Je m'en vais

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C'est fini.

Je ne te dis pas qu'on fait une pause.

Je ne te dis pas non plus que demain, ou dans six mois peut-être, toi et moi, on se retrouvera.

Non, je te dis juste que c'est fini.

Demain, y'aura plus rien.

Quand j'aurai passé cette porte, on ne se reverra plus.

Je ne vais pas te mentir... Je ne PEUX pas te mentir, ça ne serait pas juste. Ni pour toi, ni pour moi. Te dire que ça vient de moi, que j'ai changé, que le temps a passé et que nos routes se sont éloignées ? À quoi bon ? Toutes ces merdes de clichés pour que l'autre se sente bien, ça ne rime à rien.

Non.

Non, je ne t'aime plus, tout simplement.

Quelque chose - en moi - est mort, quelque chose que tu as tué, d'une certaine façon. Je ne sais pas comment. Je ne sais pas quand, non plus. C'est juste un constat. Surprenant, et inévitable, comme une violente averse qui vous tombe sur la tronche un dimanche après-midi ensoleillé.

À l'intérieur de mon ventre, ça ne vibre plus.

Je t'ai aimé. C'était toi, ma vie. Y'avait que toi dans mon avenir, comme une évidence. Il n'y a jamais rien eu de faux dans ce qu'on a vécu - et je veux que tu garde ça en tête -, c'est juste que c'est fini.

Je te regarde, maintenant, et je ne vois que l'indifférence. Ça ne me fait rien de partir, ça ne me brise même pas le cœur. Je sais que j'ai l'air triste, mais, ce n'est pas parce que nous deux, c'est fini, c'est parce que je me sens ignoble de n'en avoir rien à faire.

Une tristesse qui n'est que l'écho de mon égo.

Je le sais, pourtant, que tu vas avoir mal, que tu mettras des mois à t'en remettre.

Je te connais. Tu ne sais pas oublier l'amour, tu le vis jusqu'à sa mort.

Je sais que tu vas pleurer, que tu ne supporteras plus ta vie et que la nuit, tu t'agripperas à tes draps comme si c'était moi. Je te vois déjà, mon oreiller dans les bras, à t'enivrer de mon odeur, comme tu le faisais quand je vivais à Paris.

Je sais que tu vas souffrir et - pardonne-moi, mais c'est la vérité - je n'en ai absolument rien à faire.

Je ne t'aime plus.

Et je m'en vais.

Et on ne se reverra plus.

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