☥ Chapitre VI : Le dernier souffle...
Plusieurs semaines s'écoulèrent tranquillement jusqu'à ce jour...
Je me levai avec un mauvais pressentiment... La sensation que c'était la fin de la guerre et la fin de mes soucis.
Mon père m'accompagna en voiture jusqu'au lycée. Il tombait des cordes, c'était le dernier jour des cours. Il ne faisait vraiment pas beau et pourtant il faisait très chaud. C'était un temps tropical, très étrange dans notre région...
Avant de sortir de la voiture, comme à mon habitude, je fis un bisou sur la joue de mon père.
- Sois prudente, me dit-il inquiet, pressentant aussi quelque chose.
Devant le lycée, j'aperçus un groupe réunit sous des parapluies et mes amies un peu plus loin m'attendant abritées sous le grand sapin de l'entrée.
Clarisse et Lola avaient l'air triste lorsque je m'approchai.
Lola avait rêvé cette nuit. Ou plutôt fait un cauchemar de ma mort.
Pour détendre l'atmosphère je leur contai une blague qu'un copain m'avait racontée la veille.
Soudain, Lola se mit à sourire, même pas pour ma blague mais pour la personne arrivant derrière moi. Je compris à son regard qu'il s'agissait de Elie.
Il nous salua Clarisse et moi puis se tourna vers Lola. En prenant garde que les humains du lycée ne le voyait pas, il déploya ses ailes, enlaça sa copine s'enfermèrent dedans. Ah lala... L'amour...
Nous voulûmes les laisser seuls et nous mîmes plus loin. Clarisse m'avoua que la journée lui paraissait bizarre... Elle trouvait l'atmosphère pesante.
Son copain vint la voir, arrivant en même temps que Benoît. Il m'embrassa et m'enlaça tendrement.
- Aujourd'hui est un grand jour pour nous mon amour, murmura-t-il.
Je ne compris pas pourquoi il me disait ça tout à coup. La cloche sonna, nous obligeant à aller en cours. Je croisai Constance dans le couloir. Elle me prit à part et me chuchota qu'elle avait peur pour moi. Toutes ces prédictions commençaient à me faire peur...
Le midi, mon bien-aimé être des ténèbres me demanda de le rejoindre seule dans le parc à côté du lycée et en vampire. J'acceptai et à la fin des cours, sentant que quelque chose de grave allait se produire, j'enlaçai tous mes amis et les quittai en essayant de les rassurer.
il n'arrêtait pas de pleuvoir, arrivée au parc, mes cheveux et mes vêtements étaient trempés, me collant à la peau.
Benoît m'attendait, debout dans l'herbe. La pluie ralentit et finit par s'arrêter. Lui aussi était trempé jusqu'aux os. On s'embrassa et on finit par se moquer l'un de l'autre de notre état.
- Allez, tu te transformes ? Je le fais après toi, Ok ? me demanda-t-il en allumant une cigarette.
- Euh, d'accord... répondis-je toujours étonnée. Tu sais que tu es vraiment étrange aujourd'hui ?
- Tout est bizarre aujourd'hui de toute façon ! me dit-il avec un grand sourire me perturbant énormément.
Benoît se transforma à son tour.
- On joue ! s'exclama-t-il très sérieux.
- Ok... mais on joue à quoi ? interrogeai-je avec méfiance.
Il se tramait quelque chose que je parvins pas à déceler. Benoit m'empêchait d'accéder à ses pensées.
- Je vais t'expliqué rapidement les règles du jeu avant qu'une tempête n'arrive. Dès que le vent se lèvera et que l'orage se mettra à rugir, ça voudra dire que la partie commence. Ton but est très simple... Tu dois me couper mes deux cornes. Le mien est de transpercer ton coeur.
- Tu te rends compte que tu veux que l'on s'entretue ?! Pourquoi ? Tu es devenu dingue ou quoi ?!
Je paniquai. Il était la seule personne à me rendre comme ça. Au fond, je savais que nous avions tous eu le même pressentiment... Aujourd'hui, je signai mon arrêt de mort.
- Si, si, je suis sérieux !
Il me sourit avec ses dents pointues éclatantes.
- Je t'aime, on est fait l'un pour l'autre. Mais les créatures des ténèbres ne s'associent pas avec les vampires... Tu le sais très bien ! C'est toi, Reine des vampires qui l'a même dit, n'est-ce pas ? Mon père est à ma recherche pour me tuer, seuls les tiens m'acceptent. En tant que Prince des ténèbres, je veux aujourd'hui mourir avec toi, ô ma Reine...le veux-tu aussi ? finit-il les yeux brillants de larmes
Je me sentis étourdie tout à coup. Tout ce qu'il venait de me dire me percuta de plein fouet. Ma respiration se coupa un instant. Je n'arrivai plus à réfléchir... Mon cœur battit la chamade et aucun son ne sortit de ma bouche. Je me ressaisis et réfléchis. Bonté divine, mais qu'est-ce qu'il lui prenait !
- Non, je refuse ! déclarai-je enfin. J'ai des amis, ma famille à protéger et un peuple à guider. Je t'aime aussi, mais je ne peux commettre l'irréparable ! C'est du suicide ce que tu me proposes-là. Mon devoir, c'est de mourir pour le peuple et pour les gens que j'aime, nous trouverons bien une autre solution pour vaincre ton père !
Son regard devint noir. Il était déçu de ma réponse. Je vis la rage prendre possession de lui.
- Tu es en train de dire que c'est un amour à sens unique depuis le début ?! Si tu m'avoues que tu m'aimes sincèrement, je te tuerai et me tuerai ensuite. Le combat doit commencer.
En effet, la pluie se remit à tomber, le vent se lèva et un éclair déchira le ciel. Le tonnerre rugit.
- Je t'aime Ben, énormément... avouai-je. Mais la vie de beaucoup de gens est entre mes mains ! Je ne peux et ne veux les laisser tomber maintenant ! Tu sais...
Il me coupa la parole. Cet aveu me couterait la vie.
En un instant, il se mit à faire un cercle de feu autour de moi. Les flammes me firent suffoquer. Je me téléportai en haut d'un arbre. Je l'aperçus, assis en tailleur dans l'herbe, dos à moi, en train de former une boule de feu. De mon côté, j'essayai de trouver un plan, la tristesse me submergeant. Si je libérai mon poison, je l'assommerai simplement comme il est puissant. Je ne l'attaquerai pas de suite... J'éviterai ses attaques pendant un petit moment, et quand il sera un peu affaibli j'utiliserai mon poison.
Il se releva et se tourna dans ma direction. La boule de feu était vraiment énorme. Faisant presque ma taille, il la divisa en une vingtaine de boules. Jonglant avec, il arborait un sourire comme si ça l'amusait. Soudain, il m'attaqua en m'envoyant une par une les boules de feu. Je les esquivai, en me téléportant, en courant ou en volant successivement. L'arbre sur lequel je me trouvais s'effondra en cendres.
- Tu vois ma chérie... Il fallait bien en finir un jour. Tu ne crois pas ? Cet arbre avait cent quarante huit ans, tu es plus vieille que lui, non ? Il va falloir que toi aussi tu meurs. Nos ébats amoureux étaient bien bon en revanche, maintenant, il faut passer aux choses sérieuses !
Sa réplique me blessa. J'avais l'impression qu'il était devenu fou. Il forma cercle de feu autour de lui. Un éclair le percuta et en un instant, il se transforme en un monstre de feu géant. Mon poison n'allait rien faire contre ça. Je dégainai toutes mes armes, m'envolai et atterris dans l'herbe, face à lui.
Benoît s'approcha de moi. Chaque pas qu'il faisait, laissait un énorme cercle noir dans l'herbe.
- Non ma petite vampire... soupira-t-il de sa voix rocailleuse. Tes armes ne te serviront à rien, elles vont fondre avec le feu ! rit-il avec un rire diabolique me faisant frissonner.
Je me téléportai de nouveau dans un arbre aussi grand que le premier et le plus éloigné possible de ce monstre pour me laisser le temps de réfléchir. J'utilisai tous mes sens. Je parvins à voir le cœur du monstre. De la taille d'une balle de hand-ball. C'est là qu'une idée me vint. Je sortis un peu de poison, le mis sous forme de gaz, l'enfermai dans le manche de mon couteau. Avec la plus grande force possible, je le lançai dans le cœur du monstre de feu. A ce moment là, je dû m'éclipser. Je me cachai derrière un tas de pierre sensés former une statue. Une grande explosion raisonna dans la tempête.
Je jetai un coup d'œil vers Benoît. Il avait repris sa taille normal, toujours sous son apparence d'être desTénèbres. Il était étendu par terre. En un fragment de seconde, je me trouvai auprès de lui. Ses pupilles en amande rendaient ses iris rouges sang énormes. Je m'aperçus qu'une de ses cornes était pulvérisée.
- Tu vois, murmura-t-il, ce n'est pas si compliqué de se battre contre la personne que l'on aime. Achève-moi alors...au point où j'en suis... respira-t-il avec difficulté.
- Tais-toi ! pleurai-je. Je vais te guérir !
Je déposai mes katanas et mon pistolet près de lui. Malgré mes larmes, j'arrivai à me concentrer pour le soigner... J'étais épuisée. J'avais l'impression que ce combat durait une éternité.
Le clochet de l'église sonna le début de soirée. Papa allait commencer à s'inquiéter. Je n'avais plus assez de force pour le soigner, cependant, il avait l'air d'aller déjà mieux. J'avais tellement eu peur que je ne pus m'empêcher de me coucher sur lui et de l'embrasser...
- Benoît, Prince des ténèbres... Je t'aimerai pour toujours ! craquai-je. Courage, il faut que je t'amène à...
Je n'eus même pas fini ma phrase, qu'il m'enfonça un poignard dans la poitrine. Je me relèvai et le regardai stupéfaite. Il avait réussi à transpercer mon cœur. En retombant sur les genoux, je saisis mon pistolet et lui envoya une balle explosive dans la deuxième corne. Une seconde après, je m'écroulai par terre. Sa corne explosée, il retomba sur moi. Il me dit je t'aime pour la dernière fois. Des larmes troublèrent mes yeux. Mon sang coula et se mêla au sien. L'herbe et la boue me donnèrent froid dans le dos. Sa chaleur corporelle et la chaleur de son sang au contraire me réchauffèrent. J'imaginai que cette chaleur était celle de son amour.
Mon sang se répandit dans l'air. Il dégagea une odeur forte. Je sentis la présence de personnes que je connaissais, mais elles étaient encore loin. J'entendis des pas et des cris. Je crus voir mon grand-père, mes deux pères et tous mes amis courir vers nous. Ils ont du sentir le sang et entendre le combat. Tout d'un coup, j'eus froid partout. Le corps de Benoît devint poussière, et monta vers le ciel. Je me sentis partir aussi...
Mon grand-père arriva près de moi. Je le sentais.
- Grand-père, murmurai-je. Promets-moi de régner et protéger les gens que j'aime. Ceci est ma dernière volonté.
- Ma toute petite reine... sanglota-t-il, promets moi à to ntour de rester heureuse au pays des morts. Promets moi de continuer à penser aux vivants et à sourire. Jure-moi de me laisser une place auprès de toi là-haut.
- Je le jure...
Je me sentis comme ensevelie... Je me sentis bien, légère. Je n'eus qu'un souvenir, ce fut de voir ma petite lumière de vie se mêler à la poussière de Benoît et monter au ciel à une grande vitesse. Je rendis mon dernier souffle...
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