L'Héritier

2 minutes de lecture

[Idée de rythme : https://www.youtube.com/watch?v=URLtrYC6GJw]

L’Homme a croqué dans un nouveau fruit

La vraie Dame est touchée par le sceau de la vie

L’Héritier naît dans la révélation de la serre

Tout autour de lui s’approchent les corsaires


Le Soleil s’éveille dans un cri de nouveau-né

L’Homme tape du poing près de l’énième aimée

La Dame l’ayant mis au monde est en piteux état

Les maladies se relèvent formant un étrange tas


La grande Dame est emmenée au loin

L’Héritier reste seul dans son coin

La fleuriste remplie de fleurs sa cage d’oisillon

Le parfum est toxique autant qu’est fort l’amour de Pygmalion


S’enfuyant de l’Homme aux mains dures

L’enfant boitillant monte et monte les escaliers

Tout en haut, dormant profondément un drôle de Cavalier

Déjouant sa garde, il ouvre la porte mangée par la rouillure


Tout au fond du couloir en ruine « elle » est découverte

Prisonnière d’étranges roses, le Rosier lui sourit

Le garçon respire un drôle d’air, devenant vert

Lui tapotant le dos, elles parlent avec des mots vieillis


Les jeux de cartes égayent les visages las

Le signal est lancé, la Fleuriste approche

Les deux enfants, en un au revoir, s’embrassent

L’Héritier retourne se cacher sous la roche


Dans le château les ombrent chuchotent entre elles

Le petit garçon aux cheveux dorés s'avancent

L'aristocratie masquée observe la pénitence

Sans un seul arrêt, s'entrecroisent ces mondes parallèles

L’enfant de l’envie suit lentement le chemin parfumé de milliers de fleurs

La porte de verre ouverte laisse échapper des centaines de senteurs

Il mord à sang ses lèvres gercées, pénétrant dans sa chambre

Allongé sur le lit, il joue de la bague à la pierre d'ambre

Ses yeux affamés accrochent sa cheminée, des larmes perlent

L'âtre empoussiéré n'a jamais servi depuis le départ de la vraie Dame

Les maladies ne cessent de s'accumuler, s'aggravant, depuis le drame

La Fleuriste ne cesse de chuchoter narquoisement « qu'elle perte ! »

Le jeu des adultes est si troublant, quand le comprendra-t-il ?

Se relevant, il voit le fils d'une domestique courir.

Le regard se fait envieux : ce monstre ne peut-il donc pas mourir ?

Les interrogations s'entassent comme les bouquets volubiles

Quittant la pièce toxique, l'Héritier boîte jusqu'au petit jardin

Rapidement, une colonne le cache : l'enfant est ici aux côtés de l'Homme

Déglutissant, ses pupilles se dilatent de jalousie face au Paladin

L'Homme le couvre de baiser et de jouets : « en voilà, un gentilhomme ! »

Le sang coulant sur le menton est mêlé de larmes salées

Quittant sa cachette, l'enfant, blessé, part au loin prenant la fuite

Un stupide garde le bouscule, le destin est scellé

La vraie Dame est morte après son dernier jésuite


Les anémones empoisonnent la pièce, inlassablement

Des pas se font entendre, tout coléreux qu’ils sont

L’Homme entre dans la pièce. Ah, il a retentit, ce claquement

Les minutes se figent, le garçonnet ne produit plus de sons


Regardant ses mains, il se rend alors compte

Oui, sa vision est bien tremblante !

Est-ce donc des larmes de joie ou de tristesse ?

Tout contre lui, le Rosier est fané


Elle a protégé ce laissé-pour-compte

L’Aimée de Sang est si nonchalante

Elle est si belle cette poétesse

Peut-être est-ce elle sa Galatée ?

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