Je suis une bande de jeunes à moi tout seul
s déambullait dans les rues et il semblait plutôt seul, à priori.
Il ressemblait à n'importe qui et pourtant il dégageait quelque chose de différent. Sa route avait souvent croisé la mienne, sans que je lui porte une quelconque attention. Néanmoins, à chaque fois, que nous nous sommes croisés, je ressentais un sentiment étrange. Un vide, une question, une réponse à une question que je ne connaissais pas.
Ce jour là, il discutait avec des gens et il leur parlait de son père.
Les gens qui l'entouraient semblaient captés par ses paroles, malgré le fait que, ce que je pouvais capter, à distance, ressemblait plutôt à des banalités.
Après une bonne demi-heure, les gens se dispérsèrent et il se retrouva seul.
Je me décidais donc d'aller à sa rencontre et de prendre le risque de le questionner.
- Salut!
- Bonjour.
- Tu viens souvent ici pour chercher des électeurs?
- Souvent, oui. Pour des électeurs non. Car il y aura beaucoup d'appelés et peu d'élus.
Pour une entrée en matière, ça commençait plutôt fort. Je me suis dit que j'avais trouvé le parfait candidat pour exercer ma curiosité et ma perspicacité.
- Tu fais donc de la politique.
- Non. Je laisse les hommes la faire.
- Mais alors, lorsque tu parles d'appelés et d'élus, tu fais alusion à quoi?
- Au royaume de mon père.
Là, j'avoue que je n'ai aucune réplique, tant la réponse et innatendue.
- Tu est donc un gars dont le père à de la thune et tu préfères t'en sortir toi-même plutôt que de profiter de sa richesse. En fait, tu n'assumes pas d'avoir tout sans que tu n'aies rien à faire.
- Mon père possède tout. Donc moi aussi.
- Et?
- Et tout ce qui est à lui est à moi et tout ce qui est à moi est à tout le monde.
Soit il se paye ma tête, soit c'est du 3ème degré, soit c'est une caméra cachée et je suis tombé dans le piège.
- Trêve de plaisanterie. Si tu me disais comment tu t'appelles, ça me permettrait de mieux comprendre tes propos et peut-être de mieux t'identifier.
- Je m'appelle Jésus.
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