans l’aquarium ,
même le réveil qui sonne
coupant les ailes d’un rêve
qui jamais ne s'achève .
La robe de chambre usagée
que l on ne veut pas jeter .
Dormir devant la télé
assise dans le canapé.
Le téléphone arrogant
imitant le bruit du temps
grelotant dans le silence.
La chanson que l’on entend
esquissant un pas de danse,
on se parle de contentement.
C’est le ronflement sonore
d’un ami qui dort encore,
on sourit de son concert
dont lui se désespère .
C’est un livre inachevé
sur la table de chevet.
Le bonheur c’est d’être la
et de savoir que demain
hier recommencera.
C’est la vie au jour le jour
avec ou ‘ sans amour ‘,
simplement le fait de vivre.
A vouloir que le destin
vienne nous prendre par la main
nous conduire toujours plus loin
pour trouver un blanc chemin
bordé d’extraordinaires
on marche avec des chimères
qui vous laissent un goût amer
Être heureux on ne sait plus
c’est une illusion perdue
Toutes ces petites joies
qui s’enchaînent , c’est pour moi
le bonheur , ici bas
L’aventure vient , parfois
créer un tout autre émoi .
A chaque fois je l’accueille
comme une fleur que l’on cueille
cadeau que l’on attend pas,
qui n’en a que plus d’éclat ,
qu’il vienne de cupidon
ou bien de ma déraison.
Celui qui n’a rien compris
même à la monotonie
et qui sans vivre , vieillit
ne sera jamais heureux.
Errant sans ouvrir les yeux
éternellement malheureux ,
ne sachant pas être mieux
Comme le ruisseau qui s’écoule,
qui musarde , qui gazouille,
le bonheur il faut le voir,
à chaque minute y croire,
c’est une si belle histoire,
un conte, un songe ,un miroir ,
un poème , un roman noir,
d’Epinal l’imagerie ,
l’écho d’un simple merci
Le bonheur , c’est la vie .
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DOUTE
Quand je suis seule
je fais semblant d’être deux
Quand on est deux
on fait semblant d’être trois
Comme on est trois
l’un fait semblant de ne pas être là
Quand on est deux
je fais semblant d’être seule
Il y a toujours un présent qui pour les autres n’est pas là
Il y a toujours un absent qui semble toujours être là
Et dans tous ces faux semblants , l’absence est toujours là
Plus oppressante à chaque fois , ta présence ne la voile pas
On fait semblant d’être là ensemble pour exister
en deux assemblés
en trois disloqués
seul inachevé
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